* *PRESIDENTIELLE 2022-2027**
MISE DANS L'AMBIANCE
Monsieur Emmanuel Macron n'a aucune notion de diplomatie.
²lar²-La Russie a l'âme russe, @mincolonna, @francediplo. @EmmanuelMacron n'a rien d'un diplomate. ÉDITER
Le problème est que Emmanuel Macron n'a Rien d'un diplomate, cf mon Blog @francediplo
Que cherche-t-il? La gerre? Il faudrait se préparer à la faire? Qui en a envie? Personne... Alors? Le durcissement ... jusqu'où ...
Jamais la France n'aurait dû "déclarer" la guerre à la Russie sans la faire... et... ne pas la faire en armant les belligérants.
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Emmanuel Macron: "Je pense à notre peuple auquel il faudra de la force d'âme pour regarder en face le temps qui vient"
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La Russie a commencé un nouveau type de guerre mondiale hybride. Elle a décidé que l'information, l'énergie et l'alimentation étaient des instruments militaires mis au service d'une guerre impérialiste continentale contre l'Ukraine.
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Les réactions russes sont prévisibles!
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Thierry MARIANI @ThierryMARIANI· 10 août
2 remarques : 1/ Zelinsky qui demande d’arrêter tout contact avec la #Russie, continu,tranquillement, à faire du business avec la Russie. 2/ C’est à cause des sanctions bancaires adoptées par les européens eux-mêmes que 3 pays européens ne peuvent plus être livrés. #MondeDeFoustwitter.com/thierrymariani…
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L'embargo sur l'or russe, une mesure symbolique
Les cours du métal précieux ont à peine augmenté ce lundi. Les sanctions contre la Russie avaient en fait déjà tari les flux d'or russe.
Lire plus tard CommenterPartager Dette Guerre Ukraine - Russie
L'once d'or cote autour de 1.840 dollars. (Achmad Arphan/EyeEm/iStock)
Publié le 27 juin 2022 à 12:27Mis à jour le 27 juin 2022 à 16:50
Après le pétrole, c'est au tour de l'or d'être menacé d'embargo. Ce week-end en Allemagne, les membres du G7 ont annoncé leur intention d'interdire l'importation d'or russe pour porter un nouveau coup au Kremlin. L'impact est néanmoins resté très limité sur les marchés puisque l'once progresse d'à peine 0,6 %,à 1.840 dollars. Les flux se sont d'ores et déjà taris à la suite des sanctions, rappellent en effet les analystes.
Le gouvernement britannique assure que l'embargo aura un effet mondial, « excluant cette matière première des marchés internationaux ». Mais les observateurs restent dubitatifs car la London Bullion Market Association, la référence du marché mondial, a retiré les raffineurs russes de sa liste des acteurs accrédités dès mars dernier.
Cela devrait faire rigoler le Président de la République française...
Armand de Franceville, Nom de plume, Alain Saiche, nom patronyme.
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La vérité se trouve, tout simplement, dans ce que j'ai appelé: LES ARNAQUES AUX COTISATIONS SOCIALES ET FICALES DES ENTREPRISES.
Emmanuel Macron l'a, lui, bien compris, et qu'il m'a écrit, et vous devez le vérifier vous même:
Bonjour Monsieur le Président,
Vous m'avez écrit à plusieurs reprises, par messages Twitter, à partir de l'année 2017, Monsieur le Président, puis,... par l'extrait suivant de nos échanges épistolaire 2017-2018-2019,...
Copie intégrale du message que //.../... Vous m'avez écrit, le 06 août 2017 .../..
Emmanuel Macron
Bonjour Alain. As tu écrit à François Hollande sur le sujet?
La première fois que j'ai vu tes écrits, c'est quand tu m'as montré. Pour moi, personne n'est au dessus de la loi et tout le monde devrait être puni pour l'avoir violé, même les grandes entreprises qui violent les gens en "jouant le jeu" tel que nous le connaissons. C'est toujours du vol.
Je ne le défendrai pas et quand je les trouverai et je le ferai. Ils ont fini avec. Je commence à la maison avec des politiciens corrompus, en les nettoyant, car sans une politique appropriée, ils continueront à s'en tirer avec leurs crimes parceque les corrompus les couvriront. Cela a-t-il du sens?
C'est complexe, il faut être intelligent à ce sujet. Vous devez vous débarrasser de la protection avant de pouvoir la voir, puis vous l'éliminez et vous vous en débarrassez aussi.
Tenez-les à leurs crimes.
Vous venez de lire la copie intégrale du message de Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République française, qui fait partie de ses échanges épistolaires 2017-2018-2019 avec moi.
Vous pouvez remarquer, électrices et électeurs, que Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République, reconnait de manière l'on ne peut plus explicite, que les entreprises ne payent aucune cotisation sociale pour financer financer les Retraites, la Sécurité sociale, le Chômage, la Vieillesse, la Dépendance, etc, etc...
Bien enrtendu, sa reconnaissance explicite ne s'est pas passée du jour au lendemain, car nos échanges épistolaires ont été longs. Le Président avait bien insisté sur le fait que"je devais le convaincre".
Au travers de cet article, à destination du Président de la République, Monsieur Emmanuel Macron, c'est également et surtout pour vous que j'écris; pour vos enfants et tous les enfants de France nés et à naître.
Vous trouverez, ci après, quelques uns de mes articles sur les Arnaques aux cotisations sociales des entreprises. Elles ont été reconnues par le Président de la République, Monsieur Emmanuel Macron, en personne, lors d'échanges épistolaires 2017-2018-2019 avec moi. Vous en trouverez l'essentiel en cours de lecture. Il lui reste à présent à se remettre sur le bon chemin.
*Le 21 Août 2018, vous m'avez recontacté: "Bonjour Alain, comment ça va? ... "Je suis de retour à Paris et mes réformes reprendront demain. Je voudrais vous demander quelque chose. Je vais relire votre article aujourd'hui mais je veux que vous me vendiez votre idée.
Puis, le 20 octobre 2018: "Bonjour Alain, comment vas tu? Votre demande est raisonnable et je vais le faire. Je vais m'asseoir et lire votre article et donner une copie à mes experts pour le lire aussi. Si cela ne vous dérange pas bien sûr. Je suis un homme raisonnable et il semble que les entreprises ne payent pas de charges sociales. Je résoudrai le problème en utilisant vos méthodes. Comment ça sonne?
Le 28 novembre 2018: "Je pense que nous pourrions faire une bonne équipe. Nous avons un intérêt commun à améliorer la France.
Le 9 décembre 2018: "Je vous ai dit que je le ferais. Ne t'inqiète pas.
Le 30 décembre 2018:..."J'ai pris en compte votre analyse. J'ai mis en oeuvre une mesure positive pour 2019 et continuerai de le faire. (NB: Cette mesure positive est celle d'organiser de grands débats que je réclamais à François Hollande et à tous les partis politiques depuis 2013, ainsi qu'à lui même depuis 2017). L'idée du Grand Débat est de "mon invention", pas de la sienne, contrairement à ce qui se dit.
Puis: "Je vais discuter plus en détail de vos idées avec mon équipe au début de la nouvelle année... Pardon, je vais répondre bientôt. ok?
Suivent d'autres échanges, puis,
Le 26 janvier 2019:.. "Je vous exhorte à avoir une réunion avec moi ou mon Premier Ministre pour en discuter. Voulez vous accepter? Je demanderai qu'une invitation vienne à vous pour discuter de vos projets. Puis je demander où envoyer l'invitation? E mail ou adresse ou quelque chose?
-Pressentant que le Président voulait "m'acheter", prendre la main pour me "bloquer" par la suite et le lui faire comprendre, je lui ai répondu: "-A la Gendarmerie de St Vincent de Tyrosse, les Landes 40.
"Et ils sauront que c'est vous?
-Ils savent où j'habite, me téléphoneront pour me demander de passer la prendre où me l'apporteront s'ils ont du carburant...
"D'accord, merci. Je discuterai avec le Premier Ministre Philippe et je vous inviterai à discuter de votre stratégie et à voir ce qui peut être fait...///... J'ai reçu copie papier de vos idées et je discuterai avec mon équipe et vous répondrai quand je le ferai. Je comprends que vous n'essayez pas de nuire à la République.
Le 23 février 2019, après avoir reçu officiellement ma "Fiche à l'attention du Président de la République qui vous a été transmise par l'intermédiaire du Maire de St Vincent de Tyrosse et le Préfet des Landes, vous m'avez écrit:
"Je vous remercie. Cela facilitera beaucoup les choses. Merci d'avoir fait ça... ///... puis, à nouveau: "Merci pour votre soutien et votre confiance en moi. Cela fait beaucoup. Il sera plus facile et mieux de pouvoir faire quelque chose avec votre proposition maintenant qu'elle est soumise. Merci beaucoup Alain.
Le 27 février 2019: ...///... "J'ai reçu une copie papier de vos idées et je discuterai avec mon équipe et vous répondrai quand je le ferai. Je comprends que vous n'essayez pas de nuire à la République...
Le 7 mars 2019: "Je répondrai dès que possible.
Le 8 mars 2019: "Nous discutons de votre proposition. Merci pour votre patience.
Le 27 mars 2019: "Je vais répondre bientôt. Désolé...
*A ce jour, j'attends encore la suite que vous voudrez bien donner à vos écrits.
Actuellement, je constate tout simplement, Monsieur le Président, que vous ne prenez absolument pas le bon chemin pour relancer l'économie et apaiser les esprits.
Il appartient donc à chacun de vos compatriotes de se faire eux même une opinion, en fonction de la situation telle qu'ils la ressentent.
Honni soit qui mal y pense.
Armand de Franceville, Nom de Plume, Alain Saiche, Nom Patronyme.
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Vous venez de lire la copie intégrale du message de Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République française, qui fait partie de ses échanges épistolaires 2017-2018-2019 avec moi.
²éem-Voici ce que m'a écrit M @EmmanuelMacron, Président de la République française. ÉDITER
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*LA FRANCE N'EST PAS UN ETAT PROVIDENCE:
"IL N'Y A QUE DES RICHESSES QUI NE PROFITENT QU'AUX RICHES HOMMES POLITIQUES QUI SE FONT LEUR BEURRE AVEC L'ARGENT DU BEURRE!
