Je me souviens quand j'étais gamin de l'époque précise, entre le milieu et la fin des années 90, à laquelle j'ai découvert ce qui pour moi était la musique du futur.
La musique du futur, dans le passé, ça faisait comme ça :
- Des phrases musicales répétées en boucle,
- Les mêmes paroles en continu,
- Des filtres sur les voix,
- Des extraits d'autres chansons inconnues dont on ne savait pas encore que ça s'appelait des samples,
- Et les parents qui disent "C'est pas de la musique, ça". Les parents ça sait TOUJOURS ce qui est de la musique, et ce qui n'en est pas.
Il faut dire qu'avec l'essor de la French Touch, ce mouvement musical house et techno teinté de disco, les majors avaient senti le bon filon, et la musique des rave-party commençait à être diffusée (matraquée !) à une échelle très large sur toutes les radios et les télés nationales. En boucle.
Dans ma tête d’enfant, je ne comprenais pas ces nouveaux morceaux que j'entendais à longueur de journée. « C’est ça, la musique du futur ??? trop zarbi ! ». (Oui en 97 on avait le droit de dire zarbi). Il y avait un côté flippant face à ce saut dans l'inconnu et la nouveauté.
Même les clips étaient très "modernes" (pour ne pas dire que les réals avaient complètement fumé). Ceux de Daft Punk par exemple, l’homme-chien en béquille dans une épicerie de Da Funk ou les automates d'Around the World, mais aussi les "hommes patates" de Starlight, la peluche qui mangeait des Knackis de M. OIZO, ou le french kiss en très très très gros plan de You are my high. Modernes, je te dis.
Tout cela était extrêmement inhabituel et dérangeant.
Ce n’est pas que j’étais déjà vieux et réac à l’époque. (Enfin je ne crois pas ?). C'est juste que je sentais qu'on était à un point de basculement, et que tous les repères étaient complètement brouillés. Comment pouvait-on faire de la musique aussi répétitive ?
Ce n'est que bien plus tard que je comprendrais tout le potentiel de la house music, mais ce n'est pas le sujet.
Aujourd’hui, quand j’entends un de ces morceaux, ça me replonge immédiatement en enfance; je repense au sentiment d'insouciance qui m'habitait, au bonheur d’avoir tout à découvrir et de ne pas se poser de questions sur le quotidien, et la nostalgie s'empare de moi. (Oui je suis en train de réinventer la madeleine de Proust. Sans le talent).
Et aussi, je ressens un peu de fierté d’avoir vécu cette époque, ce moment de basculement qui m’a sidéré.
Voici donc, par ordre chronologique, une playlist personnelle de certains de ces morceaux du futur du passé.
Comme d'hab' n'hésitez pas à proposer vos propres morceaux dans la section commentaire !