Le café du commerce, quand il se fatigue de colporter les clichés les plus convenus sur la droite libérale et la gauche social-libérale jusqu'à en oublier les enjeux sociaux dramatiques de la crise, se retourne parfois vers le vilain petit canard du NPA pour décréter, vite fait, bien fait, sa mort ou son agonie. Il va pour cela chercher surtout, comme fait la bonne cliente dudit café, la journaliste du Monde spécialisée dans le sujet, le témoignage de ceux qui l'ont quitté pour se placer de façon acritique dans le sillage, pourtant souvent bien sinueux, du candidat du Front de Gauche. Et la ritournelle va qui chante, chante, que le NPA refuse l'unité (c'est pour cela qu'il va mal) parce qu'il est sectaire et qu'il est sectaire parce qu'il ne veut pas mettre les mains dans le cambouis. A moins que ce ne soit le contraire.
Il se trouve que, quand on prend la peine de sortir de ce café confiné où l'on fait commerce politique de parler pour ne rien dire de politique, l'on peut rencontrer des militants ...bien vivants de ce parti, qui plus est, intervenant activement sur leur lieu de travail ou sur leur quartier. Et même dans les horrifiques institutions bourgeoises. Voici ainsi, sur TV Sud, tel qu'en lui-même, l'élu municipal de Montpellier, au sortir juste de nettoyer le cambouis de ses mains et de poser son bleu de travail, exposant clairement la situation concrète de la vie politique et sociale de l'Hérault.
Il ne s'agit pas ici de dire que le NPA va bien, non, simplement, seulement, que, comme tout organisme...vivant, il a à relever des défis qui le déstabilisent, voire le divisent, pour reprendre sa marche en avant. Rien n'est joué, rien n'est gagné, rien n'est perdu...Le débat interne est viv..., vif, très vif, mais, à tout prendre, il signe autre chose que le suivisme en cours derrière un candidat grande gueule supposé sauveur suprême de la gauche. Olivier Besancenot, contre tous les pronostics du café de commerce, a refusé de rempiler pour un nouveau tour d'hyperpersonnalisation de la politique, Philippe Poutou essuie les plâtres des médiacrates et Francis Viguié continue à porter la voix de l'anticapitalisme dans une enceinte institutionnelle où le consensus mou, englobant y compris des composantes du Front de Gauche (1), est de rigueur. Lui et les militants du NPA continuent, malgré l'adversité du moment, à s'affairer sur le terrain des luttes avec, en particulier, la mise en place, dans l'unité (on a bien lu !) avec d'autres partis, d'un comité contre la dette (2) ! Car c'est là, sur le point où l'offensive capitaliste appuie un maximum pour le plus grand malheur des peuples, que se vérifiera qui est vivant ou mort-vivant !
A voir donc :
Francis Viguié, élu NPA-Fase à Montpellier, sur TV sud
(1) Montpellier, microcosme et microscope de la gauche antilibérale
Clémentine Autain dans l’Hérault ou l’art de brouiller les cartes de l’unité !
(2) Nous ne paierons pas leur dette !
