Oui, je sais, rien à voir ! Le jeune homme, élève du Lycée français Charles-Lepierre à Lisbonne, est venu en France à 17 ans (1975) pour une classe prépa à Toulouse... Depuis on ne compte plus ses performances... Il n’a jamais fait partie de la communauté portugaise, (on comptait environ 750 000 personnes en 1975, constituant la population immigré en France la plus nombreuse). Parfois susnommés ‘‘les gens des baraques’’, la plupart de ces immigrés ont commencé à travailler dans le bâtiment.
Lui, avec son diplômé ingénieur de l’École Centrale de Paris, en 1981, rentre chez Renault où il rencontrera plus tard un autre Carlos (Ghosn), qui parle aussi portugais (du Brésil) jusqu’à leur séparation en 2013, (il y avait un Carlos de trop chez Renault-Nissan) pour intégrer Peugeot!
A part l’origine... qui a peu de pertinence ici, il faut souligner que la haute finance et actionnaires bien nourris ont, par une majorité de 70 % des voix, lors de l’AG du groupe Stellantis approuvé la rémunération de leur DG Carlos Tavares : 36,5 millions d’euros pour l’année 2023, c’est à dire qu’il va percevoir pour son travail de l’année dernière ‘‘1 586 années de ce que touche un intérimaire qui travaille à la chaîne dans l’une des usines françaises du groupe, opérateur interchangeable payé au smic et qui ne bénéficie d’aucune forme de participation aux bénéfices du groupe’’, écrit l’édito du jour dans le Monde qui trouve la rémunération exorbitante, ouf !

Merci Tommy pour ce dessin sur Reporterre
«C’est une dimension contractuelle entre l’entreprise et moi. Comme pour un joueur de foot et un pilote de Formule 1, il y a un contrat», justifie ainsi son salaire à BFM Business. Il lance même une pique aux politiques ‘‘si vous estimez que ce n’est pas acceptable, faites une loi.’’
Ce n’est pas que ce ne soit ‘pas acceptable ou exorbitant’, c'est "indécent" et clairement dans la logique d’un pouvoir de classe... comme le note Libé ‘‘qui peut prétendre, quel que soit son talent, quel que soit son mérite, valoir 518 fois ce que vaut en moyenne son salarié ?’’
Dans un billet, en mars 2016 je rappelais que dans l'hebdo portugais Expresso, Daniel Ribeiro, correspondant à Paris, donnait la parole à un autre Portugais, José Manuel Queiroz, syndicaliste CFDT, ouvrier chez Peugeot depuis 16 ans et demi. «C'est une honte, parce que nos salaires sont bloqués depuis trois ans et il a doublé le sien». Avec un salaire net de 1.800 euros par mois, ce "compatriote" participe sûrement à la bonne recette de M Tavares. In Un Portugais qui vaut de l'or, 14.500 euros par jour!

Hollande, Macron, Tavares, oct.2014
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Le bon ‘‘filon’’ Tavares, un Peugeot gagnant !
Grand patron de Stellantis, issu de la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler, Carlos Tavares pourrait toucher plusieurs dizaine de millions d'euros. Pour l'année 2021, sa rémunération s'élève à 19 millions d'euros. Et ça tombe bien, en pleine campagne pour le second tour on voit là le résultat d'un méritant... cher à ce quinquennat. [14 avril 2022 * /le-bon-filon-tavares-un-peugeot-gagnant]