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Billet de blog 10 mars 2010

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La régression du « repli territorial » (fragmentation)

Il ne sera pas question de fonte de la calotte glacière, ni de réchauffement, encore moins de dérive des continents.Il s’agit pourtant d’une dérive. Possiblement.Encore qu’il reste à en discuter.Soit. Nous verrons bien.

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Il ne sera pas question de fonte de la calotte glacière, ni de réchauffement, encore moins de dérive des continents.
Il s’agit pourtant d’une dérive. Possiblement.
Encore qu’il reste à en discuter.
Soit. Nous verrons bien.

Donc… il y aurait régression pour cause de « repli territorial ».
Je dirais plus exactement, le repli territorial est l’un des symptômes de la régression.
Au cœur, se pose la question de la légitimité.
L’appartenance territoriale et l’appartenance sociale peuvent-elles rivaliser voire cohabiter comme motifs de légitimation, ou fondement, du politique ?
Au-delà, comment définir l’intérêt général ?
Je pense qu’il faut trancher. (Quitte ensuite à s’autoriser quelque accommodements pragmatiques, mais à ce titre, uniquement.)
Nous connaissons tous les « listes de défense des intérêts communaux » qui fleurissent aux élections municipales, et revendiquent vigoureusement leur apolitisme.
Brulons les étapes que certains ont toujours du mal à franchir, les paroisses et les fiefs (souvent diocésains) de l’ancien régime ne sont pas trop loin, jusqu’aux tribus animistes pataugeant dans leurs biotopes nourriciers farouchement défendus, il n’y a qu’un saut de puce, c’était hier.
Nous voici projetés vers des horizons et à des distances qui permettent me semble-t-il d’y voir clair.
La légitimité de l’appartenance territoriale est indéniable, mais dans quelle direction nous tire-t-elle ?
Peut-on revendiquer simultanément l’héritage de 1789, de 1848, de 1871, cultiver la mémoire de Condorcet et Jaurès (pour n’en citer que deux), prétendre souscrire à l’universalisme des droits, et se vautrer dans cette ornière là ?
Je ne le pense pas. Il y a comme des odeurs de 14-18, de « chambre bleu horizon », et de maréchal nous voilà qui ne sont guère compatibles… le coup d’état permanent… et ce présidentialisme imbécile.
Il y a là me semble-t-il comme une ligne de démarcation, une ligne rouge.
Oui le désir et le sentiment de propriété légitiment l’appartenance territoriale, mais en retour elle-même ne légitime rien.
Non, le territoire ne dit rien, il est apolitique.
Hors de la question sociale point de politique, cette certitude procède de notre l’histoire, elle est sont produit, sa conquête et sa promesse encore inachevée.
L’impensée, la négation du politique, telle est l’idéologie fondamentalement enracinée, régressive, de droite, qui prospère bien au chaud dans la matrice des territoires en survie.
La ligne rouge hélas est franchie, allègrement, et avec constance. Camouflée de plus sous la cosmétique pléonastique de la démocratie participative. (A ce propos.)
Comment expliquer cette dérive régressive ?
Il y a bien sûr la tentation électoraliste de la démagogie ; satisfaire la demande… clientélisme et marchandisation du politique. L’alternative, c’est l’éducation. Peut-être reviendra un jour où les leaders politiques sauront à nouveau intégrer l’ambition éducative dans leur propre fonction ?
En attendant il reste peut-être une question « théorique » en suspens : qui est souverain ?


N.B. sur le thème de la souveraineté, un échange intéressant avec Marc Lefrère (sur son blog à l’époque des européennes).
En option : note complémentaire mais pas indispensable (uniquement pour les courageux) que j’écrivais fin 2004, sur mon petit journal de bord politique et personnel de l’époque.

Et, à propos de fragmentation , et encore

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