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La justice du travail, du tribunal de la ville de Bento Gonçalves (Rio Grande do Sul) - capitale brésilienne du vin -, fin avril 2025, a - enfin - condamné une entreprise sous-traitante de grandes propriétés de vin. 3 millions R$, soit 500.000 dollars, tel est le montant que devra payer l'entreprise qui fournit des services aux marques Aurora, Cooperativa Garibaldi et Salton, et peut encore faire appel de cette décision ; le montant sera intégralement distribué aux travailleurs sauvés d'une situation analogue à l'esclavage en 2023.
Les trois établissements commerciaux vinicoles qui ont fait appel aux services de Fênix pour recruter des travailleurs pour les vendanges - Aurora, Cooperativa Garibaldi et Salton - avaient déjà signé un TAC, accord de paiement anticipé, en 2023 avec le cabinet du procureur du travail (MPT). En vertu de cet accord, 2 millions de R$ (340.000 US$) ont été versés aux victimes et 5 millions de R$ (850.000 US$) supplémentaires au titre de dommages moraux collectifs, affectés à des projets sociaux.
Le 22 février 2023, en effet, plus de 200 travailleurs avaient été retrouvés logés dans des conditions dégradantes, à la suite de plaintes déposées par un groupe de travailleurs qui avait fui le site. La plupart étaient originaires de Bahia et âgés de 18 à 57 ans. Ils avaient été engagés par la société Fênix pour fournir des services aux grandes propriétés vinicoles du Rio Grande do Sul.
Les victimes ont fait état de passages à tabac, de chocs électriques, de tirs de balles en caoutchouc et d'attaques au gaz poivré. Au départ, les travailleurs s'étaient vu promettre de la nourriture, un logement et un moyen de transport, mais lorsqu'ils sont arrivés, trois mille deux cent kilomètres plus au sud, dans l'Etat du Rio Grande do Sul, on leur a dit qu'ils devaient payer leur logement et ils ont commencé à travailler en étant déjà endettés.
À l'époque, le journal en ligne Repórter Brasil avait montré que, même après le sauvetage par les inspecteurs du travail, certains travailleurs continuaient à vivre dans des logements clandestins, dormant dans des sous-sols sombres et humides et survivant grâce à des dons de paniers-repas.