Il y a quelque chose d’indécent (certes ce n’est pas nouveau) dans ses propos, dans son intention, dans son objectif.
Selon ses communicants au palais présidentiel ‘‘Tout à sa volonté de s’avancer en président pacificateur, Emmanuel Macron prévoit d’associer à la rentrée les oppositions à son projet de “faire nation”. Et pour cela, cite Le Monde, il ‘‘souhaite encore tendre la main à toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté soucieux d’avancer sur l’écologie, les services publics, le travail, l’ordre, le progrès, l’immigration’’. Comme si nous avions la mémoire courte de ses multiples incartades de discours fleuve en manches de chemise, sans suite et négligeant le corpus démocratique des élus (aussi bien à l’Assemblée que dans les territoires).
Dans une sorte de sélection de celles et ceux qui seraient de ‘‘bonne volonté’’, c’est à dire, qui ne feraient pas de vagues en questionnant la politique d’un président omniprésent, hautain et méprisant. Excluant la gauche la plus engagée ou ordonnant la dissolution d'un mouvement comme Soulèvements de la Terre.
Et en forme de fanfaronnade, vous allez voir ce que vous allez voir, ‘‘Je ferai tout ce que je peux faire jusqu’en mai 2027. Et je vais faire beaucoup, croyez-moi’’. L’entretien a eu lieu lors de son voyage en Océanie où il se glorifie, ‘‘maintenant, on voit bien que quelque chose se joue, qui est de l’ordre non pas du vivre-ensemble - je n’aime pas ce terme -, mais de faire nation.’’
Merci Sergio pour ce dessin https://www.blaguehumour.com/blog/dessins/
Et ce ‘‘faire nation’’ c’est faire ‘‘Sa Nation’’, au moment où le pays traverse une crise aussi bien sociale que politique, des choix économiques (qui favorisent le Cac40) et écologiques (une pause environnementale), et notamment la soumission aux lobbys que ce soit via le syndicat de la police (Alliance) que celui des agriculteurs (Fnsea).
Les violences policières, niées par le ministre de la police et par le Président, qui sont en Une de l’actualité depuis des semaines. La mort de Nahel, la quasi-mort de Hedi, sans oublier le jeune Alhoussein, 19 ans, qui partait à son travail à 4 heures et demie du matin et a été tué par un policier le 14 juin dernier, à Angoulême. Mais là il n’y avait pas de vidéo de passants et le policier auteur du tir, était bien porteur d’une caméra-piéton, dont l’exploitation n’a pas été possible faute de charge suffisante pour permettre son activation au moment des faits. Tout mène à croire que le jeune Alhoussein a été victime de violence gratuite et que le rapport-policier des faits serait mensonger. [Lire l’article de David Perrotin du 30 juin 2023. « ici »
Entendre les ministres accuser les parents ou le président évoquer l’appartenance des jeunes à l’Aide Sociale à l’Enfance, est du même ordre quand on sait que, notamment en Seine-St-Denis, «des études démontrent qu’un élève de Seine-Saint-Denis perd l’équivalent d’une année sur la totalité de sa scolarité de la maternelle jusqu’au bac à cause de l’absentéisme des professeurs», affirme Arnaud Blanc, , représentant de la FCPE 93, cité par Bondy Blog (28/08/2021). Comment ne pas se questionner sur le sort que le pouvoir destine à cette jeunesse et comment peut-elle exprimer sa colère face au rejet et à l’exclusion.
Un medipartien, il y a quelques jours, se demandait dans un fil des commentaires, si on ne pouvait pas engager une action collective devant la justice contre les violences policières, et on pourrait aussi se poser la question sur l’abandon de classes entières d’élèves privés de scolarité. Oui, on sait que c’est le combat politique qui pourra modifier cet état dramatique où les plus vulnérables sont victimes de la toute puissance répressive... le non-remplacement d’enseignants (comme du personnel médical...) est bien aussi le signe ‘‘d’oppression et de persécution’’ des plus vulnérables de la population par le pouvoir politique.
C’est encore un billet d’indignation, alors que nous avons surtout besoin de billets de combat, mais la Macronie nous indigne de plus en plus (pour ma part...) et on a du mal à voir pondre l’alternative, bien au contraire!
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Dans son billet du jour Gabrielle Teissier K nous informe d’une pétition de la Cimade, à signer
« Non à l'expulsion d'un cuisinier en CDI interpellé irrégulièrement dans une église »
Le 9 juin 2023, Monsieur Eldhose KOLLINAL a été interpelé à l’intérieur de l’église Saint Pierre de Caen par la police municipale. Ce père de famille indien, catholique, a l’habitude de venir quotidiennement prier dans cette église avant de se rendre à son travail : en effet, il est employé comme commis de cuisine dans un restaurant tout proche depuis maintenant deux ans, en CDI, ce qui lui aurait permis de déposer dès le mois de juillet une demande de régularisation au titre du travail.
Le ministre de la police avait dit de leur -rendre-leur-vie-impossible le Préfet du Calvados l'a fait...