La Jai Jagat présente au rassemblement de la communauté de l’Arche

Du 18 au 21 mai, s’est tenu à Saint-Antoine-L’Abbaye (Isère-France) le rassemblement de l’Arche de l’Europe francophone. Pendant tout un long weekend, les résidents de la communauté et leurs invités, venus de France, mais également d’Allemagne, de Suisse ou encore de Belgique, ont pu échanger lors d’ateliers pratiques consacrés à la spiritualité, à la non-violence et à l’engagement sous forme de débats, mais également de danses et de chants. Durant ce weekend, deux ateliers ont été consacrés à la campagne Jai Jagat 2020, grande action non-violente entre Delhi et Genève pour un monde plus juste et plus solidaire, en présence de Yann Forget, coordinateur international de la grande marche Delhi-Genève, et moi-même, coordinateur européen de Jai Jagat 2020.

Ces ateliers ont permis d’échanger avec les personnes présentes les dernières nouvelles en provenance d’Inde et d’Ekta Parishad, les récentes évolutions concernant le tracé de la marche internationale, mais également comment se préparer en Europe à accueillir les marcheurs internationaux et quelles actions de convergence prévoir pour faire de Jai Jagat 2020 un rendez-vous international majeur. A cet égard, la communauté de l’Arche constitue un partenaire précieux, étant données son histoire et son expertise sur la question de la non-violence et de la spiritualité :

Les communautés de l’Arche ont été fondées en 1948 par Lanza del Vasto sur le modèle des ashrams de Gandhi en Inde. Le penseur, philosophe et méditant-militant italien fut un des principaux disciples du Mahatma Gandhi. Après l’avoir rencontré en Inde et vécu à ses côtés quelques mois en 1937, Gandhi conseille alors à Lanza del Vasto, qu’il surnomme « Shantidas », soit « serviteur de la paix », de rentrer en Europe pour promouvoir le message de la non-violence plutôt que de rester en Inde à ses côtés. Lanza del Vasto, de retour en Europe, fonde alors avec ses amis une première communauté rurale en 1948 à Tournier, en Charente-Maritime. Une nouvelle Fondation est créée à Bollène, dans le Vaucluse, en 1954, puis en 1963 la communauté de l’Arche s’installe à Roqueronde dans le Haut-Languedoc. Ensuite, durant les années 70 et 80, le mouvement grandit avec la création de nouvelles communautés de l’Arche en Lot-et-Garonne, dans l’Aveyron, dans la Sarthe, à Saint-Antoine-l’Abbaye, mais également en Espagne, en Italie et jusqu’au Québec. La lutte non violente contre l’extension du camp militaire dans le Larzac constitue également un moment important pour les communautés de l’Arche.

Aujourd’hui des communautés ou groupes de l’Arche sont encore présents en plusieurs régions de France, en Belgique, en Espagne et en Italie, mais également en Équateur et au Canada. La CANVA (Coordination de l'action non-violente de l'Arche) participe à de multiples actions en faveur de l’écologie (lutte contre les OGM ou le nucléaire, participation à des actions en faveur de la transition écologique comme le tour de France d’Alternatiba, etc.) de la paix et de la non-violence.

Lanza del Vasto a cherché tout au long de sa vie, autant par l'expérimentation concrète que par sa réflexion, à répondre aux impasses de la civilisation productiviste et à la triple crise environnementale, sociale et morale qu’elle engendre. En cela, il devrait constituer une des figures majeures de l’écologie politique en France, alors que sa pensée reste encore trop peu connue.

Les adhérents et sympathisants de l’Arche tentent en tous cas chaque jour de mettre en œuvre concrètement dans leur vie la cohérence qui était portée par Gandhi : « sois toi-même le changement que tu veux voir dans le monde », un message fondamental qui sera également porté par tous les marcheurs de la Jai Jagat 2020 et qui devrait inspirer tous les écologistes bien au-delà des communautés de l’Arche.