Ce vote est une arnaque, car il faudra encore attendre quinze mois pour rendre cette mesure effective, ce qui au-delà de l’escroquerie est un véritable scandale. Depuis plus de six ans, les élus de tous les bords réclamaient cette « avancée historique » pour le calcul et l’attribution de cette misérable allocation de 920 euros, et il faudrait aujourd’hui se satisfaire de devoir attendre encore jusqu’en octobre, voire novembre 2023, pour que la mesure soit effective !
De qui se moque-t-on ? Une nouvelle fois, c’est le pauvre, le malade, qui doit subir l’incompétence de l’Administration, puisque l’on dit que c’est à cause de la complexité administrative à mettre en œuvre que cela ne pourra être fait avant. Il y aurait des perdants dans l’affaire. Mais que cela fasse des années que plus d’un million de personnes vivent cette entrave à l’autonomie, cela ne gêne personne ! Quinze mois de plus ou de moins, quelle importance ?
L’importance, c’est cette autonomie de la personne handicapée que l’on nous sert à toutes les sauces. Et toi, tu fais comment déjà pour être autonome, en plus de ton handicap, avec 920 euros par mois ? C’est même pas le coût d’un loyer ! Comment tu bouffes ? Comment tu te déplaces ? Comment tu t’habilles avec 920 balles ? Croient-ils vraiment que cela peut attendre ? C’est vrai, le problème est surtout le montant de cette allocation, bien en deçà du seuil de pauvreté, alors peu importe, le pauvre handicapé peut bien crever encore un peu pendant que les députés se vantent, ces chiens.
Oui je suis agressive. Oui je suis méchante. Oui je les emmerde autant qu’ils se foutent de la gueule du monde entier et en particulier des plus pauvres, des moins chanceux de la vie et aussi des femmes battues. Car derrière tout cela, il y a également en jeu l’autonomie des femmes qui ne peuvent s’échapper d’un foyer où elles sont maltraitées. Celles-là aussi peuvent bien attendre encore quinze mois cette foutue déconjugalisation du calcul de l’AAH. Non, je n’hésite pas et je tiens pour responsables ces députés inconscients qui voient le décompte des féminicides comme les mois qui s’écouleront jusqu’en novembre 2023 : sans importance.
Ayant subi depuis une trentaine d’années les aléas des systèmes informatiques des différentes administrations, je sais d’avance que même dans 15 mois la gestion de cette mesure révolutionnaire ne sera pas réglée. À défaut d’avoir décidé la rétroactivité de la mesure à la date du vote, le gel de la prise en compte des revenus du conjoint aurait certainement suffi à ce que je ne m’énervasse pas autant, mais c’est ainsi, alors je les hais. Je les méprise du plus profond de mon bulletin de vote que je continuerai d’utiliser jusqu’à ce qu’ils en crèvent ces salauds.
(du coup, ça me file la pêche pour les cinq ans à venir ;)
Rachel Keke (je t’aime) à l’Assemblée le 20 juillet

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