Je crois que c’est un soir, en regardant les infos de France 24, que j’en ai entendu parler pour la première fois. Des dizaines, voire des centaines de chauffeurs de camion québécois créaient des défilés et des embouteillages monstres dans tout le pays pour protester contre les mesures sanitaires liées au Covid. Les autorités voulaient même faire payer des amendes aux non-vaccinés, mais il y a quelques jours, ils ont supprimé la mesure. J’ai pensé que l’affaire allait se calmer comme d’habitude, mais visiblement, depuis, la pression a monté. Le Premier ministre Trudeau aurait été exfiltré avec sa famille, Ottawa est désormais en état d’urgence et la contestation s’est étendue à d’autres villes.
En France, on a commencé à voir apparaître des groupes Facebook comme Le convoi de la liberté (26/01), Europe Freedom Convoy (27/01) et Convoy France officiel (02/02), plus les divers comptes Telegram, Twitter, etc. En moins de quinze jours, Le convoi de la liberté compte près de 250 000 abonnés et une carte de France circule de plus en plus, marquée des grands axes pour rejoindre Paris le 12 février depuis le Sud, l’Est, le Nord et l’Ouest, avant une ultime étape à Bruxelles le 14 février. Je l’ai déjà dit, mais depuis un moment, dès que j’entends ou que je vois le mot liberté, ça me fout de l’urticaire et surtout, ça éveille tous mes soupçons potentiels. J’ai l’impression que ce mot est récupéré par tous les penseurs de l’ordre selon eux-mêmes, par les obsédés des droits et des devoirs, par les droites les plus extrêmes… et comme par hasard, qui soutient ce convoi ?
C’est pas de leur faute aux gens qui en ont marre de vivre dans la misère, de bosser pour rien, de ne pas arriver à se loger, si les premiers à apporter leur soutien s’appellent Philippot ou Poisson, mais le fait est, personne d’autre ne prend position à propos de ces convois en préparation. Contrairement aux Canadiens, les convois français et européens ne seront pas composés que de camions et chacun peut venir avec sa voiture, son camping-car ou sa moto, malgré le prix de l’essence. Faut vraiment que les gens n’en puissent plus pour continuer à dépenser de l’argent comme ça, pour aller gueuler à Bruxelles que rien ne va plus, que c’est terminé, qu’on en a tous marre de leur passe de malheur, de leurs incompétences cumulées, de leurs fraudes incessantes, de leurs pouvoirs démesurés, et de tout le reste.
Je vous l’accorde, les revendications du communiqué officiel Convoy France sont plutôt vagues : « Les citoyens entendent récupérer :
- Leur liberté
- Leurs droits fondamentaux
- L’accès inconditionnel aux soins, à l’éducation et à la culture
- Le respect des valeurs essentielles de notre constitution
- Stop au sacrifice des enfants et de la jeunesse, cessons la maltraitance subie quotidiennement ! »
Et puis il y a des règles à suivre comme indiqué dans le programme ci-dessous, mais le tout se fera (je cite) dans la bonne humeur, l’entraide et la solidarité.
Alors on ne sait pas ce que ça va donner, mais tout au long de la semaine, les départs auront lieu en direction de Paris puis de Bruxelles. Il y aura de tout, alors ce n’est pas la peine de vous fatiguer à les traiter de fachos, les gens s’en foutent maintenant, ils avancent. Ils savent, surtout depuis les Gilets jaunes, que ton voisin est une balance, que ton coéquipier peut être une taupe, qu’on n’est pas à l’abri d’une balle perdue, mais que tant que ça bouge, y’a de l’espoir !
À très vite !
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