Afin de construire une proposition révolutionnaire pour notre temps, Toni Negri dit bye bye aux anciennes lunes du marxisme orthodoxe et du socialisme réel.
Militant politique et philosophe, il élabore depuis de nombreuses années déjà, de nouveaux concepts, comme ceux de « multitudes », de « capitalisme cognitif », de « travail immatériel », d’ « empire » ou de « commun », autour desquels se rassemblent des communautés de pensée et d’action, tout en suscitant la controverse dans les rangs de la gauche et de l’extrême-gauche, ce qui est particulièrement revigorant par nos temps de consensus institué.
Son optimisme politique à contre-courant de la mélancolie post-moderne connaît un grand succès en Amérique latine. Parfois en France, il suscite d’ailleurs davantage la polémique qu’une lecture de ses écrits.
En effet, Negri ose, expérimente et propose des outils pour comprendre les luttes qui émergent sur le terrain de la précarité, du chômage, de l’intermittence ou de la jeunesse.
A partir des Grundrisse de Marx, mais aussi de Spinoza, de Machiavel, de Foucault et de Deleuze, il dessine une contre-histoire matérialiste de la philosophie. Pas de rupture entre l’ontologie et la politique, la lecture des oeuvres du passé doit être sans nostalgie, elle doit être opératoire, actualisante et immanente à l’action. Pour produire des échappées, des court-circuits dans l’empire, un communisme des singularités.