Ansa Bedinger (avatar)

Ansa Bedinger

Abonné·e de Mediapart

4 Billets

0 Édition

Billet de blog 10 juillet 2024

Ansa Bedinger (avatar)

Ansa Bedinger

Abonné·e de Mediapart

L'urgence d'en finir avec l'antisémitisme au sein de La France Insoumise

L'élection d'une majorité de député·es du NFP à l'assemblée a permis d'éviter une catastrophe. Cette victoire essentielle offre à la gauche un temps précieux pour résoudre ses problèmes internes, en particulier ceux liés à l'antisémitisme, et ainsi se renforcer et s'unir pour affronter son futur avec puissance et solidité.

Ansa Bedinger (avatar)

Ansa Bedinger

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le 7 juillet dernier, grâce à une majorité de député·es du Nouveau Front Populaire élu·es à l'assemblée nationale, nous avons évité l'horreur.

Cette victoire est cruciale car elle nous offre un sursis précieux durant lequel la gauche peut agir avec détermination pour régler ses problèmes internes, notamment celui de l'antisémitisme.

Cette démarche la rendra plus forte et plus unie, prête à affronter les défis et élections futurs avec une base solide et une vision claire.

  Dans une tribune au journal Le monde datée datée du 20 juin 2024, Arié Alimi et Vincent Lemire écrivent :

 « Il n’y a pas d’équivalence entre l’antisémitisme contextuel, populiste et électoraliste, utilisé par certains membres de La France insoumise, et l’antisémitisme fondateur, historique et ontologique du Rassemblement national ».
 
Il est en effet certain que l’antisémitisme est profondément enraciné dans l’extrême droite et celle ci demeure l’ennemi majeur des juifves.    Il est aussi indéniable que des partis comme le Rassemblement National, Reconquête et même Renaissance utilisent l’accusation d’antisémitisme à des fins politiques souvent injustifiées, et ces attaques infondées ne font que banaliser les accusations d’antisémitisme et les décrédibiliser.

Cependant, une partie de la gauche, notamment de La France Insoumise, ignore l'antisémitisme de ses propres rangs et n'écoute plus les voix juives, que celles ci proviennent de la droite ou de la gauche. Iels rejettent ces accusations en affirmant qu'il s'agit de tentatives de discréditer leur parti et de bloquer toute critique d'Israël, perdant ainsi toute capacité d'écoute envers les juifves français·es, refusant systématiquement de se remettre en question.

C'est justement en raison de l'angle mort concernant l'antisémitisme au sein de la gauche que la droite et l'extrême droite ont pu s'engager si vivement dans l'instrumentalisation de cette question à des fins électoralistes.

En étant plus vigilante sur l'antisémitisme, la gauche pourra également renforcer sa critique envers la politique meurtrière de Benjamin Netanyahou sans tomber dans le piège des défenseurs de celui-ci.
 Cette rigueur morale donnera plus de poids à la défense du peuple palestinien, évitant que celle-ci ne soit discréditée par de fausses accusations d'antisémitisme qui pourrait provenir d'adversaires politiques ou des médias.

 Ainsi, la gauche pourra alors positionner comme une force unie et juste contre toutes les formes de haine. Ses forces face à la droite et l’extrême droite n’en seront que décuplées.

 Dans un communiqué publié  le 13 mai 2024, Jean-Luc Melenchon écrivait : 
«L’accusation d’antisémitisme est devenue vide de sens et purement politicienne depuis qu’elle a été utilisée aussi abusivement, déjà par le Premier ministre israélien Nétanyahou et ses relais politiques en France».
 
         Non, L’accusation d’antisémitisme n’est pas devenue dénuée de sens.
 Souvent, cette accusation est légitime et les victimes doivent être écoutées, conformément aux principes de la gauche. Tant que l’antisémitisme existera, l’accusation d’antisémitisme restera pertinente et nécessaire.

Il est très préoccupant de voir qu'un homme comme Jean-Luc Mélenchon, qui a souvent su se montrer intelligent et instruit, éprouve autant de difficultés à choisir ses mots lorsqu'il s'agit des juifs et de l'antisémitisme, ainsi qu'à admettre et dénoncer les dérapages au sein de son parti.


Voici donc une sélection ( malheureusement non exhaustive) de déclarations et de textes provenant de membres de La France Insoumise.

Ces exemples, bien qu'ils ne soient pas tous intrinsèquement antisémites, sont trop nombreux pour être ignorés. L'incapacité persistante de celleux qui en sont responsables à écouter les voix qui les contredisent, notamment celles des juifves de France, ainsi que leur refus de se remettre en question et de présenter des excuses en reconnaissant une erreur ou une inadvertance, ne fait que révéler leur relation ambiguë  et problématique avec la question de l'antisémitisme.

Je ne peux m’empêcher de penser que ces dérives, que j’espère être des maladresses venant de la France Insoumise, auraient été qualifiées d’antisémitisme virulent si elles venaient de l’extrême droite.

