« Il n’y a pas d’ultramarins, il n’y a que des peuples-nations encore sans État », écrit l’écrivain martiniquais et caribéen Patrick Chamoiseau qui appelle, au nom de la politique de la Relation promue par Édouard Glissant, à une « éthique d’un nouveau vivre-ensemble ».
Un référendum ou une mécanique électorale, encore plus quand ils sont frappés d’aberrations, ne sauraient annuler le droit des Peuples premiers à disposer de leurs terres. La démocratie est fondée sur le respect de ces droits fondamentaux. Elle ne saurait ruiner ces fondations sans se ruiner elle-même. Alors que le capitalisme n'a plus besoin des frappes de la colonisation pour asservir les peuples, le gouvernement français n'a pas réussi à dépasser son atavisme colonial. Il a enlaidi la France.
En 2009, lors des gréves gigantesques qui avaient paralysé la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, nous avions publié le « Manifeste pour les produits de haute nécessité » qui nous avait valu bien des injures. En le relisant bien des années après, à la lueur de cette flamme que fait souffler le mouvement « Nuit Debout », ce manifeste prend des accents salubres et prophétiques... En voici des extraits.
Les démocraties capitalistes ne sont pas vertueuses. Leurs excès, leurs prédations, leurs injustices, leur barbarie économique insidieuse, se situent toujours dans un ordre que nous avons intériorisé et à partir duquel nous essayons de combattre leur saccage du futur.