Après Sciences Po–Paris (en 2009) et la Cité nationale de l’Histoire de l’Immigration (en 2011), Zone Franche organise la dernière étape de son cycle des Etats généraux des musiques du monde. Celle-ci se tiendra les 12 et 13 septembre dans le cadre de Marseille-Provence Capitale européenne de la Culture. Un rendez-vous qui s’adresse tout à la fois aux acteurs des musiques, aux universitaires, aux enseignants, aux institutions territoriales, aux medias, et qui a pour but, par échange de connaissances et d’expériences nationales ou internationales, de mieux appréhender la richesse et la complexité des musiques du monde, d’en offrir des lectures esthétiques, citoyennes, économiques, et partant d’explorer les facteurs de développement dont elles sont porteuses, articulés aux enjeux de l’intégration, de l’échange inégal nord-sud, ou du développement des territoires.
Dans une planète en pleine mutation anthropologique sous l’effet d’une « mondialisation » induite par la turbo-spéculation, la marchandisation du vivant, la cyber technologie, le défi écologique, l’interrogation sur les mondes que nous voulons est centrale. Parmi les mondes possibles, il en est qui placent au centre les hommes avec leurs cosmogonies, leurs imaginaires, leurs patrimoines culturels matériels ou immatériels, c’est à dire qui valorisent la biodiversité des écosystèmes culturels à partir desquels s’hybrident, s’inventent, les formes sensibles de demain.
Les musiques du monde parce qu’elles véhiculent à travers leurs charges symboliques toute la force du divers, toute l’expression de l’altérité, toutes les inventivités de la création (individuelle ou collective, sacré ou profane, pure laine ou métissée), participent de ce pari sur des mondes futurs durables. A ce titre, les filigranes des interventions de nos invités prestigieux seront ceux de la rencontre avec l’Autre et d’une diversité comprise comme enjeu de la cité contemporaine, plurielle et dynamique.
Bien évidemment, le choix de Marseille ville-atelier du monde, avec la Méditerranée pour grand-arrière, nous a naturellement incités à interroger certaines grandes priorités de l’heure. Qu’il s’agisse de la mobilité des artistes ; des enjeux d’une diplomatie culturelle inédite qui tarde à venir ; des perceptions croisées des créateurs et des publics ; de la redistribution des esthétiques dans le grand maelström des échanges musicaux actuels.
Concrètement, il s’agira donc d’apprécier les représentations des musiques du monde; la mutation des industries culturelles et leurs conséquences sur ce secteur professionnel ; le rapport entre le local et l’universel que signifient ces musiciens du pluralisme ; les dynamiques des identités culturelles sous-jacentes à ces idiomes sonores. Toutes appréciations qui ont des conséquences sur les métiers de la filière musicale, les politiques publiques, la diplomatie culturelle (qu’elle soit francophone, méditerranéenne ou européenne). Nombre d’artistes venant, par leurs chants, notes et mots, incarner cette « mondialité » en actes qui dit pourquoi 80% de ce que écoute la planète sont des musiques du monde.
Frank Tenaille, président de Zone Franche
Juin 2013
voir le blog des Etats généraux des musiques du monde : http://eg2013.zonefranche.com
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