Sur le peuple déicide :

    En juillet 2020, sur le plateau de BFM TV, lorsqu’on lui a demandé si les forces de l’ordre devraient, à l’instar de Jésus sur la croix, s’abstenir de répliquer, Jean-Luc Mélenchon a répondu : « Je ne sais pas si Jésus était sur la croix, mais je sais qu’il paraît que ce sont ses propres compatriotes qui l’y ont mis. »

Jésus étant juif, Jean-Luc Mélenchon qualifie ainsi le peuple juif de peuple déicide, c’est-à-dire de peuple ayant tué Dieu. Cette accusation a été dirigée contre les juifves pendant des siècles et a servi de justification à de nombreuses persécutions. Cette interprétation repose sur une lecture biaisée des Évangiles, qui décrit la crucifixion de Jésus comme étant orchestrée par les autorités juives de l’époque. Cependant, historiquement, c’est l’empereur romain Ponce Pilate qui a condamné Jésus à la crucifixion, une peine de mort romaine. Les historien·es et les théologien·es modernes s’accordent pour dire que cette accusation est infondée et qu’elle a été utilisée pour justifier l’antisémitisme.

L’Amitié Judéo-Chrétienne de France a exprimé dans un communiqué son regret face à cette déclaration:  
« Cette ancienne thèse de la responsabilité du peuple juif dans la mort de Jésus, rejetée depuis des décennies par tous les historiens et exégètes et condamnée par l’ensemble des Églises, a donné naissance, comme on le sait, à un antijudaïsme mortifère et à un antisémitisme dont l’aboutissement fut la Shoah. »

Zemmour et la tradition juive :

    En octobre 2021, sur le plateau de BFM TV, Jean-Luc Mélenchon a déclaré : «Monsieur Zemmour ne doit pas être antisémite parce qu’il reproduit beaucoup de schémas culturels : on ne change rien, on ne bouge pas, la créolisation mon dieu quelle horreur ! Tout cela relève de traditions étroitement liées au judaïsme. Cela a ses mérites, cela lui a permis de survivre à travers l’histoire. Donc je ne pense pas qu’il soit antisémite.»

Avec cette déclaration, Jean-Luc Mélenchon a établi un lien entre les positions politiques conservatrices d’Éric Zemmour et certaines traditions juives, sous-entendant qu’Eric Zemmour ne pourrait pas être antisémite en raison de sa supposée adhésion à des valeurs qu’il associe au judaïsme.

Edwy Plenel, journaliste et cofondateur de Mediapart, qualifiera cette déclaration de «faute politique et morale».
 
Face à ces critiques, Jean-Luc Mélenchon a publié un communiqué sur X, affirmant : «Encore et toujours ! À chaque occasion, l’accusation d’antisémitisme revient contre moi, toujours par les mêmes haineux.» 
Il reconnaîtra néanmoins s’être «mal exprimé».  Une fois n’est pas coutume ! 

            
La double allégeance :

         En novembre 2017, après que Léa Salamé l’ai invité dans son émission, Jean-Luc Mélenchon écrit sur son blog :
« Cela peut paraître incroyable, mais j’ai cru Léa Salamé de bonne foi quand elle m’a invité. Je l’ai crue lorsqu’elle m’a dit : «Nous ne sommes pas en période électorale, je vous laisserai parler.» J’ai pensé que ce serait un débat honnête sur les deux doctrines économiques en présence, et ainsi de suite. Je ne me suis pas préoccupé de ses liens familiaux, politiques et communautaires. »
Que veut-il dire ? Est-ce de l’ironie, ou bien regrette-t-il réellement d’avoir accepté l’invitation au débat d’une journaliste mariée à un homme politique juif (Raphaël Glucksmann) ? En se référant aux « liens familiaux» de Léa Salamé, il insinue que ces connexions auraient pu compromettre l’intégrité du débat. Par cette remarque, Jean-Luc Mélenchon exprime une méfiance, voire une déception, quant à l’impartialité de l’invitation, laissant entendre que des intérêts personnels ou communautaires pourraient avoir biaisé le cadre du débat.

    Le 22 octobre 2023, soit 15 jours après les attaques du 7 octobre perpétrées par le Hamas, Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale française, s’est rendue à Tel-Aviv. Selon son entourage, ce voyage était motivé par un élan de « solidarité avec Israël et les victimes françaises » et avait pour but d’encourager « une action diplomatique pour éviter une escalade et la régionalisation du conflit ».
Jean-Luc Mélenchon a alors critiqué cette visite en accusant Yaël Braun-Pivet de « camper à Tel-Aviv » et de « ne pas parler au nom du peuple français ». 
Le terme « camper » peut rappeler de manière sensible les camps de concentration, bien que j'imagine que cette association ne fut pas intentionnelle de la part de Jean-Luc Mélenchon. 
Néanmoins, le terme « campisme » est utilisé dans la gauche politique pour désigner la croyance que le monde est divisé en grands groupes politiques ou « camps » et que les individus doivent soutenir l’un d’eux contre les autres.
En outre, l’historien Pierre Birnbaum rappelle que Maurice Bedel avait décrit Léon Blum, un homme politique juif, comme « le président du conseil venu d’une race errante camper en Île-de-France par un hasard qui l’eût aussi bien mené à New York ». Cela souligne que l’utilisation de termes similaires a une histoire lourde de connotations antisémites.

