Bernard Drouère (avatar)

Bernard Drouère

Expert en réseau électrique et en traitement du signal à la retraite

Abonné·e de Mediapart

168 Billets

0 Édition

Billet de blog 11 février 2019

Bernard Drouère (avatar)

Bernard Drouère

Expert en réseau électrique et en traitement du signal à la retraite

Abonné·e de Mediapart

Le contrôle du travail détaché pointé du doigt par la Cour des Comptes

L’attrait du travail détaché reste constant en France, malgré la baisse drastique des cotisations patronale au niveau du Smic et la multitude d’organismes de lutte contre la fraude. Il y a là un mystère à éclaircir ….

Bernard Drouère (avatar)

Bernard Drouère

Expert en réseau électrique et en traitement du signal à la retraite

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

En 2017, la France recensait 516 000 travailleurs détachés provenant de différents pays de l’UE :

  • la Pologne : 15,3%
  • l’Espagne : 13,9%
  • le Portugal : 13,2%
  • etc ..

Les travailleurs détachés représentent 1.9 % de la population active ayant un emploi (26,6 millions)  et 17.2% de la population active au chômage (3 millions).

Les entreprises française doivent payer des cotisations sociales aux pays d’origine des travailleurs détachés, comme le montre le graphe n°3 ci-dessous (qui date un peu) :

Illustration 1

En 2019, les choses ont changés, les cotisations patronales au niveau du Smic sont nulles grâce au CICE et à la loi « Fillon ». Pour plus d’explication voir ICI.

Les travailleurs détachés :

  • ne payent pas d’impôt en France (si détachement inférieur à 6 mois)
  • ont leur couverture sociale dans leur pays d’origine pendant 2 ans
  • cotisent pour leur retraite dans leur pays d’origine. 

Par contre les entreprises Française doivent respecter les règles du « Noyau dur » :

  • salaire minimal égal au Smic
  • temps de travail 
  • payement des heures supplémentaires
  • temps de repos hebdomadaire.

En toute logique il serait plus intéressant, en terme économique, pour les entreprises d’avoir recours à de la main d’oeuvre locale, qu’à des travailleurs détachés. Alors quels sont les explications à ce paradoxe ?.

Certains avancent l’hypothèse suivante : « Un ouvrier qualifié est payé 1,6 à 2 fois le Smic, alors que les travailleurs détachés, eux, sont pour la plupart au Smic. Un Français au Smic coûte peut-être moins cher qu'un travailleur détaché, mais encore faut-il en trouver un qui accepte ce salaire ».

Mais est-on sure que le travailleur détaché produise la même qualité de travail ?.

La cour des Comptes a pointée du doigt l’inefficacité des contrôles de la fraude sur les travailleurs détachés, malgré une multitude d’organismes de lutte contre la fraude  : la Direction General du Travail (DGT), l’Office Central de Lutte contre le Travail Illégal (OCLTI), les Comités Opérationnels Départementaux Anti-Fraude (CODAF), l’Agence Centrale des Organismes de Sécurité Sociale (ACOSS), etc …

Le manque d’inefficacité provient peut être du trop grand nombre d’intervenants contre la lutte contre la fraude. Comme disait le général De Gaulle il y a trop de « machin » en France.

Il y a peut être des sources d’économies à faire de ce coté là, en rationalisant le nombre d’intervenants contre la lutte de la fraude ?.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.