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Billet de blog 12 novembre 2025

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COP30 : la police de Belém, sur le podium macabre de la létalité au Brésil

«On pouvait leur faire accepter les violations les plus flagrantes de la réalité parce qu’ils ne saisissaient jamais entièrement l’énormité de ce qui leur était demandé et n’étaient pas suffisamment intéressés par les événements publics pour remarquer ce qui se passait» (Eric Blair). Les polices du Pará, sur la troisième marche de la létalité policière au Brésil.

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Illustration 1

Selon le Forum brésilien sur la sécurité publique (FBSP), l'État du Pará, sous la gouvernance de Helder Barbalho (MDB, droite), reste l'un des États où le taux de létalité policière est le plus élevé du pays, juste derrière les deux Etats de l'Amapá et de Bahia, en termes de décès pour 100.000 habitants. Helder Barbalho Filho est gouverneur depuis le 1er janvier 2019, et a été réélu le 2 octobre 2022 avec 69,4% des suffrages exprimés dès le premier tour.
 
Le Pará, État dont la superficie est deux fois et demie supérieure à celle de la France, est gouverné par Helder Barbalho, de son vrai nom Helder Zahluth Barbalho (1979), fils de l'ancien gouverneur (1983/1987 et 1991/1994) Jader Barbalho, un des hommes les plus corrompus du pays. Le frère de Helder est Jader Barbalho Filho, qui est l'actuel ministre des villes, depuis le 1/1/2023. Cette famille Barbalho, proche depuis des décennies du président Lula da Silva, fait partie des principaux dirigeants nationaux du MDB.
 

Illustration 2
© Ponte Jornalismo


 
En 2024, 27 % des morts violentes enregistrées dans l'État du Pará ont été causées par des policiers : 598 Brésiliens ont été tués par des agents de la police civile et de la police militaire, hors ou durant leur service.
 
Depuis 2011 jusqu'à la fin de l'année 2024, selon les chiffres officiels du secrétariat d'Etat à la sécurité publique local (Segup-PA), sous la catégorie "morts par intervention légal d'un agent de l'Etat", il y a l'affichage de la comptabilité génocidaire policière : 6.000 morts.
 

L'État du Pará a une longue histoire de conflits agraires et de massacres perpétrés par les polices. Des épisodes sanglants tels que celui d'Eldorado do Carajás*, (19 paysans sans-terre MST tués le 17/4/1996) et celui de Pau D'Arco (10 tués par balles, récit d'Amnesty International), le 24 mai 2017, ont mis en évidence le recours systématique à la répression contre les travailleurs ruraux et les sans-terre.
 
Entre 1996 et 2016, dans ce seul État du Pará, plus de 271 paysans et dirigeants ruraux ont été tués.
 

Illustration 3
Ualame Machado.

Selon le site de journalisme indépendant Ponte Jornalismo, au cours des quinze dernières années, cependant, les trois types de polices du Pará ont tué au moins 5.900 personnes (cf. plus haut).
  
En 2023, l'État du Pará comptait 17.700 policiers militaires et 4.200 policiers civils, selon l'enquête "Raio-X da Segurança Pública". Malgré le taux de létalité élevé, seuls 9 % des effectifs de la police militaire utilisaient des caméras-piétons, selon les données du gouvernement du Pará.

Le système de sécurité publique du Pará est dirigé par Ualame Fialho Machado, secrétaire d'Etat depuis le début du mandat du gouverneur Helder Barbalho, élu en 2018. Ancien surintendant de la police fédérale (PF) entre 2016 et 2018 dans l'État, le craint Fialho défend l'extension des opérations policières "intégrées" comme axe de la politique de sécurité publique au Pará. Chaque observateur peut apprécier la circonférence des mares de sang, en effet.
 
 
Tout comme la presse internationale dénonce Lula da Silva qui lance hypocritement qu'il veut "réhausser les ambitions climatiques" et "infliger une nouvelle défaite aux négationnistes [du climat]" tout en accordant une ample et nouvelle licence d'exploitation pétrolière à sa compagnie nationale Petrobras, l'avocat José Batista Afonso, de la Commission pastorale de la terre (CPT) pointe, dans une déclaration à Ponte Jornalismo, la similaire attitude hypocrite du gouvernement du Pará : « alors que le gouvernement [du Pará] parle de protection de la forêt et de transition écologique, la même machine étatique continue de tuer ses propres enfants (...) la violence dans les campagnes fait partie intégrante de ce modèle de développement. Et tant qu'il ne changera pas, le sang continuera d'être le prix à payer ».
 

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(*) Les autopsies ont révélé que 10 des 19 membres du MST qui avaient perdu la vie avaient été exécutés, avec une présence de 150 policiers. Certains des paysans ayant été tués à bout portant et d’autres battus à mort au moyen de leurs propres outils. L’opération a également fait 69 blessés, dont de nombreux paysans qui souffrent de séquelles provoquées par des balles restées dans leur corps, ce qui les empêche en 2025 de reprendre le travail. Deux personnes sont décédées des suites de leurs blessures, portant à 21 le nombre de morts. Seuls deux commandants ont été condamnés et sont toujours écroués; les 153 autres policiers militaires impliqués dans le massacre ont été acquittés.
  

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