    En mars 2023 , de manière plus récusable mais dans une veine similaire, Jean-Luc Mélenchon reproche à Pierre Moscovici de «ne pas penser en termes français, mais selon des perspectives de finance internationale». Cette critique renvoie à un stéréotype antisémite qui associe les juifves à la figure du banquier. Jean-Luc Mélenchon s’est défendu en affirmant qu’il ignorait la confession religieuse de l’ancien ministre de l’Économie.

    En octobre 2023, Jean-Luc Mélenchon a également accusé Élisabeth Borne, dont le père est un rescapé de la Shoah, d’adhérer à un « point de vue étranger ». Cette critique suggère qu’Élisabeth Borne, en raison de ses origines juives, ne défendrait pas pleinement les intérêts français, une accusation qui s’inscrit dans une longue tradition de stéréotypes antisémites sur la loyauté des juifves.

    En mai 2024, Jean-Luc Mélenchon qualifie Jérôme Guedj, un député juif, de « lâche de cette variété humaine que l’on connaît tous, les délateurs, ceux qui aiment aller susurrer à l’oreille du maître ». Il a également déclaré que « l’intéressant est de le voir s’agiter autour du piquet où le retient la laisse de ses adhésions ». En réponse, Jérôme Guedj a affirmé : « Il n’y a plus d’ambiguïté, il y a délibérément l’idée […] d’expliquer que mes prises de position trahissent la gauche à cause de ma judéité. » Il a ajouté : « C’est la première fois dans le débat politique qu’on m’essentialise. Jamais l’extrême droite, […] jamais un dirigeant, quel qu’il soit, n’a suggéré que mes prises de position pouvaient être interprétées à travers le prisme de ma religion juive. »

    Ces accusations de la part de Jean-Luc Mélenchon rappellent des discours similaires à ceux employés par le Rassemblement National, qui tendent à stigmatiser la double allégeance des Français·es binationaux ou issus de minorités, les accusant de ne pas être entièrement loyaux envers la France.

La marche contre l’antisémitisme :

    Le 12 novembre 2023, environ un mois après les attaques du 7 octobre perpétrées par le Hamas, une grande marche contre l’antisémitisme, initiée par Yaël Braun-Pivet, s’est déroulée à Paris. Cette manifestation avait pour but de répondre à la montée des actes antisémites en France depuis les événements tragiques du 7 octobre. La participation du Rassemblement National à cet événement a suscité des controverses, tandis que Jean-Luc Mélenchon a refusé de s’y joindre. Sur la plateforme X, il a publié un message accusateur, déclarant que « les amis du soutien inconditionnel au massacre ont leur rendez-vous ».

Pourtant, cette marche visait à répondre à l’augmentation des actes antisémites en France depuis le 7 octobre 2022. Robert Hirsch a critiqué la déclaration de Jean-Luc Mélenchon en soulignant que « beaucoup de participants étaient juifs, et dire cela, c’était les exposer à la vindicte ». 

Le même jour, La France Insoumise a organisé un rassemblement alternatif, consistant en un dépôt de fleurs au square des Martyrs juifs du Vélodrome d’Hiver. Organiser un contre-rassemblement dans un contexte de lutte contre l’antisémitisme, c’est pour moi une récupération politique. 
La France Insoumise a instrumentalisé la lutte contre l’antisémitisme pour marquer une position distincte et servir ses propres intérêts politiques. 

C’est également à l’occasion de la marche organisée par Braun-Pivet qu’est né Golem, un collectif de de juifves de gauche luttant contre l’antisémitisme et le racisme. Leur objectif était d’infiltrer la marche afin de manifester leur opposition au RN et de tenter d’expulser ses membres. Les pancartes et banderoles utilisées par le collectif Golem ont pu franchir les barrages policiers grâce à la complicité d’une députée. Ce geste me semble bien plus stratégique et pertinent que l’attitude de La France Insoumise pour s’opposer à la présence de l’extrême droite dans cette marche.

L’invitation des streamers Dany et Raz :

    Dany et Raz, deux streamers proches du média Paroles d’honneur, ont invité Houria Bouteldja pour une vidéo en août 2022 intitulée « 2 PETITS BLANCS rencontrent HOURIA BOUTELDJA »
Houria Bouteldja, cofondatrice du Parti des Indigènes de la République, est une figure très controversée en raison de ses prises de position sur le féminisme, l’homophobie, son attitude paternaliste envers les populations racisées, ainsi que ses propos problématiques sur les juifves.          Notons que Mario Stasi, président de la Licra, avait qualité Houria Bouteldja d’« antisémite notoire ».

