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Billet de blog 4 mai 2024

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Le secrétaire d'Etat à la sécurité de São Paulo a participé à 10 exécutions

Dans son numéro 212 de mai 2024, le mensuel Piauí a consulté le casier judiciaire de Guilherme Derrite. L'actuel secrétaire d'Etat à la sécurité publique de São Paulo, Derrite, en tant que policier militaire, a participé à 10 assassinats sur une période de 45 mois. Et a subi des enquêtes pour 16 assassinats. Mais n'a jamais été mis en examen.

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Illustration 1
Guilherme Derrite (à droite) et le gouverneur, bolsonariste, de São Paulo, qui l'a nommé, en janvier 2023. © DR

L'ancien policier militaire Guilherme Derrite, actuellement secrétaire d'Etat à la sécurité publique de São Paulo, et ce depuis janvier 2023, a donné dans le passé, en 2015, une interview audio dans laquelle il critique ses collègues en uniforme qui ont tué moins de trois personnes en cinq ans de service. "C'est une honte" [“Porque pro camarada [policial] trabalhar cinco anos na rua e não ter ma… três ocorrências [em que suspeitos morreram a tiros disparados pelo policial], na minha opinião, é vergonhoso, né?! Mas é a minha opinião] , y-a-t-il déclaré.
Il a par la suite regretté ses critiques, mais n'a jamais révélé combien de personnes il avait lui-même tuées.
Dans son numéro de mai, le magazine Piauí a consulté son casier judiciaire, présenté au tribunal supérieur électoral  (TSE) lorsqu'il s'est présenté à la députation fédérale, a relevé les numéros des six enquêtes et a demandé la levée des scellés. Il en ressort que Guilherme Derrite a participé à dix assassinats sur une période de seulement trois ans et neuf mois.

Illustration 2
Le numéro 212 du mensuel Piaui, du mois de mai 2024. © Piaui

Une septième enquête - qui ne figure pas dans le certificat pénal remis au TSE - porte sur une opération de police qui s'est soldée par six morts, ainsi que sur trois officiers de la police militaire arrêtés pour torture et meurtre. Cela porte le nombre total de décès à seize. L'enquête du journaliste João Batista Junior montre que ce chiffre ne signifie pas que Derrite a tué seize personnes, car les enquêtes ne permettent pas toujours d'identifier l'auteur du coup de feu mortel. Mais il montre que Derrite a participé à des actions policières qui ont entraîné 16 morts. L'actuel secrétaire à la sécurité publique a fait l'objet de sept enquêtes, mais n'a jamais été inculpé. 

L'opération qui a fait six morts a cependant entraîné le départ de Guilherme Derrite du bataillon Rota (Rondas Ostensivas Tobias de Aguiar), de la police militaire São Paulo (PMESP), car ses supérieurs ont estimé que sa létalité était trop élevée. Dans une interview accordée à une chaîne YouTube en 2021, Derrite a parlé de son départ de la Rota : "Parce que j'ai tué beaucoup de voleurs. C'est la réalité, c'est simple. Mec !" 

Le même rapport indique que Wallace Oliveira Faria, condamné à 102 ans de prison, peine qu'il purge dans la prison de Tremembé, dans la province de l'Etat de São Paulo, a fait deux déclarations au bureau du Défenseur public de l'État de São Paulo entre juin et août 2019. Dans ces déclarations, Faria a avoué qu'il faisait partie d'un groupe d'extermination à Osasco, ville reconnue nationalement comme très dangereuse, dans la grande banlieue de la ville de São Paulo, dont Derrite connaissait les opérations. "Nous disions à Derrite tout ce que nous allions faire. Il avait le contrôle total", a déclaré Wallace Oliveira Faria.

Le groupe d'extermination, baptisé "Eu Sou a Morte", était composé de policiers de deux bataillons de la police militaire d'Osasco - le 42e et le 14e, selon la plainte de Faria. Guilherme Derrite était membre du 14e bataillon, qu'il a quitté pour rejoindre le bataillon Rota. Les déclarations de Faria contenaient des détails et des circonstances, mais comme elles manquaient de preuves matérielles, elles n'ont pas été retenues.
Interrogé par Piauí au sujet de ces accusations, Gulherme Derrite a envoyé un communiqué dans lequel il "regrette que des accusations infondées, basées sur l'accusation d'un criminel qui purge actuellement une peine, aient fait l'objet de publicité".
 

Dans la soirée du 9 novembre 2011, dès qu'une fusillade a cessé, un garçon de 15 ans s'est précipité vers la maison qui avait été cambriolée. Il y avait des coups de feu partout et l'adolescent était inquiet. Il craignait que son frère ne fasse partie des voleurs. Lorsqu'il est arrivé sur les lieux, il a entendu les nouvelles suivantes sur le sort de son frère : "Si c'est un travailleur, il peut rentrer chez lui et il sera là. S'il ne l'est pas, il peut aller à l'IML (insitut médico-légal - service nécropsie)", a déclaré un policier militaire. L'adolescent a couru à l'IML. Il n'a pas dormi pendant quinze jours, bouleversé par la vue du cadavre de son frère, couvert de sang et les yeux ouverts. "On aurait dit qu'il avait peur", dit-il. Marcelo Barbosa Soares, 17 ans, avait reçu deux balles lors de la fusillade. Il est mort d'une "hémorragie interne traumatique aiguë".
L'affaire s'est déroulée à Jardim Arpoador, un quartier de São Paulo situé presque à la frontière avec la ville de Osasco. Les trois agresseurs ont été tués. Au total, ils ont reçu neuf balles. Le policier qui a tué le garçon de 15 ans était un lieutenant de la police militaire de l'État de São Paulo. Il s'appelait Guilherme Muraro Derrite.

Avant même la fin du premier mois de son nouveau mandat de secrétaire d'Etat à la sécurité publique de Sao Paulo, Derrite a justifié et défendu les actions meurtrières, de quatres policiers militaires, avec un pistolet .40 et des fusils 7.62 e 5.56, du bataillon Rota de la police militaire (PMESP) qui ont tué, le 12 janvier 2023, à 3h25, dans la rue de la Consolação, en plein centre-ville de São Paulo.
Les policiers militaires ont tué 28 fois sur une voiture Honda modèle Fit, au motif que ses trois occupants, dont deux ont été tués, car ils allaient, selon la police, commettre un vol dans le centre de São Paulo et auraient fait “mention de tirer avec une arme à feu.”
Une caméra de la station de métro proche a prouvé par la suite que, pendant l'opération létale, un policier avait placé une arme à côté d'un des deux cadavres pour simuler une confrontation.


(...) 


SUITE (en portugais) :
https://piaui.folha.uol.com.br/materia/a-desconhecida-historia-de-guilherme-derrite-o-secretario-de-seguranca-publica-de-sao-paulo/

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