Pour le 51ᵉ anniversaire de la ‘‘révolte des capitaines’’, des milliers de personnes sont descendues l'avenue de la Liberté à Lisbonne comme il y a cinquante ans.
Mais cette année, dans le quartier du Rossio (au cœur de la ville), des affrontements entre membres du parti d'extrême droite Ergue-te (Lève-toi) et la police ont abouti à l'arrestation de deux leaders de ce mouvement fasciste. Mouvement qui a comme consigne de ‘‘libérer l’Europe de l’Union européenne… Lève-toi pour un bloc de patries libres’’.
Selon cette agence d’informations, ‘‘Dès 15 heures, une foule a répondu à l'appel de l'Association 25 avril et de plusieurs partis de gauche pour participer au traditionnel défilé commémoratif, qui se déroule cette année sous le poids du deuil national pour la mort du pape François.’’
L'Avenida da Liberdade était remplie d'œillets rouges, de drapeaux portugais, de slogans et d'une atmosphère festive, le défilé se déplaçant lentement du Marquês de Pombal au Rossio, gardant vivant le souvenir de la conquête de la démocratie en 1974.
Et l’agence portugaise d’information concluait : ‘‘le 25 avril 2025 est ainsi marqué par un fort soutien populaire aux célébrations de la démocratie, mais aussi par des preuves des divisions politiques et sociales qui continuent de traverser le pays’’.
« Deuil officiel » pour la mort du pape… et pour enterrer le 25 avril ?
L'État portugais (laïc) a décrété trois jours de deuil national, ce qui interdit pour São Bento (Palácio de São Bento, c'est le nom communément donné au bâtiment de l'Assemblée de la République portugaise) toute cérémonie ou festivité où se déroule la commémoration officielle du 25 avril, jour férié de la fête nationale.
Il faut dire que pour le jour des funérailles du pape (le 26), les trois principales figures de la nation – le président de la République, le Premier ministre et le président de l’Assemblée – sont à Rome. Et pour compléter le tableau, en l'absence de ces trois hauts personnages de l'État portugais, sa représentation est assurée par le vice-président de l'Assemblée de la République, le député et idéologue de « Chega » (Diogo Pacheco de Amorim), ancien membre d’un groupe terroriste, responsable de nombreux attentats entre 1975 et 1977 (notamment contre les permanences du PC portugais), faits largement documentés et prouvés devant les tribunaux. « Chega » c'est le parti d'extrême droite représenté au Parlement portugais.
Les critiques sur la décision du gouvernement ont été nombreuses, notamment sur le fait que l'État du Vatican ne déclarera le deuil qu'après les funérailles du pape, faisant dire dans la rue à Lisbonne que le gouvernement portugais « était plus papiste que le pape ! » Face aux critiques concernant l’annulation, qui surprend dans un État laïc, le gouvernement s’est justifié plus tard, disant que la commémoration serait reportée au 1er mai.
Comme l’écrit Rui Mota dans le blog collectif ‘‘A face oculta da terra’’ (La face cachée de la Terre), ‘‘Nous le soupçonnions déjà, mais maintenant nous l’avons confirmé : les Portugais ont quitté le fascisme, mais le fascisme n’a pas quitté l’esprit de (beaucoup) de Portugais.’’ Rien à faire… Contre cela, demain et à l'avenir, nous reviendrons pour réaffirmer l'évidence : « Le 25 avril, toujours ! » Le fascisme, plus jamais !
[in <http://faceocultaterra.blogspot.com>]
** En France, entre autres, deux manifestations à -hendaye-et-saint-martin-d-heres
"Liberdade, 25 abril 1974 * Maria Helena Vieira da Silva"
* * A noter que dans certaines villes italiennes, les 80 ans de la libération de l'Italie par la victoire sur le régime fasciste de Mussolini et l'occupation nazi le 25 avril 1945, cherchent également a minorer l'importance de cet évènement, jour férié, Festa Della Liberazione!