Le texte d’Yvan Segré, « Houria Bouteldja, Une indigène au visage pâle », analyse en profondeur son ouvrage «Les Blancs, les Juifs et nous», mettant en lumière des propos antisémites inquiétants de la part de l’essayiste.

Ce texte aussi décortique avec grande précision la pensée d'Houria Bouteldja (autrices anonymes).

Lors de cette vidéo avec Dany et Raz, Houria Bouteldja est accueillie de manière amicale, sans qu’aucune critique ne soit émise à son encontre. Les deux streamers expriment dès le début de la vidéo leur admiration pour son travail, affirmant : « Quand on a lu ton livre, ça nous a mis une claque chacun. Ouais, ça a été un vrai tournant politique, à un moment où en plus on avait envie de renouveau dans les idées à gauche ». Pendant tout l’entretien, ils ont écouté Houria Bouteldja défendre ses positions sans aucune opposition, manifestant une écoute attentive et un intérêt marqué.

En janvier 2024, ils ont reçu Jean-Luc Mélenchon dans des circonstances similaires, suivis de l’invitation de Rima Hassan en avril 2024.

Comment expliquer que Rima Hassan et Jean-Luc Mélenchon aient accepté de participer à des discussions amicales avec ces deux streamers, malgré le fait que ces derniers expriment leur admiration pour l’œuvre antisémite d’Houria Bouteldja ?

Les invitations chez le média «Paroles d’Honneur» :

    «Paroles d’Honneur» est un média décolonial apparu lors de la campagne présidentielle de 2017, réunissant des militants proches du Parti des Indigènes de la République (PIR), et donc Houria Bouteldja. Cette sphère est racialiste, antisémite, elle adhère à la thèse du philosémitisme d’État, exprime une solidarité militante envers le Hamas, tout en étant obsédée par Israël.

(Voir cet article très instructif de Jean Birnbaum, dans Le Monde, ou encore celui-ci issu du blog Mediapart de Sender Vizel)

Plusieurs membres de La France Insoumise ont accepté des invitations du média «Paroles d’Honneur», parmi lesquels Ersilia Soudais, Jérôme Legavre, Thomas Portes et Danièle Obono.

En mars 2024, les député·es LFI Thomas Portes et Danièle Obono ont participé à une émission de «Paroles d’Honneur» en présence de Judith Butler. Durant cette émission, Judith Butler, une figure reconnue du féminisme moderne, a remis en question les accusations de viols perpétrés par des membres du Hamas le 7 octobre 2023.
Ni Thomas Portes ni Danièle Obono n’ont réagi à ces affirmations de l’essayiste.

L’antisémitisme résiduel :

    Le 2 juin 2024, Jean-Luc Mélenchon écrit dans une note de son blog  « contrairement à ce que dit la propagande de l’officialité, l’antisémitisme reste résiduel en France. Il est en tout cas totalement absent des rassemblements populaires » .
 La députée écologiste Sandrine Rousseau lui répond sur X que « l’antisémitisme n’est pas résiduel, il explose ». 
Sur Sud Radio, Olivier Faure exprime son indignation face à ce qu’il qualifie de « dérive incompréhensible ».
Selon les données du ministère de l’Intérieur, le nombre d’actes antisémites a été multiplié par quatre en 2023, passant de 436 en 2022 à 1676 en 2023.

Il a expliqué que lorsqu’il qualifiait l’antisémitisme de «résiduel», il faisait référence à la comparaison avec d’autres formes de racisme et discriminations présentes en France, et non pas à une minimisation de l’antisémitisme en soi. 
De nouveau, il n’a selon lui rien se reprocher. Encore une fois, ce sont nous qui n’avons rien compris...  

David Guiraud, les dragons celestes, les porcs et les lamentables :

    En janvier 2024, suite à une plainte de l’Observatoire Juif de France, David Guiraud (député LFI) publie une vidéo sur X. Dans cette vidéo, on voit un personnage du manga One Piece dénoncer les crimes des Dragons célestes et prétendre que ceux-ci cherchent à le réduire au silence. Les Dragons celestes sont des personnages du manga One Piece. Mais c'est aussi est un terme utilisé sur internet en tant que dogwhistle pour désigner les juifves (un dogwhistle, c’est l’utilisation d’un langage codé dans un messages pour obtenir le soutien d’un groupe particulier sans provoquer d’opposition ou la censure).

David Guiraud, pris dans la controverse autour de cette vidéo, s’est défendu en affirmant qu’il ignorait l’existence de ce dogwhistle et n’avait aucune intention de l’utiliser ainsi. 
Il a déclaré : « Les Dragons célestes ne représentent ni une religion ni une race, et si vous pensez le contraire, vous n’avez pas bien compris One Piece. Ce sont des personnes puissantes qui oppriment les autres, et ils sont détestés non pas pour ce qu’ils sont, mais pour ce qu’ils font aux autres. Cependant, je ne souhaite offenser personne, donc je préfère retirer la vidéo. »

Mais même en ignorant l’existence de ce dogwhistle, comparer une institution juive à une alliance de puissants oppresseurs qui écrasent le peuple, c’est tout à fait antisémite. 
David Guiraud supprimera finalement la vidéo.

