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Billet de blog 11 septembre 2024

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Macron, Sanofi : la même ‘‘bande’’!

Pour sa première sortie de terrain, depuis la dissolution [1], Macron a inauguré une usine Sanofi, près de Lyon. La veille, le Tribunal de Paris a condamné Sonafi à verser près de 285 000 € d'indemnités à Marine Martin et ses deux enfants pour "défaut d'information" sur les risques de malformations et retards de développement chez l'enfant causés par la Dépakine, un combat judiciaire de 12 ans.

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Cette ‘‘coïncidence’’ est l’illustration de la démarche de Macron en soutenant ostensiblement les actionnaires du géant pharmaceutique, Sanofi, qui a été mis en examen depuis 2020 pour blessure involontaire, homicide involontaire et tromperie aggravée. S’il y a eu ‘‘tromperie’’ on ne peu pas dire qu’elle aurait été ‘‘involontaire’’ mais pour ce président, cela n’est pas de nature à devoir faire preuve d’éthique et d’intégrité.

Pour palier à l'échec d'un vaccin français contre le Covid, Jean Castex, en visite en Alsace en janvier 2022 avait annoncé un plan massif de réinvestissement de Sanofi en France. Et voilà le résultat qui représente un investissement de 500 millions d’euros du groupe et de l’État, qui sera opérationnelle fin 2025.

Ce président n’a rien à faire des victimes des méthodes et de la politique de Sanofi, condamné par la justice, qui n'a pas prévenu les patients des risques liés à la prise de la Dépakine, un produit pour les femmes enceintes. Ce fut le cas de Marine Martin qui fut la première à comprendre qu'il pouvait y avoir un lien entre les malformations de ses enfants et la Dépakine, qui mène un combat judiciaire depuis 12 ans et qui a fondé l'association d'Aide aux parents d'enfants souffrant du syndrome de l'anticonvulsivant (Apesac).

‘‘Le nombre de victimes de la Dépakine en France est estimé à 30.000 par l'Assurance maladie et l'Agence nationale de sécurité du médicament, chiffre que conteste Sanofi. Dans le détail, les autorités sanitaires françaises estiment que le valproate de sodium, principe actif de la Dépakine, serait responsable de malformations chez près de 4.000 enfants et de troubles neurodéveloppementaux chez 30.000 autres’’.

‘‘Avant cette décision, les laboratoires pharmaceutiques n'étaient pas responsables pour des faits antérieurs à dix ans. Cette décision de justice change la donne et pourrait faire jurisprudence. Toutes les familles des victimes vont donc pouvoir ouvrir des procédures’’.

"C'est une très grande victoire, à laquelle, honnêtement, je ne croyais plus", réagit auprès de France Inter Marine Martin qui se demandait si la procédure aboutirait un jour. "Les victimes qui voulaient aller chercher une condamnation de Sanofi au tribunal vont pouvoir suivre mon exemple, même si c'est un combat long, rude et difficile, indique la fondatrice de l'Apesac. Je pense qu'il vaut le coup parce que plus il y aura de condamnations chez Sanofi, plus on leur fera mal."

"Je suis toujours aussi révoltée, affirme encore Marine MartinJe ne laisserai pas tomber les victimes, je continuerai jusqu'au bout. Et même si cette victoire est énorme, je sais très bien que Sanofi fera appel de la décision et ira jusqu'à la cassation. Donc, ils pourront m'attendre. Moi, j'ai pris perpète avec des enfants handicapés. Eux, ils vont prendre perpète avec moi."

Les liens Macron et Sanofi une histoire de grande ‘‘complicité’’

Le président d’honneur de Sanofi, Serge Weinberg, a conseillé et fait rentrer Macron à la banque Rothschild. L’actuel président du Conseil d’Administration de Sanofi est Frédéric Oudéa, ex-directeur général de la banque SG et mari de la ‘‘redoutable’’ ministre des sports Amélie Oudéa-Castéra, par ailleurs mère d’élève au collège Stanislas. Tout ceci n’explique rien mais donne bien à voir les accommodements, les bonnes liaisons, les profitables intérêts que ce beau monde constitue, nourri d’argent public et d’influences stables et bien rémunérées. Une sorte de "consanguinité" de classe!

Et tout ceci colle à la peau d’un président qui s’en sert de la démocratie pour asseoir son pouvoir de destruction du service public de la recherche et qui joue au ‘‘porteur de fonds’’ pour le secteur privé.

Merci Ysope pour ce dessin

[1] hormis ses sorties mémorielles et les JO.

* Un précédent billet sur les ‘‘amitiés’’ de Macron ! blog/310122/macron-et-l-ami-serge-de-sanofi

* * Et l’instructif article de Rozenn Le Saint, en mars 2022 /sanofi-le-loser-le-plus-gate-de-france

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