C'est ainsi que tous les hommes et femmes qui font de la politique en profitent, en veux tu "en voila" avec les Arnaques aux cotisations sociales et fiscales des entreprises!
Il va de soi que tous les journalistes en sont informés, tous les économistes, tous les choniqueurs et tous les médias qui le savent mais ne disent rien, car cela leur permet de toucher des subventions!
Bref, JE DEFIE TOUT LE MONDE DE ME DEMONTRER LE CONTRAIRE!
Il n'y a pas d'Etat providence: Il y a un Etat France qui répartit l'argent collecté auprès des contribuables et des consommateurs au titre des cotisations sociales, cotisations sociales des entreprises! Il est possible de faire mieux dans l'équité: C'est ce que je vous propose: "Malheur à toi, pays dont le roi est un enfant et dont les princes mangent dès le matin".
74-La France n'est pas un état providence: Ses richesses profitent surtout aux élites. ÉDITER
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Bruno Le Maire a fait travailler sa femme?
Le limogeage s'impose!
Où serait le problème?
Le pouvoir d'achat, c'est savoir combien vous gagnez et combien il vous reste à la fin du mois: "Rien! Que des dettes"! De plus tout a augmenté fortement avec l'inflation et même sans l'inflation!
CELA N'A DONC RIEN A VOIR AVEC LE POUVOIR D'ACHAT!
Comme vous l'avez deviné à présent, vous devriez avoir compris combien coûtera le quoi qu'il en coûte à toute la population et aux enfants et petits enfants de France...
²éem-Voici ce que m'a écrit M @EmmanuelMacron, Président de la République française. ÉDITER
CE QU'IL VOUS RESTERA A LA FIN DU MOIS POUR MANGER? DES NEFLES!
Des nèfles !Sens : Rien du tout.Origine : Les nèfles, fruits du néflier, servent depuis le XVIe siècle à désigner des choses sans valeur. L'expression "des nèfles !" est apparue au XVIIe siècle et signifie que l'on ne donnera rien du tout à une personne, que l'on ne satisfera pas sa demande. On disait également autrefois "on vous donnera des nèfles", dans le sens de "vous n'obtiendrez rien du tout".
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Pouvoir d'achat : malgré des réserves "inédites", le Conseil constitutionnel donne son feu vert. NB: LES RESERVES "INEDITES sont INCONSTITUTIONNELLES, car il n'y a RIEN SUR LE POUVOIR D'ACHAT, qui est CE QUI SE GAGNE EN SALAIRE NET par raport à ce quil reste de diponible à la fin du mois: DES NEFLES!
QUAND LES RATS ET LES SOURIS QUITTENT LE NAVIRE, C'EST MAUVAIS SIGNE, MÊME QUAND ILS REVIENNENT!
Car ce que nul ne veut le dire: "Cette réserve est "inconstitutionnelle", car elle n'a Rien à voir avec le pouvoir d'achat"!
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Sachez bien qu'il s'agit de vous faire prendre les Vessies de l'Élysée, de Matignon, de tous les Ministères, de l'Assemblée nationale et du Sénat pour les lanternes de la France. Les vessiesde porc ou de bœuf étaient séchées pour servir de récipients. Elles pouvaient même être utilisées comme lanternes, grâce à la finesse de leur paroi qui laissait passer la lumière d’une bougie.
Incorporés dans les coûts de production, les marchandises vendues ne représentent qu'entre 20 à 40% des bènéfices nets.
LE SEUIL DE REVENTE À PERTE : QU'EST-CE QUE C'EST?
Copie de la Fiche économique N° E O5.
Fiche économique E 05
Date de publication : 07/01/2019 - Commerce/services
La loi pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous, dite "loi alimentation" prévoit un relèvement de 10 % du seuil de revente à perte au plus tard le 1er juin 2019 et renvoit à l’ordonnance du 12 décembre 2018 pour la mise en oeuvre.
"Le relèvement du SRP – seuil de revente à perte – va mécaniquement remonter de 10 % le prix de centaines de produits du quotidien" selon Les Echos du lundi 3 décembre 2018.
Est-ce que cela est bien vrai ?
Pour répondre à cette question, notre économiste vous présente une définition du seuil de revente à perte, et son mode de calcul.
1 - Définition et mode de calcul
2 - Quel est l’impact d’une hausse du SRP sur les prix ?
1 - Définition et mode de calcul
Le seuil de revente à perte – ou prix d’achat effectif – représente la limite de prix en dessous de laquelle un distributeur ne peut revendre un produit sous peine d’être sanctionné. Il est défini par l’article L. 442-3 du code de commerce comme suit : "Le prix d’achat effectif est le prix unitaire net figurant sur la facture d’achat, minoré du montant de l’ensemble des autres avantages financiers consentis par le vendeur exprimé en pourcentage du prix unitaire net du produit et majoré des taxes sur le chiffre d’affaires, des taxes spécifiques afférentes à cette revente et du prix du transport".
Il y a une différence entre la revente à perte et la vente à perte. Le SRP concerne l’activité de revente, et non la vente directe par un fabricant.
Il existe des exceptions où le distributeur peut revendre en dessous du prix d’achat effectif :
- quand la date de péremption d’un produit expire sous peu,
- lorsqu’un produit technique est obsolète ou démodé,
- pendant les soldes (elles sont définies par l’article L. 310-3 du code de commerce, pour en savoir plus voir notre fiche sur les promotions et les soldes),
- si, dans une même zone d’activité, un prix plus bas est légalement pratiqué pour le même produit,
- dans le cadre d’une cessation ou d’un changement d’activité,
- lorsqu’on achète un produit à un certain prix, puis qu’on achète le même produit moins cher, on peut alors revendre les produits anciennement stockés en se basant sur le prix d’achat des produits moins chers nouvellement stockés.
Comment le seuil de revente à perte est-il calculé ?
Le prix d’achat effectif est calculé de la façon suivante :
2 - Quel est l’impact d’une hausse du SRP sur les prix ?
Pour réaliser des profits, les distributeurs appliquent différentes marges sur le prix des produits vendus. Ces marges représentent la rémunération du distributeur, sans quoi celui-ci perdrait de l’argent. Or, le SRP ne prend pas en compte la totalité des revenus des distributeurs liés à la vente d’un produit. Autrement dit, le seuil de revente à perte ne correspond pas au prix de vente du produit au consommateur.
Pour mieux comprendre, voici un détail des différents revenus que perçoivent les distributeurs.
Les revenus des distributeurs
Les revenus des distributeurs sont réalisés grâce aux marges. Il en existe deux types : les marges "avant" et les marges "arrière".
La marge avant, la plus connue, représente la différence entre le prix net sur la facture et le prix de vente au consommateur.
On distingue deux types de marges arrière :
- Les ristournes, remises, rabais… accordées par le fournisseur,
- Les services de coopération commerciale liés à la vente des produits (référencement d’un produit dans le catalogue du distributeur, emplacement des produits dans un linéaire …).
Le SRP prend donc en compte seulement une partie des marges des distributeurs. La marge avant n’est pas prise en compte dans son calcul.
Ainsi, un relèvement du SRP peut se traduire soit par une augmentation directe des prix, soit par une baisse des marges des distributeurs. L’augmentation des prix n’est donc pas "mécanique". De plus, si effectivement la hausse du SRP est reporté directement sur le prix du produit vendu, cela se fera dans des proportions moindres.
Voici un exemple pour illustrer ces propos.
Imaginons qu’un fabricant vende un produit à un distributeur, dont le prix unitaire net est de 100 €. On suppose que les avantages financiers représentent 30 % du prix de ce produit, soit 30 €. Le montant total des différentes taxes est de 5 €, et le prix du transport est de 5 €.
Le seuil de revente à perte est alors de :
SRP = 100 – 30 + 5 + 5 = 80 €
Si le SRP est relevé de 10 %, alors celui-ci passera à 88 € (soit une augmentation de 8 €).
Imaginons ensuite que la marge "avant" du distributeur soit de 20 %, le produit est alors vendu à 120 € au consommateur.
Si la hausse du SRP se traduit directement par une hausse des prix, alors le prix du produit augmentera dans ce cas ci de 8 €. Ainsi, au lieu de vendre le produit au consommateur 120 €, il sera vendu 128 €, soit une augmentation de 6,7 %. Et non pas 10 %.
Il faut donc bien faire attention à trois points :
- le prix de vente au consommateur ne correspond pas au seuil de revente à perte,
- une hausse du SRP ne se traduit pas mécaniquement par une hausse du prix du produit,
- si la hausse du SRP est directement reportée sur le prix du produit, la hausse n’est pas aussi importante sur le prix d’achat.
²c-Vous n'avez qu'un seul choix, LE MAUVAIS, M @EMacron2: @LUnionEuropenne. ÉDITER
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Avertissement:
La BCE est un Bien des États de l'UE, c'est à dire, à moins que l'on ne me prouve le contraire, un "Bien public".
Cela signifie que la BCE, bien public, ne devrait pas être autorisée à fabriquer des billets pour les banques afin que celles ci prêtent des fonds aux États moyennant Royalties.
En outre, racheter les dettes des États aux banques qui ont prêté et continuent de "prêter" aux États endettés ne pourrait il pas être considéré comme un moyen détourné de permettre aux banques de faire de la Cavalerie avec de l'argent qu'elles n'auraient pas autrement?
Si de plus la BCE prête aux banques à taux négatif, cela signifie clairement qu'elles bradent les billets qu'elle fabrique avec sa "planche à billets, bien public"!
*Ne pourrait on admettre alors des détournements de biens sociaux sous couverture "légale", c'est à dire par tromperie?
*Voilà la question que chacun doit se poser quand il est "légal" que les actifs des banques soint couverts par une loi qui autorise l'UE à bloquer les comptes bancaires des particuliers et à "piocher" dans leur épargne.
Pour être tout aussi clair, le Brexit ne doit pas être consiréré comme une déclaration de Guerre à l'UE et encore moins entre les 2 Irlandes!
*Le Royaume uni est libre de rétablir son indépendance vis à vis de l'UE et des Technocrates de Bruxelles et de laisser sa frontière ouverte avec l'Irlande du Nord et la République d'Irlande.
*FREXIT ou NON FREXIT? VOILÀ LA QUESTION!
Voulez vous que Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République, devienne Président de l'Union €uropéenne avec toutes les conséquences désastreuse pour Notre économie, l'Economie française?
