« Mon fils n'a pas été tué à Caraíva, il a été menotté et laissé menotté devant d'autres personnes. Il n'est arrivé à Porto Seguro qu'à 3 heures du matin, le dimanche 11 mai, mort, avec des traces de torture », a déclaré Luzia Cerqueira, la mère de Victor Cerqueira Santos Santana, ou bien nommé Vitor Cerqueira, également encore surnommé "Vitinho".
Une opération policière, avec la létale police militaire de Bahia (PMBA) en fort effectif, a en effet eu lieu samedi 10 mai 2025 et visait à exécuter le mandat d'arrêt d'un homme connu sous le nom d'"Alongado". Selon le secrétariat à la sécurité de Bahia (SSP-BA), le suspect était à la tête d'une faction impliquée dans le trafic d'armes et de stupéfiants, les homicides, les vols et le blanchiment d'argent.
Ce suspect, selon la police, a résisté à l'arrestation, a été blessé par balle lors de la confrontation avec la police et est décédé. "Vitinho", 28 ans, présent dans le quartier à ce moment-là, a également été blessé par balle et n'a pas résisté à ses blessures.
Caraíva (1.000 habitants), paradis en bord de mer, est situé à 770 kilomètres au sud de Salvador de Bahia.
Le corps de "Vitinho" a été retrouvé dans les locaux de l'institut médico-légal (IML) à 3 heures du matin le dimanche 11 mai, à Trancoso, à environ 100 kilomètres au nord de Caraíva.
Les familiers du mort ont dénoncé des signes de torture : de multiples fractures à la poitrine, des ecchymoses au visage, un coup de couteau dans les côtes, qui ont atteint le cœur, et un orifice de balle dans la veine jugulaire.
Selon les témoignages des habitants et de la famille de celui qui était surnommé "Vitinho", l'agression a eu lieu vers 18 heures le samedi 10 mai 2025, alors que le guide touristique avait quitté l'auberge où il travaillait pour aller chercher un groupe de touristes sur le ferry-boat à destination de Caraíva. De là, il devait conduire les touristes jusqu'à leur lieu d'hébergement.
Agrandissement : Illustration 2
Après avoir récupéré les touristes, toujours près du ferry-boat, "Vitinho" a remarqué l'action de la police et est entré dans un magasin. L'objectif était de protéger le groupe jusqu'à la fin de l'intervention policière.
Selon sa famille, le guide touristique a quitté le magasin pour voir si le temps s'était amélioré et s'il était possible d'emmener les touristes à l'auberge. C'est alors qu'il a été abordé par la police, menotté et emmené hors de Caraíva.
À l'arrivée de la police, le mandat d'arrêt délivré à l'encontre du baron de la drogue s'est heurté à une résistance et une fusillade a éclaté entre les suspects et la police. Vitinho, qui a été identifié, selon les polices, comme le « garde du corps » du baron de la drogue, a été abattu par balles et est décédé. Un troisième homme, dont le nom n'a pas été révélé, a été arrêté.
Dans une interview accordée à la TV Santa Cruz lundi (12), Diego Gordilho, chef commissaire, pour l'Etat de Bahia, du Grupo de Investigações Sensíveis da Bahia (GISE/BA) de la police fédérale (PF), a déclaré que l'opération policière s'était déroulée en un seul lieu et qu'il n'existait aucune trace de prolongements de ce clash mortel dans d'autres lieux.
Le certificat de décès de "Vitinho" indique qu'il est décédé sur la voie publique à Caraíva à 18 heures. Il indique également que la cause du décès est « polytraumatisme thoracique, choc hémorragique et projectile d'arme à feu ».
La famille de "Vitinho" a déclaré que le visage du jeune homme était défiguré et qu'il y avait des marques de menottes sur ses poignets et des égratignures sur ses genoux.
La presse locale a demandé à la PF et au secrétariat d'Etat à la sécurité publique de Bahia (SSP-BA) s'il y avait eu une confrontation directe pouvant expliquer le polytraumatisme thoracique et le choc hémorragique décrits dans le certificat de décès. Dans la note envoyée par le SSP-BA, la question est restée sans réponse.
Bruno Barreto Garcia, chef de la police civile de la ville voisine de Trancoso, qui dessert également le district de Caraíva, a déclaré que la PC-BA n'avait pas été appelée sur les lieux et que le guide touristique n'avait ni dossier policier ni casier judiciaire.
Agrandissement : Illustration 3
