"Frappe-le à la tête, frappe jusqu'à la mort. Arrache sa tête et jette-la sur le sol. L'interrogatoire est simple à réaliser. Je prends le vagabond et je le frappe jusqu'à ce qu'il meure". ["Bate na cara, espanca até matar Arranca a cabeça dele e joga ela pra cá O interrogatório é muito fácil de fazer Eu pego o vagabundo e bato nele até morrer"]
Le groupe de diplômés, du 38e cours de formation des soldats de la police militaire (CFSM) du Mato Grosso do Sul (MS), qui achève son enseignement, a été filmé au siège du commandement général de la corporation, le Palácio Tiradentes, dans la capitale de l'Etat, Campo Grande - ville dont la maire est bolsonariste -, en train de chanter une chanson qui glorifie la pratique de la torture et de l'extermination.
Selon le site de journalisme indépendant Ponte jornalismo, "la vidéo a commencé à circuler sur les réseaux sociaux sans indication de la date à laquelle elle a été enregistrée. Cependant, sur d'autres images montrant également les diplômés réunis pour entonner des cris de guerre, on peut voir que des abris provisoires avaient déjà été installés dans la cour du commandement général pour être utilisés lors de la cérémonie de remise des diplômes, qui s'est déroulée ce jeudi 31 juillet 2025. En d'autres termes, l'enregistrement a pu être réalisé à la veille de la cérémonie solennelle, à laquelle assistait le gouverneur du Mato Grosso do Sul, Eduardo Riedel (PSDB, droite).
Le cabinet du Défenseur public du Mato Grosso do Sul a publié le vendredi 1er août 2025 un communiqué condamnant le contenu d'un cri de guerre entonné par des soldats de la police militaire pendant la formation de la 38e promotion de la corporation. Pour l'organisme, les paroles «représentent une apologie explicite de la violence, de la torture et de l'extermination », ce qui est « absolument incompatible avec la mission constitutionnelle de la police militaire », et des manifestations de cette nature « violent gravement les principes de l'État démocratique de droit, bafouent les droits humains les plus fondamentaux et sont contraires à la Constitution de la République » qui est, selon l'institution elle-même, de protéger la société et de promouvoir la sécurité des citoyens.
Suite à la divulgation de la video (ci-dessus), le gouvernement du Mato Grosso do Sul a, quant lui, publié un communiqué. Ci-dessous.
Hypocrite et lénifiant, un euphémisme, ce communiqué.
Le gouvernement de l'État du Mato Grosso do Sul exprime publiquement sa condamnation de tout comportement incitant à la violence et a ordonné la prise immédiate des mesures appropriées, avec une enquête rigoureuse sur les faits et l'application des sanctions légales prévues.
La police militaire de l'État du Mato Grosso do Sul regrette cet incident et précise qu'il s'agit d'un événement isolé qui ne reflète pas les valeurs, les principes et les normes institutionnelles de la corporation. L'expression utilisée n'a pas été créée par l'institution et ne fait pas partie de ses protocoles officiels. La formation des agents comprend des cours axés sur la valorisation de la vie, le respect des minorités et l'action communautaire.
Le gouvernement de Mato Grosso do Sul souligne qu'il forme des policiers pour défendre la société, la vie, la sécurité et la paix.
Le gouverneur, Eduardo Riedel, éleveur et grand propriétaire foncier, du parti PSDB (droite), qui nomme le commandant de la police militaire du MS, a, le 5 août 2025, à propos de l'assignation à résidence de Jair Bolsonaro décidée il y a quelques jours par le juge Alexandre de Moraes, du Tribunal suprême fédéral (STF), déclaré qu'il s'agissait "d'un excès du pouvoir judiciaire".
Riedel, qui a été président de la fédération de l'agriculture et de l'élevage du Mato Grosso do Sul (Famasul), a, en octobre 2018, appelé à voter pour Jair Bolsonaro au second tour de l'élection présidentielle.