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MISE A JOUR AU: 20 février 2020
*AFIN QUE NUL N'IGNORE ET N'OUBLIE*
LA PETITION N°1531/2012: BANQUE CENTRALE €UROPEENNE SE DOIT D'ETRE INDEPENDANTE DE LA FINANCE ÉDITER
Ma pétition, déposée en 2012, demande de: DIRE ET JUGER INCONSTITUTIONNELS les textes qui interdisent à la BC€ de prêter directement l'argent en provenance des Etats et de l'impôt des contribuables. Vous savez, ces textes qui imposent aux Etats à passer par des Banques-Lobbies intermédiaires, lesquelles empruntent à la BC€ l'argent de nos impôts pour le reprêter aux Etats! Pourtant, AUCUN ARTICLE DE NOTRE CONSTITUTION NE LE PREVOIT.
LA REPONSE COMMUNIQUEE AUX MEMBRES DE LA COMMISSION EST LA SUIVANTE:
Objet: Pétition 115/2012 présentée par Alain Saiche, de nationalité française, sur la politique monétaire de la Banque centrale européenne.
1. Résumé de la pétition
Le pétitionnaire suggére d'abroger la disposipion qui interdit à la Banque centrale européenne (BCE) de prêter directement de l'argent aux Etats, de supprimer l'article interdisant aux Etats membres de dépasser un séficit de 0,5% de leur PIB pour investir, de maintenir l'interdiction pour la BCE de racheter la dette des Etats membres et d'interdire au Président de la BCE d'intervenir en la matière. Il souhaite également rappeler à Mario Draghi, actuel président de la BCE, qu'il est tenu de se coformer à la législation. Selon le pétitionnaire, toutes ces mesures pourraient contribuer à améliorer la situation économique actuelle.
2. Recevabilité
Déclarée recevable le 7 mai 2013, la Commission a été invitée à fournir des informations (article 202 du paragraphe 6 du règlement).
3. Réponse de la Commission, reçue le 30 avril 2014
L'interdiction du financement monétaire a été instaurée par l'article 123 du traité de l'UE pour réduire l'aléa moralen garantissant que les gouvernements ne puissent pas s'en remettre aux banques centrales pour se financer.Il contribue également à garantir que les banques cenrales atteignent leur principal objectif, à savoir la stabilité des prix, en évitant que les les achats massifs sur le marché primaire suceptibles de générer de l'inflation.
Si elle ne peut acheter sur le marché primaire, tout comme les banques centrales nationales, est cependant autorisée, en vertu de son statut, et afin d'atteindre les objectifs du SECB, à acquérir les obligations d'Etat et d'utres titres négociables en quantités limitées sur le marché dit secondaire. Cette règle s'applique également aux banques centrales qui acceptent ces obligations, de même que nombre d'autres instruments financiers en garantie.
Les taux d'inérêts que les guvernements aux banques qui leur ont prêté de l'argent sont fxés en fonction du risque qu'elles courent en achetant ces obligatins d'Etat dans le cadre de leurs obligations commerciales.
La plupart des mesures proposées par le pétitionnaire nécéssiteraient de madifier le traité.
E ce qui concerne le président de la BCE, la commission tenue de respecter l'indépendance ont jouit la BCE dont la conduite de sa politique, n'est pas habilitée à se prononcer.
Quant aux investissements publics, la Commission rappelle que les valeurs de référence pour la dette et les déficits résultent du traité. Linobservation de ces dispsitions ayant été l'une des causes de la crise, le pacte de stabilité a été considérablement renforcé ces dernières années. Si les gousernements ne doivent pas dépasser les limites fixées pour le déficit budgétaire global, ils restent néanmoins maitres en matière de fiscalité et de dépenses, notamment pour les investissements. Dans la limite de leur marge d'action budgétaire, ils peuvent donc adopter des mesures d'assainissement en privilégiant les investissements.
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JE RETIENS DONC : L'interdiction du financement monétaire a été instaurée par l'article 123 du traité de l'UE pour réduire l'aléa moral en garantissant que les gouvernements ne puissent pas s'en remettre aux banques centrales pour se financer. CQFD.
Tout le reste n'est que MENSONGE et sornette par le MENTICIDE MONOCRATIQUE de Monsieur Emmanuel Macron Président de la République française.
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Avertissement:
La BCE est un Bien des États de l'UE, c'est à dire, à moins que l'on ne me prouve le contraire, un "Bien public".
Cela signifie que la BCE, bien public, ne devrait pas être autorisée à fabriquer des billets pour les banques afin que celles ci prêtent des fonds aux États moyennant Royalties.
En outre, racheter les dettes des États aux banques qui ont prêté et continuent de "prêter" aux États endettés ne pourrait il pas être considéré comme un moyen détourné de permettre aux banques de faire de la Cavalerie avec de l'argent qu'elles n'auraient pas autrement?
Si de plus la BCE prête aux banques à taux négatif, cela signifie clairement qu'elles bradent les billets qu'elle fabrique avec sa "planche à billets, bien public"!
*Ne pourrait on admettre alors des détournements de biens sociaux sous couverture "légale", c'est à dire par tromperie?
*Voilà la question que chacun doit se poser quand il est "légal" que les actifs des banques soint couverts par une loi qui autorise l'UE à bloquer les comptes bancaires des particuliers et à "piocher" dans leur épargne.
Pour être tout aussi clair, le Brexit ne doit pas être consiréré comme une déclaration de Guerre à l'UE et encore moins entre les 2 Irlandes!
*Le Royaume uni est libre de rétablir son indépendance vis à vis de l'UE et des Technocrates de Bruxelles et de laisser sa frontière ouverte avec l'Irlande du Nord et la République d'Irlande.
*FREXIT ou NON FREXIT? VOILÀ LA QUESTION!
Voulez vous que Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République, devienne Président de l'Union €uropéenne avec toutes les conséquences désastreuse pour Notre économie, l'Economie française?
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LE CYNISME EST EN TOUS LES ELUS DE DROITE, DE GAUCHE ET DE PARTOUT AILLEURS!
Dénonçant le "cynisme" de son prédécesseur, Emmanuel Macron a vertement répondu à François Hollande qui, jeudi 29 novembre, affichait son soutien au mouvement des Gilets jaunes.
Toutefois, le cynisme est une volonté de rébellion et de subversion contre l'ordre établi, la morale et la tradition.
Le scepticisme désacralise également la morale et la tradition, mais en revanche admet la nécessité sociale des apparences de moralité et de justice.
"EN CHACUN DE NOUS IL Y A UN CYNIQUE QUI SOMMEILLE", avez vous déclaré, Emmanuel Macron, Président de la République, créateur du parti @enmarchefr et de "la République En Marche", le 03 juillet 2017 dans votre discours aux Parlementaires, au Congrès de Versailles!
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Le vol légalisé (extrait de l'article contribuables associés)
Une directive européenne transposée en droit français autorise une banque au bord de la faillite à ponctionner directement les comptes de ses clients pour se renflouer. C’est par la directive BRRD que nos dirigeants entendent venir au secours des banques qui financent leurs déficits, au détriment des épargnants.
Depuis le 1er janvier 2016, la ponction des comptes bancaires est légale en France ! C’est à cette date qu’est entrée en vigueur dans notre pays la directive BRRD ou DRRB en français, pour « directive sur le redressement et la résolution des banques ».
Cette directive européenne transposée en droit français autorise une banque au bord de la faillite à ponctionner directement les comptes de ses clients. Jusqu’ici, les établissements bancaires en faillite se tournaient vers leurs actionnaires puis leurs créanciers.
La BRRD autorise désormais les banques à mettre à contribution en troisième recours leurs clients disposant d’un compte sur lequel se trouve plus de 100 000 euros.
C’est la Banque centrale de Chypre qui a créé un précédent en 2012 et 2013. A l’époque, les banques de l’île sont touchées de plein fouet par la crise de la dette publique grecque.
Dans le cadre d’un plan de sauvetage européen du secteur financier chypriote, la Banque centrale accepte des ponctions jusqu’à 60% sur les dépôts de plus de 100 000 euros à la Bank of Cyprus, première banque de l’île.
La décision avait alors provoqué l’ire des Chypriotes, qui se rendirent aux distributeurs automatiques pour retirer leur argent des banques.
La directive BRRD est passée en catimini.
C’est suite à cette crise qu’a été adoptée en décembre 2013 par les 28 États membres de l’Union européenne, ainsi que par la Commission et le Parlement européen, la directive BRRD, aujourd’hui en vigueur dans l’ensemble des pays de l’UE.
Comme souvent lorsqu’il s’agit de taper les Français au portefeuille, c’est au cœur de l’été, le 20 août 2015, qu’a été transposée la directive BRRD dans la législation française.
Et comme souvent lorsque le pouvoir entend passer en force ou quand il s’agit d’assurer la transposition en droit français des directives prises par l’UE, le texte est passé par voie d’ordonnance.
Décidée en Conseil des ministres et signée par le président de la République, l’ordonnance permet que le texte entre en vigueur dès sa publication.
Le Parlement est censé approuver la directive (un projet de loi a été déposé en ce sens en janvier par le gouvernement), mais on ne voit rien venir du côté du Palais-Bourbon ou du Sénat…
La directive est en attente de ratification mais demeure néanmoins en vigueur ; si elle n’a pas encore force de loi, elle conserve sa valeur réglementaire. La BRRD s’applique bel et bien et le gouvernement est parvenu à ses fins en se passant de tout débat parlementaire, et en tenant les Français dans l’ignorance.
Une atteinte au droit de propriété
Hors les titres de la presse alternative (dont Les Enquêtes du contribuable), rares ont été les gazettes à se faire l’écho de la BRRD. Serait-ce parce que le secteur bancaire est un des principaux annonceurs des médias ?
Parmi les voix qui se sont élevées dans le désert, il y a celle de l’économiste indépendant Philippe Herlin qui, depuis un an, alerte les Français sur les dangers de la BRRD qu’il qualifie d’«arme de destruction massive » de l’épargne (vous lirez son interview ici).La menace est bien réelle, et elle prend sa source dans les budgets votés en déficit en France depuis 42 ans.
La menace est bien réelle, et elle prend sa source dans les budgets votés en déficit en France depuis 42 ans. En 2016, notre pays est face à plus de 2 270 milliards d’euros de dette publique, 34 000 euros par Français, bientôt plus de 100% du PIB. Les gouvernements successifs ont laissé s’envoler les dépenses publiques au point de compromettre notre avenir et celui de nos enfants.
