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Billet de blog 25 mars 2025

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BAHIA■La famille de Mãe Bernadete porte plainte contre les pouvoirs fédéral et local

Les enfants de l'ex-leader de quilombo, feu Mãe Bernadete, ont intenté une action en justice pour dommages moraux contre le gouvernement fédéral et celui de Bahia, et demande une indemnisation de 12 millions R$. En compensation pour ses 3 petits-enfants, témoins de son assassinat, de 22 balles le 17/8/23. Le supposé meurtrier, de 16 balles, du fils de Bernadete, en 2017, a été libéré.

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Illustration 1
Qui a commandité le meurtre de Mae Bernadete Pacifico ? © DR

Le Tribunal suprême fédéral (STF), le 21 mars 2025, a décidé de rétablir la condamnation de Carlos Conceição Santiago, accusé de détention illégale d'armes à feu, dans l'affaire du meurtre de Maria Bernadete Pacífico Moreira, dite « Mãe Bernadete ».

Cette décision a été prise à la suite d'un appel interjeté par le ministère public de Bahia (MP-BA), qui contestait la décision de la Tribunal supérieur de justice (STJ) d'acquitter Carlos Conceição Santiago, qui aurait stocké les armes utilisées pour le meurtre de Mãe Bernadete.
 
L'action a commencé après que la police a arrêté Arielson da Conceição Santos, un suspect dans le meurtre de Mãe Bernadete. Au cours de l'interrogatoire, il a déclaré que les armes utilisées pour le meurtre étaient cachées dans l'atelier de Carlos Conceição Santiago. Les agents de police se sont rendus sur place, où ils ont trouvé deux pistolets, trois chargeurs et 38 cartouches.
 
La défense de Carlos Conceição Santiago avait affirmé que la perquisition était illégale parce qu'elle a été effectuée sans mandat. Le STJ a accepté l'argument et annulé les preuves, ce qui a conduit à l'acquittement de l'accusé. Cependant, le MP-BA a fait appel, arguant que l'action de la police s'appuyait sur l'idée que les crimes permanents justifiaient une entrée sans mandat.
 
La juge Cármen Lúcia Antunes Rocha, du STF, s'est donc rangée, le 21 mars 2025, à l'avis du MP-BA et a déclaré qu'il était légal de pénétrer dans un domicile sans mandat lorsqu'il existe des raisons fondées indiquant un flagrant délit. La ministre du STF a souligné que la police disposait de preuves concrètes de la présence des armes sur les lieux et que la saisie du matériel prouvait la légalité de l'opération. Les analyses médico-légales ont confirmé que les armes trouvées avaient été utilisées pour le meurtre, et Carlos Conceição Santiago lui-même a admis être en possession de ces armes. En conséquence, la condamnation de Carlos Conceição Santiago a été rétablie et il devra purger une peine de cinq ans et trois mois de prison et payer une amende.
 
Mais l'identité des commanditaires, et les raisons profondes de ce meurtre restent totalement inconnues, en ce 25 mars 2025.
  
  

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La 2e Chambre du Tribunal de Bahia (TJBA) a ordonné, le 6 février 2025, la libération de Willian Portugal Brito, soupçonné d'avoir participé au meurtre du leader quilombo Flávio Gabriel Pacífico dos Santos, connu sous le nom de "Binho do Quilombo", l'un des fils de Mae Bernadete. Le meurtre a eu lieu en 2017, dans la communauté quilombo de Pitanga dos Palmares*, à Simões Filho (BA). Willian Portugal Brito avait été incarcéré en juillet 2024, le 17 de ce mois là, mais l'action officielle en justice d'habeas corpus de son défenseur - Reinaldo da Cruz de Santana Júnior, 41 ans - avait été déposée après 150 jours de son incarcération. L'avocat avait fait valoir que la détention provisoire de son client était trop longue. La défense a également fait valoir que l'accusation remonte à des actes criminels présumés qui ont eu lieu en 2017 et qu'aucune accusation n'a encore été déposée par le ministère public (MP-BA).
Le collège des juges s'est rallié aux arguments présentés par la défense et a remplacé l'arrestation par des mesures de précaution, telles que l'utilisation d'un bracelet électronique, l'interdiction de se rendre dans des bars, des fêtes et des restaurants et de quitter le district sans autorisation judiciaire.
« Bien que la complexité de l'enquête, le long parcours procédural de l'affaire initiale, la gravité du délit examiné et les particularités qui l'entourent soient évidents, il ne faut pas oublier que les actes criminels remontent à 2017, sans que l'enquête ait été clôturée ou que des accusations aient été portées à ce jour », indique un extrait de la décision. Et la rapporteure - la juge de 2e instance Inez Maria Brito Santos Miranda - de cette affaire d'ajouter : « L'individu ["patiente"] ne peut pas continuer à voir sa liberté réduite pour une période indéfinie pendant que nous essayons de trouver un minimum de preuves de sa paternité».
La mort de "Binho do Quilombo" fait toujours l'objet d'une enquête depuis ... septembre 2017. Il a été abattu, dans sa voiture, de 16 balles, dans le quilombo. Comme sa mère, six ans plus tard.
 
