Dans son discours cinq points m’ont paru à contre sens, voir mensongers :
○ Les cotisations retraites ne sont pas l’affaire des sociétés,
○ Le déficit du système de retraite par répartition pèse sur la dette,
○ La taxation des superprofits financera le bouclier tarifaire de l’électricité et du gaz,
○ L’usure de fin de carrière sera gérée par reconversion des salariés,
○ Priorité à la ré-industrialisation et au plein emploi.
1-Les cotisations retraites ne sont pas l’affaire des sociétés
Les taux de cotisation retraite 2023 sont les suivants :

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La part patronale représente 60% des cotisations retraite en 2023, Alors pourquoi Macron dit-il que les cotisations retraites ne sont pas l’affaire des sociétés ?.
2-Le déficit du système de retraite par répartition pèse sur la dette
Comme je le disais dans mon article « Réforme des retraites : Le gouvernement se trompe de cible. » du 31 janvier 2023, Macron continu à amalgamer la dette de l’Etat et la dette de la Sécurité Sociale. Mais pourquoi ment-il au français ?.
Le dernier rapport du COR montre qu’il n’y a pas d’urgence à réformer le système de retraite. Selon le PLFSS 2023 le déficit prévisionnel de la branche vieillesse serait de 13,7 milliards d’euros, pour 303,2 milliards d’euros de pensions de retraite en 2025, soit 4,5%.
La dette « sociale » a des ressources propres pour être amortie :
- CRDS (contribution pour le Remboursement de la Dette Sociale)
- Un pourcentage de CSG (contribution Sociale Généralisée)
- Une somme fixe en provenance du FRR (Fonds de Réserve pour les Retraites ), 2,1 milliards d’euros de 2011 à 2024 et 1,45 milliards d’euros à partir de 2025.
En Août 2020, 136 milliards d’euros de dette « sociale » ont été transférés à la CADES.
Ce transfert de 136 milliards d’euros couvre :
• près de 31 milliards d'euros de déficits passés ,
• 13 milliards d’euros pour la reprise d'un tiers de la dette des hôpitaux, annoncée fin 2019 dans le cadre du plan d'urgence pour l'hôpital,
• 92 milliards d'euros au titre des déficits sociaux prévisionnels 2020-2023 liés à la crise actuelle et des futurs investissement dans les établissements publics de santé qui ont été décidées dans le cadre du Ségur de la santé.
Ces 136 milliards d’euros repris par la CADES seront étalés sur quatre années : 20 milliards d’euros en 2020, 40 milliards d’euros en 2021, 40 milliards d’euros en 2022 et 36 milliards d’euros en 2023, pour atteindre un total de 396,5 milliards d’euros repris depuis sa création en 1996.
Selon les chiffres clés publiés par la CADES en 2022, 224 milliards d’euros ont déjà été amortis.
Pour contre la dette de l’Etat (environ 2 400 milliards d’euros) n’a pas de financement pour être amortie, elle ne fait que croitre. En effet chaque année l’Etat empreinte pour rembourser les OAT qui arrivent à terme et combler le déficit du budget : c’est ce qui s’appelle « rouler » la dette.
Alors monsieur Macron a quel moment allez vous réformer l’Etat, qui dépense sans compter ?.
3-La taxation des superprofits financera le bouclier tarifaire de l’électricité et du gaz
Ne sachant que faire de leur super profit, certaines sociétés du CAC 40 rachètent leurs propres actions, pour faire monter le prix de l’action. Les discours vont bon train, sur ce que la taxation des super profits pourrait rapporter à la France : ce va de millions, à des milliards à en croire ce qui circule dans les médias. Macron annonce que cela va financer le bouclier tarifaire de l’électricité et du Gaz. Le coût du bouclier tarifaire (Taxe CSPE réduite à 1 €/MWh pour les particuliers et 0,5 €/MWh pour les entreprises) est d’environ 16 milliards sur 2022-2023. Aujourd’hui il n’y a pas la moindre ébauche sur la mis en oeuvre de cette taxation des superprofits. Macron confond ses rêves avec la réalité.
4-L’usure de fin de carrière sera gérée par reconversion des salariés
Un compte pénibilité, s’appuyant sur des critères de pénibilité, permettant d’acquérir des trimestres supplémentaires, aurait permis de partir une fois que le nombre de trimestres de cotisation requis aurait été atteint, sans âge de départ à la retraite, comme pour les carrières longue.
Apparemment Macron a annoncé que la réforme consisterait à proposer des reconversions aux salariés concernées, vers des emplois moins pénibles. Penser qu’un ouvrier ayant un travail pénible, puisse se reconvertir à un travail de bureau, en maitrisant l’outil informatique, c’est croire au père Noël. Macron montre encore une fois son déphasage avec la réalité.
5-Priorité à la ré-industrialisation et au plein emploi
Le discours de Macron fait échos à la création de nouveaux sites industriels dans le domaine de technologies de pointe. Encore une fois Macron montre son déphasage avec la réalité. La réalité, c’est que les personnes qui sont au chômage de longue durée, ou au RSA n’ont pas les compétences pour ces emplois dans les technologies de pointe. La France n’a même plus de soudeurs expérimentés pour faire des soudures pour les centrales nucléaire.