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Billet de blog 28 octobre 2010

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Mélenchon et ses lignes indignes

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Tenir ce livre à la main tout à l'heure dans la rue me génait un peu. Le titre est tellement agressif (Qu'ils s'en aillent tous). La photo de Mélenchon trop ostentatoire. Je ne voulais pas le lire mais en cette fin de journée de grèves et de manifestations, je me suis dis qu'au fond peut-être l'ancien sénateur essonnien était injustement accusé de populisme et que son titre racoleur n'était qu'un choix marketing. Peut-être, me suis-je dit, que cet ancien PS et, comme moi, ex-lambertiste pour faire plaisir au goût biographique de Stéphane Alliès, pouvait proposer des choses un peu originales.

J'ai déchanté. Le titre est tout comme le contenu, une éructation, un brulot anti tout. Bon, en fait, Mélenchon est devenu un habitué du genre. Mais à la page 117 il y a un virage des plus raides à travers un passage que je reproduis in extenso:

" Mains dans la mains avec quels allemands ? Les menaces de troubles au frontières de l'Union européenne sont visibles. Mais l'intérieur de l'Union n'en est pas exempt. Beaucoup viennent du fond de l'histoire et cantonnent dans les mémoires. Je veux être direct: je ne vois pas, par exemple, que les relations des Allemands avec tous leurs voisins soient définitivement apaisées. Nous-mêmes, Français, ferions bien d'admettre que la génération dirigeante de l'Allemagne réunifiée n'est plus celle que le remord raisonnait et que la division en deux états contenait. Aux dirigeants allemands décomplexés devraient correspondre des dirigeants français dessillés. Avoir consenti que les allemands soient plus nombreux que les français dans le parlement européen (depuis 2001) est une faute."

Comment peut-on écrire cela? Mélenchon abdique son fédéralisme européen et il s'en flatte. Il tape à bras raccourcis sur l'Europe et les Etats-Unis. En la matière le livre est un tissu de haine. Mais là, dans ces propos, l'ancien ministre délégué à l'enseignement professionnel de Lionel Jospin, agite le sentiment anti-allemand comme aux temps de l'entre deux guerres. Il va jusqu'à prôner le retour des troupes françaises d'Afghanistan pour se débarrasser d'un conflit dans lequel nous n'aurions rien à faire mais surtout pour se consacrer "aux tâches qui servent la souveraineté des citoyens et la politique indépendante qui correspond à l'idéal Républicain. Car il y a urgence à agir autrement et ailleurs."(Page 115)

L'ancien militant socialiste signe là des lignes graves, dangereuses, belliqueuses. Ils agitent les grandes peurs, jette un voile noir, revanchard sur l'Allemagne réunifiée. À l'écouter la patrie qu'il dit républicaine serait en danger. L'ancien responsable de la Gauche socialiste qui ose cité Jaurès, de Gaulle et Adenauer, signe dans ce livre des lignes indignes. (pour lire la suite cliquez )

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