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Le jour d'après, enfin, pas tout à fait le jour d'après : « le jour d'après », pour les Gilets Jaunes dont je fais partie, viendra après les embrassades et les retrouvailles, les visites aux amis qu'on peut enfin toucher sans craindre qu'ils nous donnent le baiser de mort, les rencontres, lors des balades en famille, de tous ceux qu'on avait perdu de vue, à qui on peut serrer la main, enfin pouvoir faire comme « avant ».
D'abord raffermir les liens, d'abord la joie de l'amitié et de l'amour.
Mais « le jour d'après », après les quelques jours d'après : mémoire !
Ce temps de claustration aura été mis à profit par une bonne partie d'entre nous pour prendre conscience que l'organisation de notre société était régie par deux objectifs : la recherche de richesses matérielles et la recherche de célébrité. Que les humains se répartissaient entre deux catégories : les frugaux et les cupides psychopathes de l'accumulation. Avec une infinité de nuances allant de la pure frugalité à la pure psychopathie. De Diogène à Hitler.
Lors de nos réunions (téléphone, mail) beaucoup de constats sinistres. De ces constats, des questions ont émergé. De ces questions, en utilisant les « méthodes » de l'éducation populaire, sont apparus trois gros problèmes à résoudre le jour d'après :
Justesse environnementale.
Justice fiscale.
Justice sociale.
Ces trois problèmes sont étroitement liés, la résolution de l'un d'entre eux ne peut se faire sans résoudre une partie au moins des deux autres.
Tout ceci va se sédimenter différemment selon les individus, mais la colonne vertébrale est là : cupidité/frugalité. La limitation du droit de propriété ne fait pas encore l'unanimité dans nos échanges, mais une grosse majorité voit ça d'un bon œil.
Voilà où nous en sommes actuellement.
Larry benBelkacem, 13 avril 2020