Venant d’un pays fasciste où le vote libre n’existait pas, mon accès au droit électoral était ainsi acquis après 16 ans de vie en France. Tout ça pour dire que pour moi le vote, outre le fait de savoir que c’est une conquête de la démocratie, c’est surtout une sorte de ‘‘sésame’’ pour être considéré comme un citoyen dans ce pays où je me suis réfugié et dès mes vingt ans je participe à la vie sociale, professionnelle, politique...
Ici donc, le non-vote me ‘‘coûte’’, comme si finalement ‘‘tout ça pour ça’’, ce droit qui m’est venu ou conquis du fait de mon exil, devenait un banal droit dont je peux m’en passer. Et voter, pour la troisième fois, pas pour mes idées ou mes convictions (ou mes apprentissages) mais pour quelqu’un dont je ne partage rien pour m’opposer à quelqu’un dont je partage encore moins, ça me ‘‘coûte doublement’’!
Contre le fascisme et contre le racisme !
Et l’enjeu est de taille. Plus de dix millions de bulletins de vote pour des candidats qui prônent le racisme, à travers la ‘‘préférence nationale’’, ouvertement provocateurs contre ‘‘l’islam’’, et inventant la ‘‘remigration’’ (ce néologisme pour indiquer le retour- forcement). C’est à dire que les immigrés, réfugiés, musulmans, Noirs, Africains, Arabes ce sont des ennemis, des gens à exclure...
Et ces mêmes racistes au pouvoir chercheront et imposeront que ses choix soient constitutionnellement adoptables.
Même si une certaine ‘‘fascisation’’des esprits a été nourrie et développée sous Macron, pour Le Pen ce sera une ‘‘fascisation’’ des institutions de la société.
...et contre un plébiscite de Macron!
De son côté, le candidat de McKinsey, du Cac 40, de Tavares-Peugeot ou de Sarkozy, fait des pirouettes en manches de chemise (un de ses uniformes) pour essayer de séduire à gauche. Mais en réalité son programme n’est pas différent, sur le fond, avec son quinquennat, il confirme son désir de poursuivre sa politique et sa proposition ressemble davantage à un ‘‘pour ou contre’’ Macron, presque en forme de plébiscite.
Et quand que je constate autour de moi un profonde (et justifié) rejet de Macron, ma crainte d’un pouvoir Le Pen, et tout ce qu’il suscite y compris des violences comme celles /des-groupes-d-extreme-droite-tentent-de-tuer-dans-l-oeuf-le-mouvement-etudiant-naissant (par le syndicat étudiant La Cocarde, proche du Rassemblement national, qui a revendiqué le déblocage d’un bâtiment de Sciences Po en compagnie de membres de l’UNI et de Génération Zemmour). Des lynchages et des passages à l’acte dans une société de plus en plus divisée par la politique menée par ce quinquennat.
En ce samedi, avant les manifs de cet après-midi je partage ici mes interrogations pour ce J moins 8: un “quoi qu’il m’en coûte”, mais alors pourquoi voter ?
* * /j-10-le-vote-du-quoi-qu-il-nous-en-coute
