Surprenant que pour ‘‘établir une relation étroite de confiance’’ le premier geste du premier-ministre envers le parlement soit de répondre par la négative à la demande des députés Coquerel et de Courson qui se sont présentés mardi à la porte de Matignon, pour consulter ces documents.
Les deux élus se disaient aussi «en colère», «sidérés» et «inquiets» et considèrent, en quelque sorte une «dérive démocratique». «On ne peut pas lâcher sur des droits constitutionnels du Parlement», s’est cabré Charles de Courson en sortant mardi, de Matignon.
Alors que l’opinion publique semble noter que le premier-ministre ‘‘marche sur des œufs sans faire d’erreurs’’ on pouvait imaginer que cette transmission aux élus serait plutôt un point en sa faveur, d’autant qu’il s’agissait des lettres de Gabriel Attal, le contenu ne pouvant pas lui être reproché. Mais, semble-t-il, l’Élysée a dit qu’il n’était pas question de les remettre à ces deux opposants quoique élus et avec des responsabilités à la Commission des Finances de l’Assemblée : Eric Coquerel, président de la commission des finances, et Charles de Courson le rapporteur général.
Cette initiative, même si on peut y voir une astucieuse manifestation de stratégie politique, paraît tout à fait légitime à la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, qui a, ce mercredi sur RTL, reconnu la nécessité pour le Parlement d’avoir les documents nécessaires «pour continuer à travailler, à avancer... Le Parlement est en droit» de les demander.
merci Le Media pour ce montage!
‘‘Faux pas’’ vraiment ?
Premier ‘‘faux pas’’ disent les commentateurs mais il me semble que ce supposé ‘‘faux pas du premier ministre’’ est en réalité un ‘‘vrai pas’’ de plus dans la séquence que nous sommes en train de vivre, avec un déni démocratique au sommet de l’État et la poursuite, par son nouveau premier-ministre, encore sans gouvernement mais déjà dans les traces du ‘‘septennat’’ en cours !
Coquerel et de Courson ont répété la même opération à Bercy mercredi, pour tenter de récupérer les fameuses lettres plafonds, et la même fin de non-recevoir leur a été opposée.
Astucieusement, le Rassemblement national incite tous les deux à ne pas «laisser sans conséquences» cet incident qui risquerait, sinon, d’«affaiblir le rôle du Parlement». Ils savent bien que la Macronie & compères préparent le terrain... !
Les difficultés sont grandes pour Barnier dans cette phase où il cherche à trouver un équilibre en accord avec ses intérêts politiques pour former un gouvernement. Il le savait, ou devait l’anticiper, et les difficultés vont crescendo d’autant qu’outre le Parlement il aura un président immature et tout puissant qui cherchera à lui imposer, ‘‘quoi qu’il en coute’’ sa version des choses.
Serons-nous en capacité de chercher l’essentiel à savoir, suffisamment armés de volonté politique pour construire une unité d’engagement de gauche face à l’extrême-droite qui guette son heure et à une droite macronienne & consorts décidée à la domination de classe qui pour l’heure elle nous impose.
** Une réflexion de Louis Bulidon sur l’enjeu actuel qui me paraît intéressante à partager /le-match-barnier-macron