Dans sa conférence de rentrée du 27 août, la ministre s’est appesantie sur sa volonté de renforcer l’ « exigence », en matière de notation notamment, afin de « garantir la valeur du niveau » des élèves et des examens des brevets et des baccalauréats.
La circulaire de rentrée de Mme Borne est un condensé d’éléments de langage en impressionnant décalage avec la réalité de l’expérience vécue à l’école par bon nombre d’élèves, de familles et de personnels.
La désinvolture avec laquelle une note de service en abroge une autre relative à l’accompagnement des élèves en situation de handicap pendant la pause méridienne a valeur de symbole de l’identification de l’école à des heures d’enseignement et non à une expérience d’apprentissage de la vie en société.
Si, pour la ministre, la transition écologique est « une révolution à mener », rien, dans ses propositions ne dérange l’ordre scolaire établi. Pourtant, la révolution ne saurait attendre indéfiniment.
Si le président Trump a eu besoin d’expurger la langue des sites officiels, point n’est besoin chez nous de la purger de certains termes absents de la pensée et du débat éducatifs.
Le lien entre écoles et territoires peut être à la fois salvateur et dangereux. Le riche dossier de la Revue internationale d’éducation de Sèvres dessine une carte du monde contrastée, qui invite à repenser la politique des savoirs.
Déplorer la perte de valeur du baccalauréat, c’est passer par pertes et profit toutes celles et ceux qui sont décrochés de la réussite scolaire en cours d’étude, et avoir de la valeur une conception élitiste fort peu soucieuse des enjeux d’une culture commune pour notre jeunesse.
Puisqu’on demande à des candidats aux concours de recrutement d'enseignants de faire vivre et partager les valeurs de la République dans l’exercice de leur futur métier, on en vient à souhaiter que la même exigence s’applique systématiquement aux hauts responsables de nos institutions.