Et c’est par la directive BRRD, que nos dirigeants entendent venir au secours des banques qui financent leurs déficits, au détriment des épargnants.
Aujourd’hui, le risque de faillite de l’État est bien réel, et nos maîtres voudraient que leurs sujets acceptent bien sagement de se laisser tondre une fois de plus.
Ponctionner les comptes de plus de 100 000 euros, ce n’est pas s’en prendre qu’aux «riches», mais s’attaquer à l’épargne, aux assurances-vie, aux économies placées par les Français pour leurs vieux jours, ou pour préparer l’avenir de leurs enfants ou petits-enfants…
L’ensemble des Français doivent être informés et défendus face à cette mesure inique. Et c’est pourquoi la résistance des contribuables s’organise…
Contribuables Associés
Avec Contribuables Associés, luttez pour la réduction des dépenses publiques, car trop de dépenses publiques c'est trop d'impôts, et contre les gaspillages scandaleux d'argent public .
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ANNEXE I:
Qu'est-ce qu'un conflit d'intérêts? Un crime économique?
1- Qu'est ce qu'un conflit d'intérêts? Une Prise illégale d'intérêts?
Pris en sa définition, LE CONLIT D'INTERÊTS est défini communément comme étant le conflit entre la mission d'un agent public et ses intérêts privés, conflit susceptible d'influencer la manière dont il exerce ses fonctions. En d'autres termes, le conflit d'intérêts peut potentiellement remettre en cause l'impartialité et la neutralité avec lesquelles la personne doit accomplir sa mission du fait de ses intérêts personnels.
Cependant, le conflit d'intérêts n'est pas un délit. C'est LA PRISE ILLEGALE D'INTERÊTS, qui bien souvent en découle, qui est sanctionnée pénalement.
L'Article 432 du Code pénal le définit par le fait, par une personne dépositaire de l'autorité publique, ou chargée d'une mission de service publique, de prendre, recevoir ou conserver, directement ou indirectement, un intérêt quelconque dans une entreprise ou dans une opération dont elle a, au moment de l'acte, en tout ou partie, la charge d'assurer la surveillance, l'administration, la liquidation ou le paiement.
SANCTION: La prise illégale d'intérêts est sanctionnée par 5 ans de prison et de 500 000 € d'amende.
2-Qu'est ce qu'un crime économique?
La Cour de cassation, en France, définit LE CRIME ECONOMQUE comme suit: "Tout ce qui se rapporte à la production, à la réparation, à la circulation et à la consommation de marchandises, ainsi qu'aux moyens d'échanges consistant particulièrement dans la monnaie sous ses diverses formes... et ce qui porte atteinte directe à l'économie du pays dont l'Etat, en raison des circonstances, assure la direction et le contôle.
Conclusion.
Après lecture de cette lettre ouverte, il appartient à chacun de se forger une opinion pour savoir: "Pour qui voter et pour quel parti"?
ANNEXE 2
Article 40 du CPP modifié:
Ce qu'exigent la France et les Français, c'est la tolérance Zéro sur l'Arnaque aux cotisations sociales des engtreprises qui portent sur le financement des Retraites, de la Sécurité sociale, des indemnités Chômage, de la Dépendance, de la Vieillesse,etc, etc... pratiquée par le pouvoir en place, et l'application de l'Art 40 du CPP, dont copie ci jointe, à l'encontre des contrevenants.
Article 40 du CPP:
Le procureur de la République reçoit les plaintes et les dénonciations et apprécie la suite à leur donner conformément aux dispositions de l'article 40-1.
Toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit est tenu d'en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs.
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LA BIBLIOTHÈQUE RUSSE ET SLAVE
— LITTÉRATURE RUSSE —
Fyodor Dostoïevski
(Достоевский Фёдор Михайлович)
1821 — 1881
DISCOURS SUR POUSCHKINE
(Речь о Пушкине)
1880
Traduction de J.W. Bienstock et John-Antoine Nau dans Journal d’un écrivain, Paris, 1904.
TABLE
[INTRODUCTION DU JOURNAL D’UN ÉCRIVAIN]
[INTRODUCTION DU JOURNAL D’UN ÉCRIVAIN]
UN MOT D’EXPLICATION AU SUJET DU DISCOURS SUR POUSCHKINE PUBLIÉ PLUS LOIN
Mon discours sur Pouschkine, prononcé cette année, le 8 juin, devant la société des Amis de la Littérature russe, a produit une grande impression. Ivan Serguieïvitch Aksakov, qui a dit de lui-même, qu’on le regardait comme le représentant des Slavophiles, a déclaré que ce discours était « un événement ». Ce n’est pas pour me louer moi-même que je rappelle cela, mais bien pour affirmer que si mon discours est un événement, il ne peut l’être qu’à un seul et unique point de vue, que j’indiquerai plus loin.
Mais voici ce que j’ai voulu faire ressortir dans ce discours sur Pouschkine.
1° Que Pouschkine, le premier, esprit profondément perspicace et génial, a su expliquer ce phénomène bien russe de notre société intelligente « déracinée » de la glèbe natale, et se séparant nettement du peuple. Il a campé devant nous, avec un relief intense, notre type d’homme agité, sceptique, sans foi dans le sol de sa patrie, négateur de la Russie et de soi-même, et souffrant de son isolement.
Aleko et Oniéguine ont engendré une foule de types pareils dans notre littérature. Après eux, sont venus les Petchorine, les Tchitchikoff, les Roudine, les Lavretzky, les Bolkonsky (dansla Guerre et la Paix du comte Tolstoï) et plusieurs autres qui ont témoigné de la puissance d’observation de Pouschkine. Gloire donc à son immense esprit, à son génie qui a indiqué la plaie encore saignante de notre société, telle que l’a faite la grande réforme de Pierre le Grand. Nous lui devons le diagnostic de notre maladie et c’est lui, le premier aussi, qui nous a donné quelque espoir. Il nous a fait voir que la société russe pouvait guérir, se renouveler si elle se retrempait dans la vérité nationale, parce que :
2° Il nous a, le premier encore, tracé des types de beauté morale russe, qu’il a été chercher sur notre glèbe même,Tatiana, par exemple, la femme essentiellement russe, qui a su se garder du mensonge. Il a évoqué pour nous des types historiques, comme le moine et tant d’autres, dansBoris Godounov, comme ceux que l’on trouve dans laFille du Capitaine, dans ses vers, dans ses contes, dans ses mémoires et même dans sonHistoire de la révolte de Pougatschev. Ce qu’il faut surtout faire remarquer, c’est que tous ces types de la beauté morale russe sont choisis dans le milieu populaire. Car, disons-le franchement, ce n’est pas dans notre classe « instruite à l’européenne », que l’on peut trouver de ces belles figures : c’est dans lepeuplerusse etuniquement en lui. Si bien que je répète, qu’après avoir désigné la maladie, il a donné le remède, l’espoir : « Ayez foi dans l’esprit populaire, et de lui vous viendra le salut. » Il est impossible de ne pas arriver à cette conclusion après avoir approfondi Pouschkine ;
3° Pouschkine est le premier et le seul chez lequel on puisse constater le génie artistique à un pareil degré, uni à la faculté de pénétrer le génie des autres nations. Ailleurs, il y a eu d’immenses génies, des Shakespeare, des Cervantes, des Schiller, mais nous ne voyons pas chez eux cette compréhension de l’âme humaine universelle que nous rencontrons chez Pouschkine. Je n’avance pas cela pour amoindrir les grands créateurs occidentaux qui ont, comme Shakespeare dansOthello, évoqué des types humains éternels, mais je veux dire que seul Pouschkine a pu, à son gré, sans cesser d’être original, pénétrer profondément l’âme des hommes de toutes races, parce que :
4° Cette faculté est absolument russe, nationale, et que Pouschkine n’a fait que la partager avec tout le peuple russe. Il ne faut pas s’indigner si je répète que c’est grâce à cette aptitude que « notre terre misérable » sera celle d’où s’élèvera une « parole nouvelle universelle ». Il est absurde d’exiger que nous ayons achevé notre évolution scientifique, économique et sociale, avant de prononcer cette parole nouvelle, qui doit améliorer le sort de nations prétendues aussi parfaites que les nations européennes. J’ai eu soin, dans mon discours, de dire que je ne songeais pas à placer la Russie au même niveau que les pays d’Occident, au point de vue glorieux de l’économie politique. Je répète seulement que le génie du peuple russe est peut-être le seul capable de créer la fraternité universelle, d’atténuer les dissemblances, de concilier les contradictions apparentes. Ce n’est pas un trait économique de notre race. C’est un traitmoral. Les trésors moraux ne dépendent pas du développement économique. Les 80 millions de notre population représentent une telle unité spirituelle, inconnue partout ailleurs en Europe, qu’il ne faut pas dire de notre terre qu’elle est si misérable ! Dans cette Europe si riche de tant de façons, la base civile de toutes les nations est sapée ; tout cela peut s’écrouler demain, et pour l’éternité. Il surgira alors quelque chose d’inouï, quelque chose qui ne ressemblera à rien de ce qui a été. Toutes les richesses amassées par l’Europe ne la sauveront pas de la chute, car en un seul moment « toute la richesse disparaîtra ». Et c’est cette organisation civique, pourrie et sapée, que l’on montre à notre peuple comme un idéal vers lequel il doit tendre ! Je prétends, moi, que l’on peut porter en soi un trésor moral sans posséder la moindre méthode économique. S’il nous faut, avant d’unifier l’Europe et le monde, devenir une nation riche, faudra t-il, pour cela, emprunter tous les systèmes économiques européens, toute une organisation destinée à périr demain ? Ne nous permettra-t-on pas de nous développer de nous-mêmes, selon notre tempérament ? Il faut imiter servilement l’Europe ? « Mais notre peuple ne nous le permettra pas », disait récemment quelqu’un à un fervent « occidental ». — « Eh bien ! exterminez le peuple ! » répondit paisiblement l’ « occidental ». Et celui-ci n’était pas le premier venu, mais bien un des « représentants de l’intelligence russe ». Ce dialogue est vrai, pris sur nature.
