Homosexualité et parentalité
Le droit à l’homosexualité ou à l’identité transgenre doit être absolument reconnu, quel que soit l’explication, qu’on en donne : biologique, présente implicitement en tout un chacun ou psychologique, liée aux conditions de vie familiale de l’enfance comme Freud l’a soutenu. Et il faut savoir que sa présence ou sa reconnaissance est présente dans notre histoire passée - voir Platon et l’Antiquité - ou tout simplement dans d’autres cultures, spécialement passées. On doit donc l’admettre même si on ne la partage pas, c’est un devoir civique et humain.
Pourtant dans la dernière période et à travers des débats médiatiques liés aux hommes ou femmes politiques qui se sont révélés homosexuel(e)s, j’ai pris conscience d’un défaut que cette situation fait surgir dans la parentalité. D’abord elle interdit la procréation directe entre deux êtres de même sexe vivant ensemble, par définition, hommes ou femmes. D’où la tentation et la solution de l’adoption qui est un moindre mal quand cela permet à l’enfant adopté et sans parents officiels d’échapper à solitude lorsque c’est le cas, tout en comblant un désir de parentalité chez ceux qui adoptent. A ce niveau là, il n’y a pas de problème moral ou éthique qui se pose !
Reste cependant un autre cas, du côté des femmes spécialement, et dont j’ai pris conscience en écoutant à la télévision une femme politique parler de sa situation sans le moindre recul critique, voire avec un enthousiasme cynisme. J’expose la chose. Cette femme est homosexuelle, vivant sans homme, ce qui est parfaitement son droit. Mais tenant à la maternité elle a réussi à obtenir un sperme d’homme pour enfanter - quitte à le payer - et à procréer du coup en s’en réjouissant avec un plaisir que je trouve à la fois totalement impudique, narcissique et même égoïste, dans la plus grande inconscience. Car l’enfant qu’elle a mis au monde est donc un enfant sans père, et elle ne se rend pas compte que, sur le plan psychologique et jusqu’à la preuve psychologique du contraire, cela est une situation affectivement très douloureuse pour lui - preuve du contraire dont je n’ai pas connaissance, y compris chez des écrivains connus qui se sont trouvés dans une situation disons comparable dès leur enfance, à savoir sans père connu ou présent et qui en ont souffert et parlé. Or cela n’avait pas l’air d’affecter cette femme en quoi que ce soit par rapport à son enfant, le plaisir égoïste de la seule maternité l’emportant chez elle, sans le moindre remords, sinon sans conscience de la situation imposée à son enfant « sans père » !
A quoi il faut ajouter cette autre remarque : elle aura utilisé son sexe comme simple moyen de procréation et non comme occasion privilégiée de relation amoureuse à l’autre dont l’enfant qui en naît est alors une magnifique preuve d’amour, récompense de celui-ci. Soyons clair : la sexualité en tant que telle n’est pas subordonnée à la procréation, elle a subjectivement sa motivation dans le plaisir qu’elle nous fournit en elle-même… y compris dans la masturbation, et certains couples peuvent vivre sans enfant : voir le cas célèbre, quoique complexe, de Sartre et Simone de Beauvoir ! Mais on ne saurait accepter ou, en tout cas, apprécier que la posture sexuelle qui vise l’enfantement ne soit pas, elle, associée à une relation affective avec un autre qui s’appelle en général l’amour, amour dual qui va se reporter sur l’enfant lui-même et contribuer ensuite à son propre bonheur.
Yvon Quiniou