Hier soir, j’ai vaguement entendu les déclarations du pantin qui sert de porte-parole au gouvernement après avoir passé dix ans à faire ses classes au parti socialiste. La veille, la soirée bien arrosée avec quelques camarades non vaccinés avait tourné à l’affrontement verbal assez chaud, comme quoi, vaccinés ou pas, ensembles ou pas, ça chauffe dans les chaumières. J’avais plutôt envie de calme et j’ai avalé l’annonce des prochaines restrictions sans casser ma télé. C’est au réveil que j’ai réalisé.
J’avais prévu quelques sorties les prochains temps. Pas grand-chose. Une ou deux visites aux archives départementales, l’inauguration d’un musée de la Résistance, l’ouverture du bistrot associatif du village, et puis je serais bien allée à Paris pour une ou deux manifs à la rentrée, mais je crois que ça va être compliqué, à moins de me faire vacciner.
Nous sommes en guerre. Chacun la sienne, mais nous sommes en guerre, le président l’a dit. Et en temps de guerre, on doit faire des choix, c’est le principe, le préfet Lallement l’a déclaré. On peut choisir de suivre les orientations et injonctions de l’État et intégrer son armée ou choisir un autre chemin, mais ça peut coûter très cher. On a vu plus d’un réfractaire gazé et cramé, mais nous n’en sommes pas encore là. De nos jours, ils sont certes gazés, mais juste blessés, voire amputés, les morts sont beaucoup plus rares, on ne peut pas parler d’extermination. Il n’y a donc pas lieu d’utiliser des références telles que l’étoile jaune. En revanche, le triangle rouge me paraît tout à fait approprié pour signifier l’opposition aux politiques menées.
Ce matin, mes potes et moi, on est un peu paralysés. C’est le moment où tu dois peser et choisir entre tes convictions, ta liberté, ton courage, ta rage, ta force, tu dois te décider. La zizanie est déjà bien développée entre les convaincus des bienfaits de la vaccination et les sceptiques, mais pour moi, la question n’est pas là, même si je me questionne. Le problème, c’est le passe sanitaire qui induit l’obligation pour quiconque ne veut pas vivre enfermé. Le problème, c’est la numérisation des déplacements, le contrôle permanent, la protection des données personnelles et leur utilisation. Le problème, c’est le chantage exercé.
Malgré tous mes questionnements sur la gestion mondiale de cette pandémie, les mensonges, l’efficacité, les trafics, l’argent, j’y serais peut-être allée, mais je crois que résister à ce flicage généralisé est plus important que de me faire vacciner. C’est peut-être comme de sauter en parachute et se casser la jambe. C’est peut-être risquer de mourir. C’est peut-être avoir raison.