 Mais l'identité des commanditaires de ce meurtre reste inconnue, en ce 25 mars 2025.

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En janvier 2025, la famille de Mãe Bernadete a demandé une indemnisation de 11,8 millions R$ (1,8 million US$) dans le cadre d'un procès qui met en évidence les manquements du gouvernement fédéral et du gouvernement de Bahia. La défense affirme que Mãe Bernadete n'a pas été suffisamment protégée et demande que l'on s'occupe de son petit-fils, qui a pris la tête de l'association des quilombos.

L'action judicaire est en cours au niveau fédéral. Dans la demande, qui a été déposée le 16 janvier 2025, la défense de la famille demande 11,8 millions de R$ de dommages moraux pour les trois petits-enfants qui se trouvaient avec la victime le jour du crime et pour une fille de feu la cheffe du quilombo. La fille de Mãe Bernadete est la mère de ces trois personnes. 
 

Outre les gouvernements de l'Etat de Bahia et de l'État fédéral, l'action en justice dénonce également un organisme et une association, l'Institut pour le développement de l'éducation, des échanges, de l'art et de la durabilité et l'Institut pour la protection, la promotion des droits de l'homme et (IPPDH) qui ont participé à la protection physique de Mãe Bernadete. Mãe Bernadete avait été incluse dans le programme de protection des défenseurs des droits de l'homme (PPDDH) du gouvernement fédéral.
En 940 pages, la défense présente des documents et cite des rapports sur le crime, retraçant l'historique des actions qui ont conduit à la mort de Mãe Bernadete.
« Les données montrent que la participation de l'État de Bahia est un désastre, depuis le retard dans la délimitation du territoire, l'installation d'une prison sur le territoire [la colonie pénitentiaire de Simões Filho], qui devait initialement être une usine de chaussures, la permissivité de l'occupation des membres de la faction sur les terres des quilombos, jusqu'aux échecs du programme de protection, qui est géré par des personnes qui n'ont pas l'expertise nécessaire », a déclaré l'avocat David Mendez, qui a intenté l'action en justice.
 
L'action en justice comprend également une demande d'injonction pour que le petit-fils de Bernadete Pacífico, Wellington Gabriel de Jesus dos Santos, soit maintenu dans le Programme de protection des défenseurs des droits de l'homme (PPDDH), en bénéficiant d'une sécurité et d'un soutien adéquats.
Dans une interview accordée au site G1, l'avocat David Mendez a souligné les problèmes liés à ce service, qui a commencé à être offert au jeune homme de 22 ans en novembre 2024, quelques mois après qu'il ait pris la direction de l'association quilombola. Parmi ces problèmes, citons le manque de blindage et d'entretien de la voiture utilisée par Wellington Gabriel de Jesus dos Santos, le fait qu'il ne porte pas de gilet pare-balles et le changement constant de la personne responsable de la sécurité. Autant de points énumérés et incriminés dans l'action en justice. Le plaignant demande également au tribunal de nommer des procureurs spécifiques pour travailler sur l'affaire, en raison de leur expérience des questions liées à la protection des communautés traditionnelles et des droits de l'homme à Bahia.
 
 

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(*) La communauté Pitanga dos Palmares, sur la commune de Simões Filho, a vu ses terres reconnues par l'Institut national de la colonisation et de la réforme agraire (Incra), près de huit mois après l'assassinat de la ialorixá, Mãe Bernadete, et plus de six ans après l'exécution de son fils Flávio Gabriel Pacífico dos Santos, connu sous le nom de Binho do Quilombo.  La déclaration publiée au Journal officiel fédéral [Diário Oficial da União] lundi 8 avril 2024 indiquait que la zone délimitée comme quilombo totalise environ 647 hectares, où 150 des 162 résidents sont déclarés quilombos, selon le recensement de 2022 (IBGE). Bien que la communauté soit reconnue par la Fondation culturelle Palmares comme un vestige de quilombo depuis 2004, la population établie dans la ferme de Mucambo au XIXe siècle, après avoir survécu au régime esclavagiste, est confrontée à des conflits territoriaux depuis 1940, avec la création d'oléoducs pour le transport du pétrole dans la région.

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