Son collègue, Ugo Bernalicis, s’est rapidement porté à sa défense en déclarant : « Big News Morgans a encore frappé. » Cette référence à un autre personnage de One Piece, Big News Morgans, qui est le dirigeant du journal Times et est considéré comme un des empereurs de la pègre, journaliste corrompu au service des puissants. En voilà une belle défense….. 

    En mais 2024, à l’assemblée nationale David Guiraud a insulté le député Meyer Habib, le traitant de porc. Cette insulte est considérée comme antisémite car, historiquement, les juifves ont été comparé·es à des porcs, tout comme les personnes noires ont pu êtres comparées à des singes. On peut évidemment avoir des critiques envers Meyer Habib, mais le traiter de porc, c’est profondément malvenu. Encore une fois, David Guiraud n’était surement pas au courant de la connotation antisémite de cette insulte. Mais encore une fois, pas de remise en question, pas d’excuses.

Le 11 juillet 2024, une controverse a éclaté suite à des rumeurs affirmant que des élèves d'un lycée juif parisien auraient reçu de mauvaises notes à l'oral du baccalauréat, qui se déroulait dans un autre lycée. David Guiraud a réagi à cette affaire en publiant une vidéo de Caroline Yadan sur X. Dans cette vidéo, Caroline Yadan évoque les mauvaises notes présumées des élèves et mentionne David Guiraud en faisant référence à l’histoire des « dragons célestes ». Il accompagne la vidéo de ce post : "L’enquête demandée par la Ministre Belloubet sur le lycée Yabné ne conclut à aucune discrimination sur les élèves, selon BFM. Une seule supposition aura suffi aux soutiens du génocide des Palestiniens pour vomir leur diffamation. La honte... pour eux."
Ainsi, il associe les élèves et parents juifs français aux soutiens des massacres à Gaza. Ne se rend-il pas compte de la bêtise et de la dangerosité d’une telle affirmation ?
Suite aux vives critiques suscitées par son post sur X, il publiera le lendemain : « Vous êtes lamentable (sic), je parle de Caroline Yadan, c’est évident puisque c’est elle qui me diffame et parle de moi dans cette vidéo, comment peut-on tordre ainsi la réalité ? […]? »
Son premier tweet mentionnait une honte pour EUX. Eux, ce n’est pas elle. Eux, les lamentables, les soutiens du génocide, ce sont les juifves.
 Et comme d’habitude, pas de remise en question, pas d’excuses.

    David Guiraud assume s’être intéressé au conflit israélo palestinien  via des vidéos de Dieudonné et d’Alain Soral  il déclare à Libération en 2023 : «C’était les seuls à prendre à bras-le-corps ce sujet, et j’ai vu comment Dieudonné a vrillé. A ce moment-là, des copains d’école sont devenus franchement antisémites. J’ai grandi avec ça, donc à Tunis, j’ai eu peur de m’enfermer dans un truc. Mais je ne suis pas Dieudonné.». Et Alain Soral, il n’a pas vrillé ? 

La video de Sebastien Delogu :

    Le 26 juin 2024, Sebastien Delogu (député LFI) poste sur les réseaux une vidéo réalisée par un militant en soutien au Nouveau Front populaire. On y voit les principales figures de La France insoumise, avec en tête Jean-Luc Melenchon, combattrent les macronistes, la droite et l’extrême droite. Les visages des élus comme Louis Boyard et Clémence Guetté sont greffés sur ceux des héros d’un jeu vidéo, tandis que Meyer Habib, député juif, est représenté en une espèce de robot pieuvre géant. Les membres de LFI sont armé·es de diverses armes, dont une boîte de pizza «cuite au four à pierre».

La vidéo met donc en scène l’armée insoumise contre leurs adversaires, incarnés par le président de la République. Une séquence montre Rima Hassan, députée franco-palestinienne, porter un coup fatal à Meyer Habib, qui avait qualifié le peuple palestinien de «cancer».

Cette vidéo a suscité plusieurs polémiques, notamment concernant la boîte de pizza «four à pierre», que certains ont interprétée comme une référence au fours crématoires, et donc à la Shoah. 
En plus de cela, manque de chance, Sebastien Delogu n’était peut être pas au courant de cela, mais il existe un dog whistle concernant les pizzas cuites au four : celui ci consiste à poser la question de savoir s’il est possible de cuire 6 millions de pizzas avec 4 fours, insinuant ainsi un doute sur la possibilité d’exterminer 6 millions de juifves pendant la Shoah en 4 ans. Dog whistle profondément négationniste, donc. 

