Une employée de l'école Emei* Antônio Bento, dans le quartier de Butantã, à l'ouest de la ville de São Paulo, a affirmé que 12 policiers militaires (PMESP) armés, le 12/11/2025, dont l'un était équipé d'une mitraillette, ont fait le tour de l'école après une plainte déposée par le père d'une élève. Selon ce père, l'école aurait obligé l'enfant à suivre des « cours de religion africaine » à cause d'un dessin (ci-contre) portant le nom de la divinité yoruba « Iansã* ».
Le 12 novembre, en effet, des policiers militaires se sont rendus dans l'école après qu'un père ait appelé la police parce que sa fille avait dessiné, lors d'une activité scolaire, un orixá, divinité de la religion afro, yoruba. Quatre policiers militaires armés sont entrés dans l'école après avoir reçu l'appel du père.
Contacté par la presse, le Secrétariat à la sécurité publique (SSP) a indiqué que la police militaire avait ouvert une enquête sur le comportement de l'équipe de la PMESP.
Le ministère de l'Égalité raciale a condamné, dans un communiqué publié mercredi 19 novembre, les actes de racisme religieux et de violence institutionnelle qui se sont produits. Extrait du communiqué : « Nous continuerons à œuvrer pour que nos politiques puissent toucher tous les Brésiliens et que nous n'ayons plus à déplorer d'épisodes regrettables de mépris flagrant, de racisme et d'intolérance envers les religions d'origine africaine et nos propres origines ».
Le SSP a affirmé que seuls quatre policiers militaires de la 2e compagnie du 16e bataillon (BPM/M) sont intervenus à l'intérieur de l'école.
Selon la témoin, qui a préféré rester anonyme, cet incident a provoqué un sentiment de gêne et de peur parmi les employés et les familles des élèves. L'employée lanceuse d'alerte affirme avoir été intimidée et interrogée par les policiers pendant environ 20 minutes.
Dans un communiqué, le médiateur de la PMESP a déclaré avoir ouvert une procédure demandant à l'inspection générale de la police militaire d'enquêter sur le comportement des agents, les images des caméras corporelles et celles du circuit interne de l'école. « Les indices de racisme religieux sont visibles et doivent être examinés avec rigueur et rapidité, afin que, si le crime est avéré, la sanction soit juste et pédagogique. Ce bureau du médiateur condamne fermement tout acte de cette nature et, à cet égard, annonce qu'il est en train de finaliser une proposition concernant les relations ethniques et raciales pour les agents de sécurité publique qui travaillent dans le cadre de la surveillance scolaire », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Le cabinet du médiateur a également déclaré qu'étant donné que le père de l'élève est un agent de sécurité publique de l'État de São Paulo, une deuxième procédure a été ouverte pour enquêter sur sa conduite.
Toujours selon le cabinet du médiateur de la PMESP, d'après les témoignages déjà enregistrés, y compris celui de la directrice de l'établissement scolaire, l'activité qui a été menée est conforme à la loi, qui rend obligatoire l'enseignement de l'histoire et de la culture africaine, afro-brésilienne et indigène dans le programme scolaire de toutes les écoles primaires et secondaires, tant publiques que privées.
Rappel - mortifère - nécessaire: dans cet État de São Paulo, la PMESP tue chaque mois, depuis dix ans consécutivement, une "moyenne" (terme insoutenable) macabre mensuelle de 8 enfants.
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(*) Escola Municipal de Educação Infantil.
(*) Iansã est la divinité, dans la tradition religieuses yoruba, qui symbolise le vent, la tempête, les éclairs, la mort et la renaissance.