aucun respect humain aucune fausse pudeur, aucune coalition,
aucun suffrage universel ne me contraindront
à parler le patois incomparable de ce siècle
(Baudelaire)
C'est en musardant ces temps-ci sur un billet de Sylvain Bourmeau, puis en tombant à nouveau sur les projets de Préface des Fleurs du Mal que je me suis demandé ce qu'était être de son temps.
Être de son temps : comment l'est-on ? cela s'acquiert-il ? de quel temps parlons-nous? est-ce, par ailleurs, une question qui intéresse d'abord nos attitudes ? nos habitudes ? notre corps ? notre posture ? nos positions ? nos discours ? notre parole ? et, en ce qui concerne la parole : disons-nous le temps qui est le nôtre, ou bien sommes-nous parlés par ce temps que nous disons être le notre?
Et puis, sans même avoir de réponse à toutes ces questions, je me suis demandé s'il valait mieux être de son temps ou ne pas l'être. Critiquer son temps, est-ce en être, ou est-ce s'en exclure ?
* * *...aucun respect humain, écrivait Baudelaire, aucune fausse pudeur, aucune coalition, aucun suffrage universel ne me contraindront à parler le patois incomparable de ce siècle....
Peut-être, cela dit, cette façon d'être intempestive est-elle en effet d'un autre temps.
* * *
PS : Projet, pour les temps à venir: relire les Unzeitgemäße Betrachtungen, Nietzsche.