Par ces quatre points, j’ai établi l’importance qu’avait pour nous Pouschkine, et je répète que mon discours a produit une impression. Ce ne sont pas ses mérites qui en ont été cause (j’y appuie), mais bien sa sincérité. Mais ce qui en a fait un « événement », selon l’expression d’Aksakov, c’est que c’est à son occasion que les slavophiles ont reconnu la légitimité de tendances russes « occidentales » vers l’Europe, et les ont expliquées par cette faculté russe de sympathiser intellectuellement avec toutes les âmes humaines. Ils ont conclu que les « occidentaux » avaient, aussi bien que les autres, servi la terre russe, et que toutes les querelles entre le parti « slavophile » et le parti « occidental » n’étaient que le résultat de malentendus. Quant à moi, je déclare, comme je l’ai déjà dit dans mon discours, que le mérite de cette réconciliation ne revient aucunement à moi, mais bien à tout le monde « slavophile », à l’esprit et à la direction de notre « parti ». J’ai eu la chance de parler à propos, et voilà tout. Ma conclusion est que slavophiles et occidentaux n’auront plus de sujet de division entre eux, puisque tout est expliqué.
Quand je suis descendu de l’estrade, les occidentaux aussi bien que les slavophiles sont venus me serrer les mains, en affirmant que mon discours était génial. Ils n’ont que trop insisté sur ce motgénial. Et malgré tout j’ai peur. N’ont-ils dit cela que dans leur enthousiasme ? Persisteront-ils à le trouver génial ? Je sais bien, moi, qu’il n’est pas du tout génial, et ce n’est pas le moins du monde parce qu’ils se sont trompés et peuvent se reprendre, que je leur en voudrai, mais je crains qu’après réflexion leur opinion sur le fond de la question se modifie. Ils pourraient (non pas ceux qui sont venus me serrer la main, mais les autres « occidentaux »), ils pourraient en venir à se dire peut-être, j’insiste sur le peut-être : « Ah ! vous avez consenti, après de longues querelles, à admettre que nos tendances européennes étaient légitimes ; vous avez reconnu qu’il y a aussi, de notre bord, une part de vérité ! Nous vous en remercions et nous hâtons de dire que c’est beau de votre part. Mais voici qu’apparaît un obstacle nouveau. Votre conclusion nous trouble ; votre thèse qui veut que nous soyons en tout mystérieusement guidés par l’âme populaire nous semble douteuse. Et voici que l’entente complète entre nous redevient impossible. Sachez que c’était l’Europe qui nous dirigeait, et cela, depuis la réforme de Pierre le Grand ; l’âme de notre peuple, nous n’avons aucun point de contact avec elle ; ce peuple nous l’avons laissé loin derrière nous. Lors de nos débuts, nous volions de nos propres ailes, et ne songions nullement à suivre quelque vague instinct de votre peuple vers la compréhension universelle et l’union de l’humanité. Le peuple russe n’est qu’une masse inerte, de laquelle il n’y a rien a apprendre, une masse qui nous entrave, au contraire. Nous avons découvert l’Europe, et c’est d’elle qu’il nous faut nous inspirer ; nous devons adopter son organisation économique et civique. Votre peuple n’a pas une idée. Toute son histoire n’est qu’une suite d’absurdités, d’où vous avez tiré des conclusions fantaisistes. Un peuple comme le nôtre ne devrait pas avoir d’histoire du tout et aurait le devoir d’oublier le peu qu’il en sait. Je n’admets comme histoire que celle de notre société intelligente, à laquelle le peuple ne peut servir qu’en travaillant pour elle.
« Ne vous fâchez pas. Nous ne voulons asservir personne. En parlant de travail ou d’obéissance, nous n’avons pas de pareilles intentions. Ne concluez pas ainsi. Nous sommes européens, nous sommes humains, vous ne le savez que trop. Au contraire, nous voulons instruire le peuple peu à peu, le hausser jusqu’à nous. Dès qu’il saura lire et écrire, nous le ferons rompre avec son passé, nous l’orienterons vers l’Europe ; nous le forcerons à avoir honte de son « lapot » et de son « kwass », de ses vieilles chansons ; il boira des liqueurs européennes et chantera l’opérette. Nous le prendrons d’abord par ses côtés faibles, comme on nous a pris nous-mêmes, et dès lors, le peuple sera à nous. S’il se montre rétif à l’instruction, eh bien ! nous le « détruirons ». La vérité est en Europe avec l’intelligence et, quoique votre peuple compte 80 millions d’âmes (et on assure que vous vous en vantez), ces 80 millions d’individus doivent servir la vérité européenne, parce qu’il n’y en a pas d’autre. Ces millions de moujiks ne nous intimideront pas. Telle est notre conclusion et nous nous y tenons. Voilà pourquoi nous acceptons la partie de votre discours où vous nous faites des compliments ; mais ce qui est relatif à vos « éléments populaires », et à votre orthodoxie, pardonnez-nous, mais nous n’en voulons pas entendre parler. Nous sommes athées et européens. »
Voilà la fâcheuse conclusion que je redoute. Je répète que je ne l’attribue pas à ceux des occidentaux qui m’ont serré les mains, ni même à l’ensemble de l’élite du parti, mais à la masse des européanisés. Quant à la foi, une portion de notre trop spirituel public russe affirme que notre seul but, à nous autres slavophiles, est de convertir l’Europe à l’orthodoxie ! Mais laissons de côté ces sottises et mettons notre espoir dans l’élite de nos occidentaux. S’ils veulent seulement accepter la moitié de notre conclusion et croire à l’espoir que nous avons en eux, gloire à eux ! Nous fraterniserons avec eux de tout notre enthousiasme et de tout notre cœur. S’ils consentent à reconnaître tout simplement que l’âme russe a sa personnalité et a droit à sa part d’indépendance, nous n’avons plus de raisons de nous quereller, du moins au sujet de ce qui est fondamental. Mon discours aura servi alors à hâter la venue des temps nouveaux. Ce n’est pas lui-même qui est un événement : il n’est pas digne d’une telle qualification ; c’est la fête en l’honneur de Pouschkine, qui est un événement, puisqu’elle consacre l’union de tous les Russes instruits et sincères, et nous montre un magnifique but dans l’avenir.
DISCOURS SUR POUSCHKINE
Prononcé le 8 juin 1880devant la Société des Amis de la Littérature russe.
Pouschkine est un phénomène extraordinaire, et peut-être le phénomène unique de l’âme russe, a dit Gogol. J’ajouterai, pour ma part, que c’est un génie prophétique.
Pouschkine apparaît juste à l’heure où nous semblons prendre conscience de nous-mêmes, un siècle environ après la grande réforme de Pierre, et sa venue contribue fortement à éclairer notre chemin.
L’activité intellectuelle de notre grand poète a trois périodes. Je ne parle pas, en ce moment, en critique littéraire ; je ne songe qu’à ce qu’il y a pour nous de prophétique dans son œuvre. J’admets que ces trois périodes n’aient pas entre elles des limites très tranchées. Ainsi, selon moi, le commencement d’Oniéguine appartient à la première et la fin à la deuxième période, alors que Pouschkine a déjà trouvé son idéal dans la glèbe natale.
Il est d’usage de dire que Pouschkine, à ses débuts, a imité les poètes européens, Parny, André Chénier et surtout Byron. Sans doute les poètes de l’Europe ont eu une grande influence sur le développement de son génie, et cette influence, ils l’ont gardée jusqu’à la fin de la vie de Pouschkine. Néanmoins, les premières poésies mêmes de Pouschkine ne sont pas seulement une imitation : l’indépendance de son génie y perce déjà. Jamais, dans des œuvres simplement imitées, on ne verra une telle intensité de douleur et une si profonde conscience de soi-même. Prenez, par exemple, lesTsiganes, poème que je place dans la première période de son activité créatrice. Je ne parle pas seulement de sa fougue, qui ne saurait être aussi puissante, s’il ne faisait qu’imiter. Mais dans ce type d’Aleko, héros du poème, se révèle déjà une pensée forte et profonde, éminemment russe, qui se manifestera plus tard en toute sa plénitude dansOniéguine, où l’on croirait voir reparaître Aleko, non plus sous un aspect fantastique, mais sous une forme réelle, tangible et compréhensible. Dans ce type d’Aleko, Pouschkine a déjà trouvé et marqué du sceau de son génie le personnage de l’infortuné vagabond, errant sur sa terre natale, de ce martyr russe historique, né forcément de notre société violemment séparée du peuple. Ce n’est pas dans Byron qu’il l’a rencontré. Ce vagabond russe sans gîte poursuit aujourd’hui encore sa carrière et ne disparaîtra pas de longtemps. S’il ne va plus rejoindre les Tsiganes, pour trouver chez eux son idéal de sauvage vie errante et l’apaisement au sein de la nature, il se jette dans le socialisme, qui n’existait pas encore à l’époque d’Aleko. Il cherche toujours, non seulement la satisfaction de ses instincts personnels, mais encore le bonheur universel. Le vagabond russe a besoin du bonheur universel pour s’apaiser.
Oh ! la grande majorité des Russes n’en demande pas tant. La plupart d’entre eux se contentent de servir placidement le pays comme fonctionnaires, employés du fisc ou des chemins de fer, commis de banques, etc., et ne s’inquiètent que de gagner leur vie d’une façon ou d’une autre. C’est tout au plus si quelques-uns poussent le libéralisme jusqu’à un vague « socialisme européen », tempéré par la bonhomie russe ; mais ce n’est qu’une question de temps. Qu’importe que celui-ci ne commence qu’à peine à s’agiter, alors que celui-là heurte déjà du front la porte fermée ! Il suffit que quelques-uns soient agités pour que tous les autres soient inquiets. Aleko ne sait pas encore exprimer nettement son angoisse. Tout cela est encore à l’état vague, chez lui, il n’a que la nostalgie de la nature, des rancœurs contre la société mondaine, des tendances, en quelque sorte, cosmopolites, des larmes sur la vérité qu’on a perdue, qu’on ne peut retrouver. Il y a en lui un peu de Jean-Jacques Rousseau. En quoi consiste cette vérité ? C’est ce qu’il ne nous dira pas, mais il souffre sincèrement... La vérité est-elle ailleurs ? dans les terres européennes qui ont une ferme organisation historique, une vie sociale nettement définie ? Il ne comprendra pas que la vérité est en lui-même, et comment le comprendrait-il ? Il est comme un étranger dans son propre pays, il a désappris le travail, il n’a pas de culture. Il n’est qu’une poussière flottante dans l’air. Il le sent et il en souffre. Appartenant sans doute à la noblesse héréditaire, probablement propriétaire de serfs, il s’est offert la fantaisie de vivre avec des gens qui ne reconnaissent pas de loi ; il a promené un ours qu’il montre... Comme de raison la femme, la « femme sauvage», selon l’expression d’un poète, pouvait lui rendre l’espoir de la guérison, et c’est aveuglément qu’il s’éprend de Zemfira. « Voilà, dit-il, où est ma guérison et peut-être mon bonheur, ici, au sein de la nature, parmi des hommes qui n’ont ni civilisation ni lois ! » Mais lors de ses débuts dans la vie sauvage, il supporte mal l’épreuve et tache ses mains de sang. Les Tsiganes le chassent, sans vengeance et sans dépit, loyalement et magnifiquement :
Laisse-nous, homme orgueilleux.