Finalement, Sebastien Delogu a minimisé la controverse et supprimé la vidéo. Il a expliqué qu’il s’agissait simplement d’une référence aux pizzas apportées pendant les négociations de la création du Nouveau Front Populaire,  affirmant que la vidéo était destinée à alimenter les réseaux sociaux et qu’il ne comprenait pas pourquoi les gens s’agitaient.

Comment peut on poster innocemment une vidéo dans laquelle une pizza cuite au four est utilisée comme arme contre un juif ? 

Le 4 juillet 2024, il publie un communiqué pour annoncé qu’il engage des poursuites judiciaires contre Marine Lepen, qui avait qualifié son clip d’antisémite. 
Dans ce communiqué, il écrit que « l’antisémitisme dans mon camp n’existe pas n’a jamais existé » 

Encore une fois, aucune excuses, aucune remise en question, aucune volonté de vouloir écouter le juifves de France blessé·es. 
Il réfute même une maladresse de sa part. Non, lui n’a rien à se  reprocher. Ce sont les juifves qui sont paranoiaques, j’imagine.

Les posts de Rima Hassan sur X :

    Le 26 juin 2024,  Rima Hassan (députée européenne LFI) écrit sur X : « Des palestiniens violés en prison par des chiens de l’armée israélienne. », s’appuyant sur un texte de l’ONU. Mais sa traduction de ce texte originellement en anglais est (volontairement?) erronée. Il y est question « d’intimidation par l’utilisation de chiens par les forces de sécurité israéliennes » . Son tweet n’a pourtant pas été supprimé.  Le 30 juin du même mois, 4 jours plus tard, au soir du premier tour des législatives Jean-Luc Melenchon trouve bienvenu d’être le premier à prendre la parole au sein du Nouveau Front Populaire, juste au côté de Rima Hassan, qui n’était pourtant pas candidate aux legislatives. Drôle de timming. 

Le 22 avril 2024, Rima Hassan publie sur X qu’on aurait retrouvé des corps palestiniens mutilés, décapités et « avec des organes volés », citant un message du Quds News Network, un média associé au Hamas.
Avec ces affirmations, Rima Hassan ravive un ancien mythe, celui des légendes de sang. Depuis des siècles, les juifves sont accusé·es de meurtres rituels sanglants. On prétendait notamment qu’iels utilisaient le sang d’enfants chrétiens pour préparer le pain azyme. Ces légendes incluent parfois des accusations de vampirisme, de cannibalisme et, justement, de vols d’organes.

L’idée selon laquelle les Israéliens voleraient des organes de Palestiniens morts est souvent relayée sur X, bien que de nombreux médecins confirment qu’il est actuellement impossible de réutiliser des organes prélevés sur des cadavres. En l’état, soutenir une telle théorie relève du complotisme.

    Le 26 juin 2024, elle réitère en affirmant qu’un Palestinien, relâché par Israël, aurait été libéré avec une perte de vue, et qu’une partie de son foie et de ses reins aurait été prélevée.

    Le 22 juin 2024, Rima Hassan écrit sur X que les décisions du ministère des Affaires étrangères seraient influencées par le CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France). En suggérant une telle influence, elle reprend une vieille théorie complotiste selon laquelle les juifves auraient le pouvoir de contrôler les politicien·es et les décisions gouvernementales.

 Depuis des siècles, des théories similaires ont été utilisées pour alimenter la haine et la suspicion envers les communautés juives, les accusant d’avoir une influence disproportionnée et secrète sur les gouvernements et les institutions.

Faire croire que le CRIF  dicterait les décisions du gouvernement est infondée et relève d’une rhétorique complotiste antisémite classique.

 Le même jour, Rima Hassan a affirmé sur X que le CRIF représenterait l’extrême droite israélienne. Cette déclaration est trompeuse. Le CRIF est une organisation française qui représente les intérêts et les préoccupations des juifves en France, et non une extension de l’extrême droite israélienne.
Contrairement à ce que Rima Hassan suggère, le CRIF n’est pas un groupe de juifves ayant prêté allégeance à l’extrême droite israélienne, ni le relais de cette mouvance en France. 
Cette déclaration contribue à alimenter des stéréotypes sur la loyauté des citoyen·es français·es juifves. 

   Le 12 juillet 2024, Rima Hassan poste sur X : « Pour le colonisé, la vie ne peut surgir que du cadavre en décomposition du colon. Fanon ».
Comment peut-elle publier une phrase pareille dans un contexte aussi tendu en France, où le l’importation du conflit israélo-palestinien s’intensifie chaque jour ?
Elle avait posté sur X en mai 2024 : « Israël n’est pas un État colonial comme les autres, il est pire que tous les autres ». Avec le post du 12 juillet 2024, Rima Hassan appelle donc au meurtre de toustes les israélien·nes, puisqu' Israel est pour elle un état colonial.

Cela me rappelle une phrase qu’avait écrite Houria Bouteldja sur son blog Mediapart : « On ne peut pas être israélien innocemment ».

