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Billet de blog 29 août 2025

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Favoritisme d'un contrat de traitement de déchets: 3 millions de Bahianais en péril?

À Bahia, au Brésil, un maire élu avec les voix de l'extrême droite a conclu avec l'entreprise du fils d'un ex-gouverneur affilié à un parti d'extrême droite un contrat, sans appel d'offres, d'envoi de déchets et de gravats dans une décharge, sans contrôle indépendant ; le ministère public et les organismes environnementaux alertent sur les risques de contamination.

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Illustration 1
© DR

La mairie de Dias d'Ávila, sous la direction du maire réélu (en 2024) Alberto Castro (PSDB, droite), qui a fait campagne avec une coalition de partis de droite et 2 partis d'extrême droite (Republicanos, União Brasil) a conclu un contrat de près de 2 millions R$ (360.000 US$) avec la société Recycle Waste Energy, appartenant à Vitor Souto, fils de l'ancien gouverneur de Bahia Paulo Souto, du parti União Brasil.
Vitor Souto a été cité, dans nos colonnes, dans plus d'une dizaine d'articles, dans une autre affaire retentissante : l'assassinat prémédité de la mère de saint Mãe Bernadete, 73 ans, exécutée de 22 balles en août 2023 en périphérie de Salvador de Bahia dans son quilombo.
L'accord avec la mairie de la ville de Dias d'Ávila - sise à une soixantaine de kilomètres de Salvador de Bahia - conclu sans appel d'offres, prévoit l'envoi de milliers de tonnes de déchets ménagers et de gravats de cette ville de 75.000 âmes, vers une décharge exploitée par l'entreprise de Vitor Souto, qui fait l'objet d'une enquête du ministère public fédéral (MPF) en raison du risque de contamination d'une nappe phréatique cruciale pour la grande périphérie de Salvador.

Illustration 2
Vitor Souto

Le contrat n° 16/2025, publié au Journal officiel de la municipalité, prévoit le paiement de 110 R$  (19,64 US$) par tonne de déchets solides et de 30 R$ (5,35 US$) par tonne de gravats, soit un total de 1.996.000 R$. L'administration du maire Alberto Castro a justifié la dispense d'appel d'offres en invoquant le «caractère d'urgence», conformément à la loi n° 14.133/21, la nouvelle loi sur les appels d'offres.
 
Interrogée par le journal on line É Notícias sur les facteurs spécifiques qui caractériseraient cette urgence et sur les risques mentionnés dans le contrat, la mairie de Dias d'Ávila n'a pas répondu.

Le contrat a été signé alors que la société Recycle Waste Energy fait l'objet d'intenses interrogations. L'entreprise fait l'objet d'une enquête du MPF dans le cadre de l'enquête civile publique n° 1.14.000.000539/2025-84, à la suite d'allégations selon lesquelles la décharge dont elle est responsable menace de contaminer l'aquifère Marizal-São Sebastião, qui alimente en eau environ 3 millions de personnes à Salvador, Lauro de Freitas, Simões Filho et Camaçari.

Le permis d'exploitation, délivré par l'Institut de l'environnement et des ressources hydriques (INEMA), est contesté par des organisations environnementales. Selon certaines plaintes, l'organisme aurait autorisé l'exploitation sans exiger l'étude d'impact environnemental (EIA-RIMA), obligatoire pour les projets à fort potentiel polluant. Au départ, l'équipe technique de l'INEMA s'était prononcée contre l'autorisation, mais les techniciens ont été remplacés et une nouvelle équipe a délivré les permis, ignorant les avis contraires de l'entreprise publique de l'eau (Embasa), du conseil régional d'ingénierie et d'agronomie de Bahia (CREA-BA) et du Conseil de gestion de la zone protégée APA (Áreas de Proteção Ambiental) Joanes-Ipitanga.
 

Un autre point critique du contrat concerne le modèle de contrôle. La clause 15.2.3 prévoit que la vérification de la quantité de déchets destinés à la décharge – et, par conséquent, du montant à payer par la municipalité – sera effectuée exclusivement à partir des tickets de pesée et des rapports mensuels fournis par la société Recycle Waste Energy. Ce modèle, appelé « contrôle dépendant », signifie que la municipalité renonce à des vérifications indépendantes, à des audits externes ou à des inspections surprises, se fiant uniquement aux données autodéclarées par l'entreprise.
 
 

Contrat Dias D'Avila (PDF 15 p.) © DR (pdf, 746.0 kB)

« Cet arrangement crée un conflit d'intérêts insoutenable. Comme l'entreprise est payée à la tonne, elle a tout intérêt à déclarer des volumes supérieurs à la réalité. Sans contrôle externe, cela ouvre la voie à des défaillances opérationnelles, telles que des balances déréglées, voire à des fraudes délibérées, telles que la duplication des pesées ou la création de « déchets fantômes », a déclaré un auditeur public interrogé par É Notícias, sous couvert d'anonymat.
 

É Notícias a également contacté l'Institut pour l'environnement et les ressources en eau de Bahia (INEMA) - organisme public sur la selette dans une affaire de corruption en ce moment même -  et la société de Vitor Souto, Recycle Waste Energy, pour obtenir des commentaires sur l'octroi des licences et le modèle de contrôle, mais, tout comme la mairie, aucune réponse ne leur a été adressée.
Les dirigeants communautaires et les associations environnementales estiment, quant à elles, que le contrat comporte des éléments graves qui nécessitent une enquête immédiate de la part du ministère public de Bahia (MP-BA) et de la Cour des comptes de l'État (TCE-BA), notamment des indices possibles de favoritisme politique, une menace pour la sécurité hydrique régionale et un risque de gaspillage des ressources publiques.
 

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