Aujourd’hui, Darmanin est ministre de la justice. L’impensable est devenu encore une fois réalité sous la présidence Macron. Un garde des Sceaux, un temps sous les feux de la justice, ayant «reconnu avoir usé de son pouvoir pour obtenir un rapport sexuel»... «contre une promesse de passe-droit» rappelle Laurence Rossignol, ancienne-ministre (Libé juil.2020). Voir /dossier/l-affaire-gerald-darmanin sur Mediapart. Petite corruption, petite délinquence!
Leur ‘‘rendre la vie impossible’’...
Et c’est ce ministre qui a osé déclarer le 2 nov. 2022, dans un entretien au journal le Monde, ‘‘le préfet veillera à leur rendre la vie impossible, en s’assurant qu’ils ne bénéficient plus de prestations sociales ni de logement social’’, à propos des migrants et réfugiés sous une mesure d'expulsion. /darmanin-rendre-leur-vie-impossible
Aucune voix ne s’est élevée, ni la premier-ministre d’alors, ni le président qui se gargarisent d’humanisme, ni parmi les députés ou sénateurs (à ma connaissance) ne se sont pas ‘‘indignés’’ qu’un ministre de la République profère de telles ignominies à l’encontre d’autres êtres humains.
Que peut signifier vouloir rendre la vie impossible à quelqu'un d’autre que soi, sinon une forme d’entraîner encore plus de violence et de conflit en usant de sa force pour nuire et exclure l’Autre.
Une loi approuvée par Macron-Borne-Darmanin-LePen...
Et comme le souligne la Cimade «Votée de concert en décembre 2023 par la majorité présidentielle, la droite et l’extrême droite, la loi était promulguée en janvier 2024 après la censure d’une partie considérable de ses mesures par le Conseil constitutionnel. Aujourd’hui, nous alertons sur ses effets délétères que nous constatons au quotidien. Ces propositions, aussi outrancières qu’inhumaines, reposent trop souvent sur des logiques discriminatoires et racistes. Nous restons mobilisé·es pour contrer toute nouvelle mesure visant à réduire encore davantage les droits fondamentaux des personnes exilées.»
«Les responsables politiques et le gouvernement poursuivent leur surenchère insupportable inspirée par les extrêmes droites. En quelques mois, des propositions successives ont émergé : réintroduire les mesures censurées par le Conseil constitutionnel, allonger la durée de la rétention administrative, restreindre l’accès à la nationalité pour les personnes nées à Mayotte, ou encore supprimer l’Aide Médicale d’État (AME), pourtant essentielle à la santé de l’ensemble de la société.»
Et Retailleau entre en scène...
[...] «De plus, le sort de la circulaire ‘‘Valls’’ vient d’être scellé par la circulaire ‘‘Retailleau’’. Celle-ci durcit considérablement l’accès à la régularisation des personnes sans-papiers (puisque parmi les critères drastiques retenus figure la durée de 7 ans de présence (au lieu de 5) pour pouvoir solliciter un titre de séjour. Cette course aux propositions les plus abjectes est d’autant plus préoccupante qu’elle intervient à l’heure où la France, comme le reste de l’Europe, doit préparer la mise en œuvre du Pacte européen sur la migration et l’asile adopté en mai 2024.» [Blog de la Cimade... /loi-asile-et-immigration-un-apres-le-triste-bilan-des-droits-bafoues]
Et quand l’actuel ministre de la police parle de supprimer le ‘‘droit du sol’’ à Mayotte, il est évident que pour lui c’est un ballon d’essai, le Front-Rassemblement-National, qui lui est proche le revendique pour le continent.

Nous savons qu’une, deux, cent manifs... ne suffiront pas à combattre ces "droits bafoués", mais l’engagement citoyen est indispensable pour faire face et résister, ici et ailleurs, à l’exclusion et au rejet d’autres êtres humains que nous.
* le Vendredi 31 janvier à 15h, place Montparnasse (Paris) : manifestation contre un an de loi Darmanin, à l’initiative des collectifs de sans papiers.
* * le Jeudi 6 février à 18h30, place de la République : CommémorAction des victimes des politiques migratoires aux frontières, à l’initiative des associations et collectifs de sans papiers. Organisée simultanément dans différentes villes en France et plusieurs pays.