La consommation annuelle de la Bretagne est de l’ordre de 21 000 GWh.
La puissance du parc éolien offshore de la baie de Saint Brieuc est de l’ordre de 500 MW produira 1 500 GWh / an, soit un taux de fonctionnement inférieur à 30%.
La puissance de la centrale à Gaz de Landivisiau est de l’ordre de 400 MWh, produira 1 250 GWh / an, pour 3 000 h de fonctionnement par an (70%).
Ainsi les deux installations ne s’additionne pas, elles se complètent en terme de production d’électricité. Par contre les coûts s’additionnent.
La compensation de l’Etat à la centrale de Landivisiau (Total Energie) est de 40 millions d’euros par an sur 20 ans, financé à 70% par la taxe CSPE (22,50 € / MWh) que les utilisateurs paient sur leur facture d’électricité.
La compensation de l’Etat au parc éolien de Saint Brieuc (Iberdrola) est de 235 millions d’euros par an sur 20 ans (156 € / MWh), financé à 14% par la taxe CSPE (22,50 € / MWh) que les utilisateurs paient sur leur facture d’électricité.
À noter qu’EDF rachète l’électricité à Iberdrola 155 € / MWh (prix fixé par la commission européenne).
Pour Iberdrola, c’est la jack pot : il touche 310 € / MWh.
Les autorités françaises estiment que le prix de marché, sur la durée du contrat d’achat, est en moyenne à 51 € / MWh.
Alors pourquoi l’Etat se lance t-il dans des opérations financière aussi désastreuses.
Centrale Gaz de Landivisiau
En 2012, la Compagnie électrique de Bretagne (CEB), un consortium Direct Energie-Siemens, a remporté un appel d’offres relatif à la construction d’une centrale électrique au gaz à Landivisiau (Nord-Finistère).
Pour lever les craintes liées à la sécurité de l’approvisionnement électrique en Bretagne, l’offre prévoit le versement par l’État d’une subvention de 94 000 €/mégawatt par an sur une période de 20 ans, en contrepartie de laquelle les exploitants de la centrale s’engagent à garantir la production d’électricité si le gestionnaire du réseau l’exige.
Au regard des données présentées à la commission européenne, par le gouvernement français ci-dessous :

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En 2013, la production installée ne couvrait que 13,9% de la consommation en Bretagne.
Le 22 janvier 2013, la ministre de l’écologie Delphine Batho donne le feu vert à la construction de la centrale à gaz, très controversée, de Landivisiau.
En 2014, les capacités installées ont augmenté pour l'éolien terrestre (826 MW) et pour le photovoltaïque (167 MW), ce qui couvre à 20% les besoins de consommation en Bretagne.
Selon le consortium Direct Energie – Siemens, la puissance de la turbine à gaz combiné de 422 MW aurait une production annuelle de 1 250 GWh pour 3000 h de fonctionnement annuelle, ce qui augmenterait la couverture de 20% à 26% des besoins de consommation en Bretagne
En Janvier 2015, sous la houlette de Laurent Fabius, le gouvernement français lance un appel d'offres portant sur l'installation et l'exploitation d'une centrale de production d'électricité de type cycle combiné à gaz ('CCG') en Bretagne, pour palier au besoin croissant en électricité.
Le besoin de capacité de 400 MW identifié était trop important pour être assuré par un dispositif d’effacement ( effacement = délestage pour assurer l’équilibre production - consommation).
En 2018, Total acquiert les 100 % du capital de Direct Énergie.
En Janvier 2020, la région Bretagne, qui continue « d’importer » plus de 80% de ses besoins en électricité :

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La centrale à cycle combiné à gaz de Landivisiau devrait être opérationnelle en Décembre 2021, dix ans après le lancement du projet. Sa puissance sera de 446 MW, soit l’équivalent d’une demie tranche nucléaire.
À noter qu’une fois en service, la Compagnie électrique de Bretagne (CEB filiale à 100 % détenue par TotalEnergies) percevra une subvention annuelle de 40 millions d’euros ( 94 000 € par MW installé) pendant 20 ans. Elle sera payée par EDF au titre du contrat de rémunération de capacité, comme pour toutes les autres centrales électriques au gaz naturel de France.
À noter que sur nos factures d’électricité nous payons la taxe CSPE (Contribution au Service Public d’Electricité) à hauteur de 22,50 euros par MWh HT (sur lequel il y a en plus 20% de TVA).
Ainsi avec une production annuelle de 1 250 GWh, les utilisateurs financent 28 millions d’euros, soit 70% des 40 millions d’euros.
On voit bien que la proportion du thermique a augmente, cela de va pas dans le sens de la lutte contre le réchauffement climatique.
Parc Eolien offshore en baie de Saint Brieuc
En Janvier 2012, le gouvernement lance un appel d’offre pour cinq sites en France, dont celui en baie de Saint Brieuc d’une puissance de 500 MW, qui devrait avoir une capacité de production de 1,5 TWh annuel.
En Avril 2012, Ailes Marines SAS remporte l’appel d’offre du lot n°4 (Saint-Brieuc), avec un prix de rachat compris entre 130 € / MWh et 190 € / MWh.
En Mars 2020 Iberdrola (société Espagnol), qui possédait déjà 70% du capital du consortium Ailes Marines SAS, a racheté les 30% de parts restantes, après avoir reçu le feu vert du ministre de l’Économie et des Finances français.
En Juillet 2019, la commission européenne valide les tarifs d'achat de l'électricité produite par les futurs parcs éoliens français en mer, ainsi que les compensations financières.
Le prix de rachat par EDF, de l’électricité du parc de la baie de Saint Brieuc, est fixé à 155 € par MWh, et la compensation financière est de 4 696 millions d’euros sur 20 ans.
La compensation financière est financée par le budget de l’Etat au travers du Compte d’Affectation Spécial « Transition Energétique », qui est alimente par les recettes des taxes intérieures de consommation sur les produits énergétiques (TICPE).
Ainsi la compensation financière serait de 156 € par MWh.
Pour plus de détail voir l’article « Eolien offshore : en baie de Saint-Brieuc la rentabilité n’y est pas » .