Le même jour, suite à l'énorme tollé suscité par son post, elle publiera : « Puisqu’il faut tout expliquer aux adeptes de la paresse intellectuelle : Fanon signifie que pour que le colonisé puisse véritablement vivre et se libérer, il doit se débarrasser entièrement du système colonial et de ses oppresseurs. La phrase symbolise que la renaissance du colonisé passe par la destruction complète du pouvoir colonial ».

Excuse-nous pour notre paresse intellectuelle, Rima, excuse-nous pour notre inculture. Selon elle, il semble qu'on puisse publier n'importe quoi sur X, pourvu que ce soit extrait d'un ouvrage philosophique.

   Le 14 juillet 2024, Rima Hassan publie en story Instagram une carte intitulée « State of Palestine ». Cette carte représente l'ensemble du territoire actuel d'Israël, y compris les territoires occupés. Sur cette nouvelle carte, il n'est plus fait mention d'Israël, mais ce pays est appelé Palestine.
Cependant, ce n'est pas tout : sur cette carte, les grandes villes israéliennes telles que Tel Aviv ou Eilat ont disparu.
À force de diffuser des messages ambigus, Rima Hassan devient de plus en plus explicite : elle ne souhaite plus la présence de juifves dans une Palestine qui s'étendrait de la mer Méditerranée au fleuve Jourdain.
Où allons-nous mettre les habitant·es de Tel Aviv, y compris les 18 500 arabes israélien·nes qui y vivent ? On les jette à la mer ? Le mystère demeure.

    Il circule sur internet une image provenant de Twitter montrant que Rima Hassan aurait partagé des messages d’Alain Soral en janvier 2014. Ces tweets exprimaient d’ailleurs un soutien à Dieudonné. Il est impossible de vérifier l’authenticité de ces tweets. Rima Hassan n’a cependant jamais démenti en être l’autrice.

L’investiture d’Aly Diouara :

    En mai 2024, La France Insoumise a investi Aly Diouara comme candidat à la place de la députée sortante Raquel Garrido. Cette décision a été dénoncée par certains membres de la France Insoumise comme une purge orchestrée par Jean-Luc Mélenchon pour écarter les membres du mouvement trop critiques à son égard. Cependant, l’investiture d’Aly Diouara en Seine-Saint-Denis, où il est très engagé sur le terrain et dans la vie associative, n’apparait pas totalement dénuée de sens.
Le problème réside dans le fait que le 12 mai 2024, Aly Diouara a écrit sur X : « […]cela implique de rejeter aussi avec force et dégoût les discours nationaux de certains de nos dirigeants locaux. Parmi eux, les élus du Parti socialiste de Seine-Saint-Denis qui font campagne (sans aucune honte) pour le candidat de la droite libérale de gôche (sic), Raphaël Glucksmann ». Pourtant, Raphaël Glucksmann a voté et milité pour un cessez-le-feu immédiat, il a œuvré pour des sanctions contre le gouvernement israélien et la reconnaissance de l’État palestinien.
En juin 2024, des affiches de campagne de Raphaël Glucksmann ont été taguées de croix gammées. Peut-on penser que ces attaques virulentes contre Raphaël Glucksmann, candidat juif, qualifié de sioniste (cette nouvelle injure, considérée comme l’insulte suprême par certain·es), aient contribué à sa diabolisation en tant que candidat de Place publique ? Cela ne semble pas tout à fait improbable. 
Rappelons que, (même si ce mot est aujourd’hui devenu assez polysémique) dans sa définition première, le sionisme n’est rien d’autre que la volonté de reconnaître au peuple israélien le droit à l’autodétermination.

L’investiture de Guillaume Meurice :

Le 29 octobre 2023, en pleine guerre Israël-Hamas, une polémique éclate lorsque Guillaume Meurice qualifie Benyamin Netanyahou de « sorte de nazi, mais sans prépuce » lors d’une chronique humoristique sur France Inter.

Jonas Pardo, dans sa vidéo  «Meurice : généalogie d’une blague antisémite», souligne très bien que la blague n’est en rien une critique valable de la politique israélienne, mais qu’elle est purement et simplement antisémite, puisqu'elle perpétue des stéréotypes antisémites historiques.
Selon Guillaume Meurice, l’accusation d’antisémitisme faite à sa blague sert à empêcher la critique d’Israël. 

Radio France lui adresse un avertissement qu’il conteste judiciairement. Le 21 novembre, il est convoqué par la Brigade de répression de la délinquance contre les personnes après une plainte de l’Organisation Juive Européenne (OJE) pour « provocation à la haine » et « injure publique aggravée ». 
Il partage le procès-verbal de sa convocation sur X et annonce la publication d’un livre sur le sujet.
Lors de l’émission suivante, Guillaume Meurice répète ses propos controversés. 
Le 2 mai 2024, il est convoqué par Radio France pour un entretien disciplinaire pouvant aboutir à son licenciement. Le 30 mai, il est entendu par une commission de discipline de la chaîne. 
En juin 2024, Guillaume Meurice est licencié pour faute grave, la présidente de Radio France, Sibyle Veil, justifiant cette décision par sa « déloyauté répétée ».