Nous sommes sauvages. Nous n’avons pas de lois ;
Nous ne tourmentons pas et ne punissons pas.
Tout cela naturellement se passe en pleine fantaisie ; mais, pour la première fois, le type de « l’orgueilleux homme civilisé », en tant qu’opposé à l’homme sauvage, est saisi d’une façon juste. Et c’est chez nous qu’il est mis debout pour la première fois par Pouschkine. C’est un fait à retenir.
Dès que l’orgueilleux homme civilisé croira à une offense, il frappera et punira méchamment l’offenseur : se rappelant qu’il appartient à l’une des « quatorze classes de la noblesse », il poussera les hauts cris et regrettera la loi qui réprimait ceux qui pouvaient le gêner. Et l’on dira que ce magnifique poème n’est qu’une œuvre d’imitation ! On pressent déjà là la « solution russe » de la « question maudite » :
« Humilie-toi, homme orgueilleux ; il faut d’abord vaincre ta fierté. Humilie-toi, homme oisif, travaille ta glèbe natale. » Telle est la solution selon le peuple. « La vérité n’est pas en dehors de toi, elle est en toi-même ; soumets-toi à toi-même ; reconquiers-toi toi-même et tu connaîtras la vérité. Elle est dans ton propre effort contre les faussetés apprises. Une fois vaincu et subjugué par toi-même, tu deviendras libre comme tu n’avais jamais imaginé qu’on pût l’être ; tu entreprendras la grande œuvre de l’affranchissement de tes semblables ; tu seras heureux parce que ta vie sera bien remplie, et tu comprendras enfin ton peuple et sa vérité sainte. L’harmonie mondiale n’est ni chez les Tsiganes, ni nulle part pour toi, si tu n’es pas digne d’elle, si tu es méchant et orgueilleux, si tu veux la vie sans la payer d’un effort.
La question est déjà bien posée dans le poème de Pouschkine. Elle sera encore plus clairement indiquée dansEugène Oniéguine, un poème qui n’a plus rien de fantaisiste, mais qui est d’un réalisme évident ; un poème dans lequel la vraie vie russe est évoquée avec une telle maîtrise que rien d’aussi vivant n’a été écrit avant Pouschkine ni peut-être depuis lui.
Oniéguine arrive de Pétersbourg, et c’est bien de Pétersbourg qu’il doit arriver pour que le poème ait toute sa signification. C’est toujours un peu Aleko, surtout lorsqu’il s’écrie, dans l’angoisse :
Pourquoi, comme l’assesseur de Toula,
Ne suis-je vaincu par la paralysie ?
Mais au début du poème il conserve un peu de fatuité, il demeure mondain et a vécu trop peu de temps pour être désillusionné de la vie. Mais déjà commence à le fréquenter
Le noble démon de l’ennui caché.
Au cœur même de sa patrie il se sent exilé. Il ne sait quoi faire ; il se sent « comme son propre invité ».
Ensuite, quand, pris d’angoisse, il erre à travers sa patrie, puis à l’étranger, il se croit, en homme sincère qu’il est, plus étranger à lui-même chez les étrangers. Quant à sa terre natale, il l’aime, mais il n’a pas confiance en elle. Il a entendu parler de l’idéal russe, mais il n’y croit pas. Il ne croit qu’à l’entière impossibilité de tenter quoi que ce soit sur le sol de son pays ; et ceux qui, peu nombreux alors comme aujourd’hui, gardent leur espoir en la terre russe, il les raille tristement. Il a tué Lensky simplement par spleen, qui sait, peut-être par nostalgie de l’idéal mondial.
Tatiana est autre. C’est la femme qui tient par tous ses sentiments à la glèbe natale. Elle est d’âme plus profonde qu’Oniéguine ; elle pressent, par une sorte de noble instinct, où est la vérité, et exprime sa pensée à ce sujet à la fin du poème. Elle, c’est un type positif, non négatif, c’est l’apothéose de la femme russe, et le poète a voulu que ce fût elle qui révélât toute la pensée du poème dans la fameuse scène qui suit la rencontre de Tatiana avec Oniéguine. On peut presque dire qu’on ne retrouve plus un seul type aussi beau de la femme russe dans toute notre littérature, si ce n’est peut-être la Lise duNid de Gentilshommesde Tourguénev...
... Elle passe, méconnue, dans la vie d’Oniéguine, et c’est ce qu’il y a de tragique dans leur roman. Ah ! si à leur première rencontre Childe Harold ou lord Byron lui-même était venu d’Angleterre pour faire comprendre à Oniéguine le charme de Tatiana, nul doute qu’Oniéguine n’eût été en extase devant elle. Car il y a parfois chez ces errants douloureux quelque servilité d’âme. Mais cela n’arrive pas, et le chercheur d’harmonie mondiale, après avoir débité à Tatiana une sorte de sermon, s’en va honnêtement avec son angoisse mondiale. Il continue à errer et, plein de force et de santé, s’écrie en blasphémant :
Je suis jeune ; en moi la vie est forte,
Et qu’ai-je à attendre ? L’ennui, l’ennui !
Tatiana a compris cela. En des strophes immortelles, le poète l’a représentée visitant la maison de cet homme étrange, encore énigmatique pour elle. Je ne parle pas de la beauté incomparable de ces strophes au point de vue littéraire. La voici dans le cabinet de travail d’Oniéguine ; elle cherche à deviner l’énigme ; puis elle s’arrête avec un sourire étrange ; elle pressent la vérité et dit à voix basse :
N’est-ce qu’un imitateur parodiste ?
Oui, elle devait penser cela et elle a deviné. Plus tard, à Pétersbourg, lors d’une nouvelle rencontre, elle le reconnaît parfaitement. À propos, qui donc a affirmé que la vie de la cour agissait sur elle comme un poison et que c’étaient ses nouvelles idées mondaines qui, jusqu’à un certain point, la décidaient à repousser Oniéguine... Non, c’est faux. Tatiana est toujours Tatiana, Tania, la villageoise. Elle n’est aucunement pervertie. Elle souffre, au contraire, de cette vie pétersbourgeoise trop brillante ; elle hait son rôle de femme mondaine, et qui la juge autrement l’apprécie mal, ne comprend pas l’idée de Pouschkine. Elle dit fermement à Oniéguine :
Je me suis donnée à un autre
Et je lui serai éternellement fidèle.
Elle a exprimé là le vrai sentiment de la femme russe. Je ne parlerai pas de ses opinions religieuses, de ses idées sur le mariage. Je ne toucherai pas à cela. Si elle refuse de suivre Oniéguine, bien qu’elle lui ait dit : « Je vous aime », ce n’est pas, comme une Européenne, une Française quelconque, parce qu’elle manque de courage pour sacrifier son luxe et ses richesses... Non, la femme russe est courageuse, elle suivra qui elle croit devoir suivre. Mais « elle s’est donnée à un autre et lui sera éternellement fidèle »...
... Et quel peut être le bonheur qui est fondé sur le malheur d’un autre ? Imaginez-vous que vous ayez trouvé le secret de rendre tous les êtres humains heureux, mais que pour cela il faille martyriserun seulindividu, en admettant même que ce ne soit qu’un être un peu ridicule, sans rien de shakespearien, un vieillard, un mari, consentiriez-vous à faire à ce prix le bonheur de l’humanité ? Croyez-vous, d’ailleurs, que ceux que vous voudriez rendre heureux en faisant souffrir un seul être consentiraient à accepter un pareil bonheur ? Dites, Tatiana peut-elle prendre une autre décision que celle qu’elle prend, elle dont l’âme est si haute, elle dont le cœur a été si durement éprouvé ? Une vraie âme russe conclura comme elle : « Je préfère être seule privée de bonheur à faire le malheur d’un seul être humain ; je veux que personne ne connaisse mon sacrifice, mais je refuse toute joie qui contriste une autre créature. » Mais Oniéguine sera malheureux ? La question ici est autre. Je crois que, même veuve, Tatiana n’aurait pas épousé Oniéguine. Elle sait qu’Oniéguine en revoyant, dans un milieu brillant, la femme qu’il a jadis refusée, a pu être impressionné par le luxe qui la pare et l’entoure. Le monde adore cette fillette qu’il a failli mépriser ; le monde, cette autorité souveraine pour Oniéguine !
« Voici mon idéal, s’écrie-t-il, mon salut, la fin de mes angoisses ! Et j’ai perdu tout cela ! Et le bonheur a été si proche, si possible ! » Et comme jadis Aleko vers Zemphyra, il s’élance vers Tatiana, cherchant dans la satisfaction de cette nouvelle fantaisie la solution de tous ses doutes. Mais Tatiana ne l’a-t-elle pas depuis longtemps deviné ? Elle sait qu’au fond il n’aime que le caprice nouveau et non pas elle, qui est toujours la timide Tatiana d’autrefois. Elle sait qu’il n’aime pas la femme qu’elle est réellement, mais celle qu’elle paraît être ; est-il même capable d’aimer qui que ce soit ? Si elle le suit, il se désillusionnera, et le lendemain il se moquera de son enthousiasme de la veille. Il n’a aucun fond. C’est un brin d’herbe que le vent emporte où il veut. Elle est d’une nature toute différente. Quand elle a conscience que le bonheur de toute sa vie est perdue, elle s’appuie encore sur ses souvenirs d’enfance, de vie paisible et villageoise. Les souvenirs de jadis lui sont maintenant plus chers que tout ; il ne lui reste que cela, mais c’est cela qui la sauve du désespoir complet. Mais à lui, Oniéguine, que reste-t-il ? Ne pourrait-elle donc le suivre par pure compassion, pour lui donner ne fût-ce que l’apparence du bonheur ? Non, il y a des âmes fortes qui ne peuvent trahir même par pitié. Tatiana ne peut suivre Oniéguine.
