Un rein de porc greffé sur une patiente humaine en novembre 2024 aux États-Unis a dû être retiré quatre mois plus tard, début avril 2025. Le rein provenait d'un porc génétiquement modifié dans le but de mieux résister au rejet par le système immunitaire du receveur (1).
Cependant, malgré cette manipulation génétique et malgré le fait que la receveuse a reçu des médicaments antirejet, la greffe fut un échec. Il semble que la raison principale de cet échec soit que les médicaments antirejet ont trop affaibli le système immunitaire de la patiente, ce qui la rendrait de plus en plus sensible aux infections. Pour éviter une maladie infectieuse, les doses de médicaments antirejet ont dû être diminuées, de façon à rétablir la fonction immunitaire. Mais cette fonction immunitaire s'est alors retournée contre le rein, identifié comme élément étranger. C'est alors la fonction rénale qui a été compromise, ce qui a obligé les médecins à retirer le rein de porc.
Le public est incité à croire que les xénogreffes (transplantation d’organes d’animaux à l’homme) représentent une stratégie acceptable pour fournir des organes aux personnes en attente d’une greffe. Des xénogreffes ont été autorisées en amont par la FDA, la haute autorité de santé aux États-Unis.
Mais quid des risques pour la santé publique liés à ce genre de transplantation ? Dans ce registre, il y a des « petits détails » que les médias grand public ne relayent pas forcément. Par exemple, le fait que ces patients doivent recevoir de fortes doses de médicaments antirejet, nécessaires malgré les manipulations génétiques réalisées chez les porcs. Ce traitement rend les patients beaucoup plus vulnérables face aux infections (2).
Autre « détail » dissimulé, le fait que les organes de porc puissent héberger des virus. Ainsi, un patient ayant reçu un cœur de porc en 2022 avait été contaminé par un virus de porc. « C'était surprenant. Ce porc est censé être exempt de tout agent pathogène porcin, et celui-ci est important », a déclaré Mike Curtis, PDG d'eGenesis, une société qui élève des porcs pour la transplantation d'organes. « Sans le virus, le patient aurait-il vécu ? Nous ne le savons pas, mais l’infection n’a pas aidé. Cela a probablement contribué à l’échec. » (3)
Il est évident que la FDA ne joue pas son rôle de protection de la santé humaine, surtout comme elle devrait le faire depuis le choc de la pandémie de COVID 19. Il est quasiment impossible d’éliminer tous les virus connus (et encore moins ceux qui sont inconnus) chez les porcs destinés à fournir des organes à l’homme. Ces virus pourraient être capables de muter ou de se recombiner avec des virus du patient, ce qui aurait pour résultat la création de virus capables d’infecter l'être humain. Après un premier cas d'infection, si la transmission d'un tel virus devenait possible au sein de la population humaine, une nouvelle pandémie pourrait apparaître.
Le principe de précaution exige a minima un débat public avant de tenter des interventions aussi risquées pour les patients et pour la population. Ce débat devrait également prendre en compte les coûts de telles interventions versus les coûts d’une politique de prévention promouvant une meilleure hygiène de vie dès le plus jeune âge.
Références bibliographiques