Il y a quelques jours je découvrais dans le Canard Enchaîné un instructif article sur les ‘‘bonnes pratiques’’ dans certaines Fédérations sportives [ici/la-corruption-quel-sport ].
Les sports de combat sont, paraî-t-il, sujets aussi à des pratiques peu orthodoxes... C'est le cas de la Fédération française de karaté et disciplines associées, FFKDA, dont le président, Francis Didier, est vivement contesté depuis longtemps, après six mandats consécutifs et qui doit partir du fait des nouvelles règles imposées aux fédérations.
Mais le genre de la maison est ‘‘motus et bouche cousue’’ ce qui lui a permis, semble-t-il, d’imposer des méthodes autoritaires et violents. Une karatéka, membre du CA de la fédé, que le président a agressé verbalement et physiquement suite à un article dans le Dauphiné, Sandrine Barbarin assure que « Francis Didier a organisé au niveau fédéral un système mafieux, avec une omerta terrible, des personnes qu’il “achète”, qu’il place ». « Les gens se taisent. Il les tient par la peur, la corruption, l’ignorance. Il adore manipuler les personnes », cité dans l’article du Monde (5 déc 2024) accuse-t-elle.
Ce qui est, d’une autre manière, confirmé par Corinne Navarro, directrice technique nationale à la Fédération de 2015 à 2016. Connaissant bien le président elle a aussi déclaré au Monde que Francis Didier «a un comportement de monarque, on n’a pas notre mot à dire. Il a construit la fédération telle qu’elle est aujourd’hui en la modernisant, mais il a dérivé rapidement. Cela fait vingt-cinq ans qu’il dirige et, au bout d’un certain temps, on confond tout : son intérêt personnel et celui de l’institution...», et le considère «extrêmement malin. Il “mouille” tout le monde ».
Avec une feuille de route judiciaire, pas blanche...
‘‘Le président de la fédération de karaté a par ailleurs été condamné en 2010 à une amende pour prise illégale d’intérêts – il avait favorisé la société de crèmes glacées de sa femme, fournisseuse de la FFKDA – et à un redressement fiscal de 70 000 euros pour des avantages en nature non déclarés – notamment la mise à disposition d’un appartement parisien loué aux frais de la fédération’’. En 2014/15 la FFKDA, du fait de sagestion a dû payer 190 000€ à l’Urssaf et 134 000€ au fisc.
Également an 2016 une enquête de l’inspection générale de la jeunesse et des sports, le visait motivée par des soupçons d’abus de confiance. Le rapport n’a jamais été rendu public.
Il semblerait que le président s’est octroyé le droit de ‘‘délivrer depuis un an des grades – les dans – à des licenciés alors que la commission spécialisée, seule habilitée à le faire, ne s’est pas réunie depuis « au moins l’été 2023’’. Il serait soupçonné d’acheter ainsi des votants pour élire son dauphin à la tête de la fédé le 12 déc prochain.
Ah le sport... «Mens sana in corpore sano», ‘‘un esprit sain dans un corps sain’’. Un exemple pour la jeunesse... au pays des JO24. La chute du gouvernement et peut-être celle du rapport de l’AFA (Agence Française Anticorruption), objet du billet cité plus haut, retardera encore le besoin d'éclaircir toutes ces baronnies dont le sport contribuerait à établir.
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En attendant, c’est un engagement citoyen de soutenir les associations anticorruption, qui est aussi le combat pour la démocratie. Et le 7 décembre ces associations organisent un festival de cinéma... /la-corruption-quel-sport « La Corruption en Images »
Source : Articles de Nicolas Lepeltier dans le Monde des 3 et 5 décembre 2024... karate-une-plainte-penale-denonce-de-graves-dysfonctionnements-au-sein-de-la-federation_6431804_3242.html