Cette blague est mauvaise, c’est certain. Je n’ai pourtant jamais souhaité que Guillaume Meurice soit licencié. 
Je pense que Guillaume Meurice n’a pas su mesurer le caractère problématique de sa blague.
Cependant,  il n’a jamais cherché à comprendre en quoi sa blague a pu heurter la population juive et en quoi elle est antisémite. Dans un communiqué, il a écrit « je n’ai pas commis de faute ». Après avoir été relaxé par la justice suite aux plaintes déposées à son encontre, il s’est vanté d’avoir fait « la première blague autorisée par la loi ». Un homme est même allé jusqu’à se déguiser en sexe circoncis pour soutenir Guillaume Meurice à la Maison de la Radio, rappelant des actions similaires à celles des fans de Dieudonné. Aucune remise en question, encore une fois.

Comment alors comprendre que La France Insoumise, sous la bannière du Nouveau Front populaire, a proposé à Guillaume Meurice de l’investir candidat dans une circonscription ? Cette proposition a été refusée par l’intéressé. Mais encore une fois, à quoi joue La France Insoumise ?

Pour finir :

    En septembre 2018, Jean-Luc Mélenchon écrivait sur son blog : « En général, quand une campagne électorale voit un homme de gauche être traité d’antisémite, c’est qu’il n’est pas loin du pouvoir ». Cette déclaration suggère que les accusations d’antisémitisme contre un homme politique de gauche sont des tactiques utilisées pour l’empêcher de parvenir au pouvoir, visant à discréditer un candidat menaçant l’ordre établi et les intérêts des puissants. Mélenchon semble même se réjouir de telles accusations, les percevant comme un signe de son influence croissante

Pour un homme qui a souvent démontré une grande intelligence et une grande culture, il est très inquiétant de voir à quel point le fondateur de la France Insoumise éprouve régulièrement des difficultés à trouver les mots appropriés lorsqu’il aborde des sujets liés aux juifves ou à l’antisémitisme. 
Il est également étonnant de constater son incapacité à reconnaître les propos problématiques tenus par les membres de son parti. Tout cela devient de plus en plus douteux, de plus en plus ambigu, et de plus en plus antisémite.

Pour beaucoup de juifves profondément ancré·s à gauche, la situation devient insupportable.

Nous nous sentons isolé·es, nos voix étouffées, et notre souffrance ignorée. 
Il est terrible de voir nos luttes pour la justice et l’égalité négligées par ceux qui devraient être nos allié·es naturel·les.
Tout cela nous laisse dans un état de désarroi et de tristesse profond.

Cette situation doit changer de toute urgence.


Illustration 1
Illustration 2
Illustration 3
Illustration 4
Illustration 5
Illustration 6
Illustration 7
Illustration 8
Illustration 9
© Blanche Sabbah

Merci beaucoup à Blanche Sabbah de m'avoir permis d'utiliser ses illustrations. Son instagram : lanuitremueparis

Pour écrire ce texte, j’ai pu m’appuyer sur diverses publications, notamment celles-ci, dont je remercie les auteur·ices :

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/06/20/arie-alimi-et-vincent-lemire-l-antisemitisme-de-gauche-connait-une-resurgence-incontestable-mais-il-est-instrumentalise-pour-decredibiliser-le-nouveau-front-populaire_6241834_3232.html
Par Arie Alimi et Vincent Lemire 

https://www.humanite.fr/politique/antisemitisme/dragons-celestes-david-guiraud-accuse-dantisemitisme-son-domicile-cible-par-des-actes-malveillants-graves
Par Cyprien Caddeo

https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/06/28/elections-legislatives-les-accusations-d-antisemitisme-contre-lfi-ont-empoisonne-la-campagne-de-la-gauche_6245007_823448.html
Par Sandrine Cassini

https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/01/05/antisemitisme-comment-jean-luc-melenchon-cultive-l-ambiguite_6209231_823448.html
Par Sandrine Cassini 

https://www.francetvinfo.fr/elections/legislatives/legislatives-2024-sur-quoi-reposent-les-accusations-d-antisemitisme-qui-visent-la-france-insoumise_6611463.html
Par Elise Lambert 

https://www.la-croix.com/france/legislatives-2024-les-insoumis-aux-prises-avec-les-accusations-d-antisemitisme-20240626
Par Bernard Gorce

https://www.youtube.com/watch?v=XDmzAu-bVcM
Par Jonas Pardo

https://blogs.mediapart.fr/jonas-pardo/blog/260624/la-verite-si-la-gauche-ment
Par Jonas Pardo

https://www.dai-la-revue.fr/articles/denegations-antisemitisme
Par Tal Bruttmann et Christophe Tarricone

https://lundi.am/Une-indigene-au-visage-pale
Par Yvan Segré

    Ainsi que les divers communiqués et posts du RAAR, des JJR et de Golem. 


Ce texte a été mis à jour le 15 juillet 2024

Illustration 10

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.