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Billet de blog 28 juin 2025

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C’EST QUOI ÊTRE DE GAUCHE ?

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Un mouvement   politique qui prétend  promouvoir  des changements fondamentaux ne peut pas se fonder uniquement sur une liste de projets, mais- pour renforcer  sa cohésion et son efficacité - doit également reposer sur un projet  de changement  radical du système dominante afin d'atteindre l'objectif d'une humanité libérée de l'exploitation et de l'oppression capitalistes

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C’EST QUOI ÊTRE DE GAUCHE ?  

 Alejandro Teitelbaum 

Un mouvement   politique qui prétend  promouvoir  des changements fondamentaux ne peut pas se fonder uniquement sur une liste de projets, mais- pour renforcer  sa cohésion et son efficacité - doit également reposer sur un projet  de changement  radical du système dominante afin d'atteindre l'objectif d'une humanité libérée de l'exploitation et de l'oppression capitalistes

L'objectif doit être de construire une nouvelle société, ce qui nécessite de démanteler les institutions de l'État bourgeois au service du pouvoir économique capitaliste et de les remplacer par des institutions totalement différentes, représentatives des majorités populaires et de leurs aspirations les plus profondes. C'est-à-dire, établir une véritable démocratie avec la participation des classes populaires aux décisions, à leur mise en œuvre et au contrôle des résultats. En d'autres termes, le seul vote périodique pour élire les dirigeants fait partie du mythe bourgeois de la démocratie représentative ou délégative s'il n'est pas complété par ce que nous appellerons la démocratie participative, c'est-à-dire un échange permanent dans les deux sens entre la société et les dirigeants.

Le  mouvement –parti-  politique doit être organisée de manière à préfigurer les nouvelles institutions politiques envisagés pour l'État : élections périodiques  d'une direction collective  incluant les différents courants, rotation des dirigeants et sa révocation si s’avère nécessaire, large délibération préalable aux prises de décisions, etc. 

Un texte  de Valentino Gerratana, publié en 1995[1], résume bien la pensée de Gramsci à propos de ces sujets.

La situation de la classe ouvrière dans la lutte pour sa propre hégémonie est différente. Alors que l'hégémonie bourgeoise, en essayant de concilier des intérêts opposés et contradictoires, est structurellement incapable de transparence, parce qu'elle doit masquer l'antagonisme des relations économiques et cacher en quelque sorte la réalité, le premier intérêt du prolétariat est précisément le dévoilement des tromperies idéologiques qui cachent la dialectique de la réalité. C'est précisément le signe distinctif du marxisme en tant que philosophie de la praxis : le marxisme "ne tend pas à résoudre pacifiquement les contradictions existant dans l'histoire ou dans la société, mais est la théorie même de ces contradictions ; il n'est pas l'instrument de gouvernement des groupes dominants pour parvenir à un consensus et exercer une hégémonie sur les classes subalternes : " c'est l'expression de ces classes subalternes qui veulent s'éduquer à l'art du gouvernement et qui ont intérêt à connaître toute la vérité, même la vérité désagréable, et à éviter les tromperies de la classe supérieure et, a fortiori, d'eux-mêmes " (Gramsci, Cahiers de prison, 1320).  "Ainsi, en pensant aux classes subalternes qui tentent de s'éduquer à l'art du gouvernement, Gramsci peut parler d'une relation d'hégémonie qui est aussi, nécessairement, 'une relation pédagogique'. Il s'agit cependant d'une pratique pédagogique dans laquelle "le lien entre le maître et l'écolier est un lien actif, fait de relations réciproques et [dans lequel], par conséquent, chaque maître est toujours un écolier, et chaque écolier, un maître" (Gramsci, Cahiers...1331). " Une hégémonie sans tromperie est donc ce qui distingue l'hégémonie du prolétariat de l'hégémonie bourgeoise : c'est pourquoi Gramsci ne se lasse pas de souligner que " dans la politique de masse, dire la vérité est une nécessité politique " (Gramsci, Cahiers... 700). C'est évidemment le contraire du principe bien connu de la tradition bourgeoise, selon lequel la capacité de mentir est essentielle à l'art de la politique, "savoir dissimuler avec ruse ses véritables opinions et les véritables fins que l'on vise" (Cahiers... 699)" (Cahiers... 699)".

Un illustre penseur argentin, Aníbal Ponce, a dit il y a plus de quatre-vingts ans : "Bien que l'histoire se fasse dans la conscience des hommes, nous obéissons à des courants puissants qui nous font bouger. Sans une étude profonde de la réalité sociale, sans une connaissance approfondie de ses penseurs et de ses théoriciens, sans la réflexion critique qui supprime ou compense les déficiences d'une idéologie, sans la maturité que seules donnent les méditations précocement commencées, toute invocation de la révolution, si retentissante soit-elle, n'ira pas plus loin qu'un geste ou un salut".

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