Dans ce poème, Pouschkine se révéla le grand poète populaire, plus grand que tous ceux qui le précédèrent ou le suivirent. En nous montrant ce type du vagabond russe, il a prophétiquement deviné son immense importance pour notre sort à venir et a su mettre à côté de cet Oniéguine la plus belle figure de femme russe de toute notre littérature. Du reste, il est le premier qui nous ait donné toute une série de beaux types russes vrais, qu’il a découverts dans notre peuple. Je rappellerai encore une fois que je ne parle pas en critique littéraire et que c’est pour cela que je ne me livre pas à un examen plus détaillé de ces œuvres géniales. On pourrait écrire un livre entier rien que sur le type du moine historien pour expliquer toute la signification de cette grandiose personnalité russe magnifiquement dépeinte par Pouschkine, pour faire sentir toute la beauté spirituelle de cette figure. Ce type existe ; il n’est pas une simple idéalisation de poète. Et l’esprit du peuple qui l’a produit est aussi existant, et la force vitale de cet esprit est immense. Partout dans l’œuvre de Pouschkine vous verrez éclater sa foi en l’âme russe.
Dans l’espoir de la gloire et du bien,
Je regarde devant moi sans crainte.
a-t-il dit lui-même, et ces paroles peuvent être appliquées à toute son activité de création nationale. Aucun écrivain russe n’a su acquérir en quelque sorte une telle parenté avec le peuple. Certes il y a de bons appréciateurs de notre peuple parmi nos écrivains ; pourtant, si on les compare avec Pouschkine, à l’exception d’un ou deux de ses successeurs les plus indirects, ce ne sont jamais que des « messieurs » qui écrivent sur le peuple. Chez ceux d’entre eux qui ont le plus de talent, et même chez ces deux dont je viens de parler, perce tout à coup quelque chose de hautain, une intention de bien montrer qu’on daigne élever le peuple jusqu’à soi. Chez Pouschkine il y a unevéritablefamiliarité avec le peuple, une sorte de tendresse pour le peuple, une franchise et une bonhomie réelles. Vous souvenez-vous de la légende de l’ours et du paysan qui a tué la femelle de cet ours. Prenez ces vers :
Ivan est notre compère,
Et quand nous nous mettons à boire...
et vous comprendrez ce que je veux dire.
Tous ces trésors d’art ont été comme laissés pour l’enseignement des artistes à venir. On peut dire positivement que s’il n’y avait pas eu de Pouschkine les talents qui ont suivi n’auraient pu se manifester. Ils n’auraient su, tout au moins, se révéler avec autant de force et de clarté. Et il ne s’agit pas seulement de poésie. Sans lui notre foi en l’indépendance du génie russe n’aurait pas trouvé de forme pour s’exprimer.
On comprend surtout Pouschkine lorsque l’on approfondit ce que j’appellerai la troisième période de son activité artistique.
Je le répète encore une fois, ces périodes ne sont pas très nettement délimitées. Certaines œuvres de la troisième période pourraient figurer au nombre des productions de la première, parce que Pouschkine a toujours été un organisme complet qui a, dès le début, porté en lui tous les germes de son talent. La vie extérieure ne faisait qu’éveiller en lui ce qui existait déjà dans les profondeurs de son être. Mais cet organisme évoluait, et il est difficile de bien séparer une phase de son développement d’une autre. On peut, d’une façon générale, attribuer à la troisième période cette série d’œuvres dans lesquelles son âme pénètre surtout l’âme humaine universelle. Certaines de ces œuvres n’ont paru qu’après sa mort.
Il y avait eu dans la littérature européenne des Shakespeare, des Cervantes, des Schiller. Mais lequel de ces génies possède la faculté de sympathie universelle de notre Pouschkine ? Cette aptitude-là, il la partage précisément avec notre peuple, et c’est par là, surtout, qu’il est national. Les poètes des autres pays d’Europe, lorsqu’ils choisissaient leurs héros hors des frontières de leur nation, les déguisaient en compatriotes à eux et les arrangeaient à leur manière. Prenez même Shakespeare. Ses Italiens sont tout bonnement des Anglais. Pouschkine, de tous les poètes du monde, est le seul qui entre dans l’âme des hommes de toutes nationalités. Lisez sonDon Juanet vous verrez que s’il n’y avait pas la signature de Pouschkine vous auriez juré que c’était l’œuvre d’un écrivain espagnol. Prenez ailleurs le morceau d’une poésie étrange qui commence par ces vers :
Une fois errant dans une vallée sauvage...
C’est, me direz-vous, une transcription presque littérale de trois pages d’un bizarre livre écrit en prose par un sectaire religieux anglais. Mais n’est-ce qu’une transcription ? Dans la musique triste et exaltée de ces vers passe toute l’âme du protestantisme du Nord, à la fois obtuse, mystique, lugubre et indomptable. Avec Pouschkine vous assistez à toute l’histoire humaine, non seulement comme si vous aviez une série de tableaux devant les yeux, mais encore de la même façon que si les faits eux-mêmes se mettaient à revivre ; il vous semble avoir passé devant les rangs des sectaires, chanté avec eux leurs hymnes, pleuré avec eux dans leurs exaltations mystiques, cru avec eux tout ce qu’ils ont cru.
Puis Pouschkine nous donne des strophes qui contiennent tout l’âpre esprit du Koran. Ailleurs le monde ancien renaît avec la nuit des temps égyptiens, les dieux terrestres qui guident leurs peuples et plus tard, abandonnés, s’affolent de leur isolement.
Pouschkine a su admirablement incarner en lui l’âme de tous les peuples. C’est un don qui lui est particulier ; cela n’existe que chez lui, comme aussi ce don prophétique qui lui fait deviner l’évolution de notre race. Dès qu’il devient un poète entièrement national, il comprend la force qui est en nous et pressent quelles grandes destinées peut servir cette force. C’est là qu’il est prophétique.
Qu’a signifié pour nous la réforme de Pierre le Grand ? N’a-t-elle consisté qu’à introduire chez nous les costumes européens, la science et les inventions européennes ? Réfléchissons-y. Peut-être Pierre le Grand ne l’a-t-il entreprise, tout d’abord, que dans un but tout utilitaire ; mais plus tard il a certainement obéi à un mystérieux sentiment qui l’entraînait à préparer pour la Russie un avenir immense. Le peuple russe lui-même n’a vu au début qu’un progrès matériel et utilitaire, mais il n’a pas tardé à comprendre que l’effort qu’on lui faisait accomplir devait le mener plus loin et plus haut. Nous nous sommes bientôt élevés jusqu’à la conception de l’universelle unification humaine. Oui, la destinée du Russe est pan-européenne et universelle. Devenir un vrai Russe ne signifie peut-être que devenir le frère de tous les hommes,l’homme universel, si je puis m’exprimer ainsi. Cette division entre slavophiles et occidentaux n’est que le résultat d’un gigantesque malentendu. Un vrai Russe s’intéresse autant aux destinées de l’Europe, aux destinées de toute la grande race aryenne qu’à celles de la Russie. Si vous voulez approfondir notre histoire depuis la réforme de Pierre le Grand, vous verrez que cela n’est pas un simple rêve qui m’est personnel. Vous constaterez notre désir à tous d’union avec toutes les races européennes dans la nature de nos relations avec elles, dans le caractère de notre politique d’État. Qu’a fait la Russie pendant deux siècles, si elle n’a pas servi encore plus l’Europe qu’elle-même ? Et cela ne saurait être un effet de l’ignorance de nos politiciens. Les peuples de l’Europe ne savent pas à quel point ils nous sont chers. Oui, tous les Russes de l’avenir se rendront compte que se montrer un vrai Russe c’est chercher un vrai terrain de conciliation pour toutes les contradictions européennes ; et l’âme russe y pourvoira, l’âme russe universellement unifiante qui peut englober dans un même amour tous les peuples, nos frères, et prononcer enfin les mots d’où sortira l’union de tous les hommes, selon l’Évangile du Christ ! Je ne sais que trop que mes paroles peuvent paraître entachées d’exagération et de fantaisie. Soit, mais je ne me repens pas de les avoir prononcées. Elles devaient être dites surtout au moment où nous honorons notre grand homme de génie russe, celui qui a su le mieux faire ressortir l’idée qui les a dictées. Oui, c’est à nous qu’il sera donné de prononcer « une parole nouvelle ». Sera-t-elle dite pour la gloire économique ou pour la gloire de la science ? Non, elle sera dite uniquement pour consacrer enfin la fraternité de tous les hommes. J’en vois une preuve dans le génie de Pouschkine. Que notre terre soit pauvre, c’est possible, mais, « le Christ en humble appareil y a passé en la bénissant ». Le Christ n’est-il pas né dans une crèche ? Et notre gloire c’est de pouvoir affirmer que l’âme de Pouschkine a communié avec l’âme de tous les hommes. Si Pouschkine avait vécu plus longtemps, peut-être aurait-il rendu évident pour l’Europe tout ce que nous venons d’essayer d’indiquer ; il aurait expliqué nos tendances à nos frères européens, qui nous considéreraient avec moins de méfiance. Si Pouschkine n’était pas mort prématurément, il n’y aurait plus de querelles et de malentendus entre nous. Dieu en a décidé autrement, et Pouschkine est mort dans tout l’épanouissement de son talent et il a emporté dans sa tombe la solution d’un grand problème. Tout ce que nous pouvons faire, c’est tenter de le résoudre.
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Texte établi par la Bibliothèque russe et slave ; déposé sur Wikisource et sur le site de la Bibliothèque le 26 juin 2011.
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Extrait WikipédiA
Âme russe
Le termeâme russe(русская душа), est utilisé dans la littérature pour décrire la spiritualitérusse(et parfoisslave). Les écrits d'écrivains russes tels queNikolai Gogol,Léon TolstoïetFiodor Dostoïevskioffrent des descriptions de l'âme russe.
