Invité ce lundi 11 décembre sur le plateau de France24, l’amiral Alain Oudot de Dainville, ancien chef d’état-major de la Marine française puis directeur général de la SOFRESA, qui facilite les ventes d’armes entre autres à l’Arabie saoudite, a confirmé avec une remarquable franchise ce que le monde entier sait depuis longtemps : c’est l’argent des capitalistes occidentaux (et des Chinois) qui reste la meilleure garantie du soutien « inconditionnel » apporté aux dirigeants israéliens, comme déjà expliqué dans un billet antérieur (Gaza ou le triomphe de Picsou). Netanyahou sait qu’il continuera de jouir d’une impunité totale de la part des États-Unis et s’en vante (voir Netanyahou sûr de son impunité). Il n’a hélas probablement pas tort.
L’Amiral susmentionné a en effet expliqué que l’abattage par la marine française de drones yéménites visant dans la mer Rouge les navires commerciaux israéliens (ou faisant route vers un port israélien) était justifié car nécessaire pour protéger le trafic commercial de l’occident. Un trafic qui devrait contourner l’Afrique par le cap de Bonne-Espérance signifierait selon notre grand économiste en uniforme une augmentation inacceptable des prix et une déstabilisation de « nos économies occidentales ». Il faut donc à tout prix sécuriser la mer Rouge (et le canal de Suez) pour que nos smartphones, vêtements et autres biens générateurs de dividendes toujours plus importants puissent arriver de Chine au meilleur prix possible.
Et cette sécurité ne pourra être garantie que si l’État d’Israël continue de nous servir de tête de pont dans cette région, avec son très précieux et très corrompu allié égyptien, qui peut également se livrer en toute impunité aux exactions qu’il veut sur son propre peuple. Les deux sont couverts de milliards, d’armes et d’égards, et tant pis s’il faut alors fermer les yeux sur l’assassinat de près de 80 journalistes « gênants » en 2 mois et sur le génocide de dizaines de milliers de Palestiniens, génocide dont la négation relève désormais de la plus criminelle des hypocrisies.