Si l'on commence à voir le terme "une auteure" laisser progressivement la place à "une autrice", l'intérêt est double :
- d'une part, c'est cohérent au niveau linguistique avec : une actrice, une institutrice, une inspectrice, une rectrice, une directrice, une traductrice, etc.
- d'autre part, ceci apporte l'avantage d'être perçu à l'oral. Je revendique que nous ne nous cantonnions pas aux seuls non-dits, aux seuls écrits, aux 'e' muets, mais que cette féminisation se porte et à l'écrit et à l'oral : qu’elle se dise, qu'elle se crie, en toute fierté.
Alors vivent les rapportrices de l'Assemblée nationale, les apportrices d'affaire, vivent les recrutrices, les perquisitrices, les certificatrices !
De même, nous ne dirions plus une professeure, une censeure ou une assesseure mais une professeuse, une censeuse et une assesseuse. Certes, je vous entends d'ici vous écrier : "ça ne sonne pas bien", "c'est moche", etc.
Pourtant déjà, personne d'entre nous ne s'offusque de dire une masseuse, une danseuse, une faiseuse d'affaire ou une régisseuse, par exemples. Est qu'être une « masseuse » est moins valorisant qu'être une « masseure » ? N'existe-t-il pas des danseuses étoiles ? Devrions-nous les appeler des « danseures » étoiles pour que leur titre soit encore plus prestigieux ? Est-ce péjoratif d'être une « régisseuse » plutôt qu’une « regisseure » ?
Il me semble que c'est juste une question d’habitude, que la valeur associée à ces nouveaux termes viendra avec l’usage que nous en ferons.
Alors écrivons mais aussi crions fièrement l'égalité que nous souhaitons.