Le mot russeдуша(doucha) est le plus étroitement traduit par le mot âme. L'âme russe peut être décrite comme une tendance culturelle des Russes à décrire la vie et les événements d'un point de vue religieux et philosophiquement symbolique. En Russie, l'âme d'une personne est la clé de l'identité et du comportement d'une personne qui assimile la personne à son âme. La profondeur, la force et la compassion sont des caractéristiques générales de l'âme russe. Selon Dostoïevski, "le besoin spirituel le plus élémentaire du peuple russe est la nécessité de la souffrance". Les idées de Dostoïevski sur l'âme russe sont étroitement liées au christianisme orthodoxe oriental, à son idéal du Christ, à sa souffrance pour les autres, à sa volonté de mourir pour les autres et à son humilité tranquille.
Origine de l'expression[modifier | modifier le code]
Le concept d'une âme russe est apparu dans les années 1840 principalement comme phénomène littéraire. L'auteur Nicolas Gogol et le critique littéraireVissarion Belinskiont co-inventé le terme après la publication desÂmes mortesde Gogol en 1842. À l'époque, les propriétaires fonciers se référaient souvent à leurs serfs comme à des « âmes » et ce à des fins comptables. En dehors de ce sens littéral, Gogol a également prévu le titre de son roman comme une observation de la perte de l'âme des propriétaires par leur exploitation d'autres hommes, les serfs.
Vissarion Belinski, critique radical, a développé plus avant les intentions de Gogol et a suggéré que soit tirée du roman une nouvelle reconnaissance d'une âme nationale, existant en dehors du gouvernement et fondée sur les vies de la classe paysanne simple et travailleuse. En effet, Belinski a utilisé à plusieurs reprises le terme « âme russe » dans ses analyses de l'œuvre de Gogol, l'expression a gagné en importance et s’est plus clairement définie par les écrits d'auteurs tels que Fiodor Dostoïevski. Cette marque de nationalisme était le produit d'un effort continu de diverses classes de la Russie pour définir une identité nationale1.
Évolution de l'expression[modifier | modifier le code]
Des souches de nationalisme émergeaient avec l'avènement de la littérature romantique allemande en Russie. Les auteurs du mouvement romantique se sont efforcés d'affirmer une identité allemande indépendante et unique et, à partir des années 1820, les classes supérieures russes ont commencé à imiter ces auteurs dans la quête du caractère unique de la Russie. Deux écrivains allemands en particulier ont eu une grande influence :Friedrich Wilhelm Joseph von SchellingetGeorg Wilhelm Friedrich Hegel.
Le thème d'une "âme" ou d'un "esprit" propre à chaque nation apparaît à la fin duXVIIIesiècle2en Allemagne, sous la plume du pré-romantiqueJohann Gottfried von Herder(1744-1803). Elle gagne rapidement laRussie, où elle se transforme pour s'appliquer non pas à une caricature du Russe moyen, mais plutôt à une mission universelle et mystique de la Russie. Cette appropriation de la notion occidentale d'"âme russe" par les Russes est essentielle et se fait avant tout par la littérature, comme dansL'IdiotdeDostoïevskioù le personnage principal est le point de départ de plusieurs réflexions sur "l'âme russe". De même, on lit dans leDiscours sur Pouchkinede Dostoïevski :
Tous les Russes de l’avenir se rendront compte que se montrer un vrai Russe, c’est chercher un vrai terrain de conciliation pour toutes les contradictions européennes ; et l’âme russe y pourvoira, l’âme russe universellement unifiante qui peut englober dans un même amour tous les peuples, nos frères.3
Classiquement, on rapproche aussi cette expression d'un célèbre quatrain deFiodor Tiouttchev :
On ne peut pas comprendre la Russie par l'esprit,
Ni la mesurer avec des outils de mesures habituels
Elle est d'une nature si particulière,
Qu'en elle, on ne peut que croire.4
L'expression se transforme au début duXXesiècle en "énigmatique âme russe" (загадочная русская душа), apparaissant sous cette forme dans l'article d'un auteur anglais,Arthur Symons : "The Russian soul : Gorki and Tolstoi" (1898, inStudies in prose and verse, London: J. M. Dent & Co, 19025), tout d'abord dans le titre de son article puis lorsqu'il évoque la nouvelle de Nicolas Gogol "Foma Gordiaev" :
It is a strange, chaotic, attractive book, which we may read either for its story, or because we want to find out something more about the mysterious russian soul.
Culmination du concept[modifier | modifier le code]
Dostoïevski[modifier | modifier le code]
L'âme russe a évolué et est entrée dans la conscience occidentale par les œuvres de Fiodor Dostoïevski. Dans ses romans et ses récits, Dostoïevski expose un nationalisme souvent anti-européen et suggère fréquemment un « esprit du peuple » maintenu par « des idées inexprimées, inconscientes, qui ne sont que fortement ressenties ». À la mort de Dostoïevski en 1881, l'âme russe avait achevé son évolution en Russie.
Après Dostoïevski[modifier | modifier le code]
De 1880 à 1930, grâce en grande partie à Dostoïevski, le concept d'« âme russe » s'étendit à d'autres pays et commença à affecter la perception étrangère du peuple russe. Pour beaucoup d'Européens, l'idée offrait une alternative positive à la vision typique des Russes comme peuple arrièré, et représentait le peuple russe comme un exemple de l'innocence que l'Occident avait perdu. La popularité de l '"âme russe" a continué auxxe siècle mais s'est fanée pendant l’ère soviétique. Dans les années 1930, le concept glissait vers l'obscurité, mais il survit dans les œuvres des écrivains qui l'ont conçu.
Description de l'« âme russe »[modifier | modifier le code]
À l'âme russe sont le plus souvent associées les notions de mysticisme, d'irrationalité, de démesure et d'abattement.
On trouve sous la plume de Joseph Fitzpatrick la description suivante, qui met l'accent sur la dimension irrationnelle théorisée par les occidentaux et sa transformation en visée messianique universelle par les Russes sous l'influence de Dostoïevski :
« The Russian soul was a fundamentally non-European, and typically described as non-rational or irrational, inextricably connected with the Russian peasant. (...) Primitivism, then, was an integral part of the Russian soul. Williams points out that even before Dostoevsky, Rousseau's figure of the "noble savage" influences the Russian intellectuals' writings about their own people, and another historian of the Russian soul describes the Russian national character as opposed to the West in its emphasis of "strong feelings, the inexpressible, the unlimited, the hyperbolic, the spontaneous, the unpredictable, the immeasurable, and the unmannered." What Dostoevsky adds was the messianic narrative in which the Russian soul would redeem the soulless West.6 »
Dans son article "Qu'est-ce que l'âme russe ?" déjà cité, Georges Nivat met en avant un certain nombre de points fondamentaux constitutifs de l'âme russe :
- la religion :
« Le choix de la religion "grecque" (c'est-à-dire Byzance) avait été fait en 988 par Vladimir. Il avait convoqué les représentants de quatre religions (grecque, latine, juive et musulmane), s'était fait expliquer les différences et les cultes. Après une divine liturgie "grecque", il aurait déclaré : "On se serait cru au paradis !". Cette exclamation de Vladimir reste une donnée fondamentale de l'âme russe, que sept décennies d'athéisme bolchevique n'ont pas abolie. »
- la déchirure entre Orient et Occident :
« L'âme russe est tissée de contrastes, qu'elle soit maléfiquement disjointe, ou qu'elle soit mystiquement soudée. La frontière entre slavophiles et occidentalistes, canonisée par Herzen dansPassé et Méditationsau XIXe siècle, ne cesse de courir dans la pensée russe, quel que soit le régime. L'idée russe, commune aux slavophiles et à leurs adversaire, c'est l'hypertrophie du cœur contre l'esprit, l'utopisme ou le chiliasme, le culte de l'intelligentsia. »
- «l'homme de trop»
« Tourguéniev affirma en 1850 que "nous les Russes" sommes soit des Quichotte, rêveurs en lutte contre les moulins, soit des Hamlet, paralysés par le sentiment d'impuissance. Hamlet et Don Quichotte étaient des masques européens pour l'homme russe désespéré. Que les deux attitudes contradictoires et complémentaires de la psyché russe aient été ainsi personnifiées par des mythes littéraires importés d'Occident n'est pas anodin : l'homme russe, proclama Dostoïevski dans son fameux discours sur Pouchkine, est un Européen qui incarne toutes les Europe, mieux que tout le reste de l'Europe. Cet Européen russe est un "errant", unskitalets, un "homme de trop", expression consacrée par Tourgueniev dans son récitJournal d'un homme de tropde 1850. Cet "errant" porte la plaie de la Russie, ouverte par le tsar Pierre le Grand à la fin du XVIIe siècle : un cœur en contradiction avec l'esprit. »
Dans la culture[modifier | modifier le code]
Humour[modifier | modifier le code]
DansHow to be an Alien,George Mikesconsacre un bref chapitre à l'âme russe et à l'âme slave, vues comme une forme d'excentricité aussi incompréhensible que pittoresque.
En bande dessinée[modifier | modifier le code]
DansSpirou et Fantasio à Moscou, l'âme russe est définie de la façon suivante: « Ces luttes incessantes forgèrent l'étonnante âme slave alliant une sage rudesse paysanne à une sensibilité proverbiale »7
Notes et références[modifier | modifier le code]
- ↑ (en) Jstor ,Robert C. Williams, "The Russian Soul: A Study in European Thought and Non-European Nationalism" , Pennsylvania University press [archive]
- ↑ Georges Nivat, « Qu'est-ce que l'âme russe ? », Le Point, janvier-février 2011, p. 7-11
- ↑ F. M. Dostoïevski, Discours sur Pouchkine (1880) [archive], traduction de J. W. Bienstock et John-Antoine Nau dans Journal d’un écrivain, Paris, 1904
- ↑ Fiodor Tiouttchev, Умом Россию не понять (ru), 1866
- ↑ (en) « Arthur Symons, "Studies in prose and verse", 1902 » [archive]
- ↑ (en) Joseph Fitzpatrick, Russia Englished : Theorizing translation in the 20th century, Duke University (lire en ligne [archive])
- ↑ Tome et Janry, Spirou et Fantasio à Moscou, Paris, Dupuis, 1990, 46 p. (ISBN 978-2-8001-1783-6 et 2-8001-1783-4), p. 4
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- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Russian soul » (voir la liste des auteurs).
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