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Coutances (Jazz sous les Pommiers, 4 au 11 mai) a comblé son public. Plus que jamais : en pulvérisant les records. Qu’on en juge à ces chiffres : 97% de taux de remplissage - 47 concerts complets sur les 55 proposés - 34 155 billets émis - 2 447 personnes abonnées. Et à cette journée/type : Brad Mehldau à 15h/Naïssam Jalal à 18h/Kareen Guiock Thuram à 20h/Fred Hersch (Mood Indigo, au-delà du sublime) à 22h. Ivresse ininterrompue. Deux artistes sont retenus dans une nouvelle résidence (3 ans), soutenus financièrement par la BNP. Les lauréats jouent la parité : Marion Rampal et le tromboniste Robinson Khoury. Le directeur Denis Le Bas, sans ambages : « on va les aider dans leur ascension ». Sacré défi : Marion pointe déjà parmi les calibres. Née à Marseille, formée par Raphaël Imbert, vocaliste d’Archie Shepp, marquée par des compositeurs/rices aussi variées que Joni Mitchell, Duke Ellington et Archie Shepp, Marion est une chanteuse/poétesse. Les titres du dernier CD, Oizel, paru l’hiver dernier, enlacent les salles, comme ce 10 mai, au Théâtre de Coutances. La conteuse ouvre ses récitals comme un recueil de poèmes. On dirait du Rimbaud, veiné de la mélancolie des musiques du britannique Robert Wyatt (80 ans en janvier 2025). Denis Le Bas ne s’y est pas trompé. Marion accueille avec lui, selon les termes du programme, « le premier concert chansigné dans l’histoire du festival ». La mémoire des proches disparus crépite dans l’œuvre de Marion (« je pense à eux chaque jour : je l’écris à chaque fois, c’est-à-dire que j’écris tout le temps »). De ce terreau magnifique, présage Lebas, s’épanouiront les créations inventées par la résidente. Un mariage escompté, car la chanteuse compte bien s’épanouir encore davantage ici, à Coutances, où la mémoire des fameux standards du jazz reste gravée dans les murs. En effet, on peut taxer Jazz sous les Pommiers de festival du jazz mélodique, comparé au formidable Jazzdor Strasbourg/Berlin, plutôt free. Le tout, à Coutances dans le bain matriciel d’un public « maison ». Fierté de Le Bas : « près de la moitié des spectateurs viennent de La Manche, près des deux tiers viennent de Normandie. Ils suivent les projets dans la rue, dans les jardins, dans les scènes locales ».

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Surtout si, dans le cas de Marion Rampal, les concerts représentent autant de claques que celui-là. Deux traductrices en langue des signes au bord de l’estrade - le « Don’t Think Twice, It's All Right » de Bob Dylan à hurler de bonheur - un blues venu d’ailleurs (« Maudire », composé pour sa fille avec le guitariste Matthis Pascaud) - le jazz (« Les Mots » avec le souffleur Christophe Panzani, laconique mais puissant) - le duo chanté avec Laura Cahen (« Nuit Forêt»). Douceur partout : l’on ne sait plus, sur son fauteuil, si l’on médite ou si l’on fait la sieste. Le vœu de la magicienne se réalise, ouvrir le cœur « aux fleurs qui poussent enfin ». Rappels en rafales. La force imaginative de Marion, son attraction pour tous les patrimoines (celui de Coutances n’est pas mince), la vénération pour les génies de la musique (Duke Ellington), le sens inné de la synthèse, ont pris leurs marques. Ici, qui s’avouerait inquiet pour la richesse de la suite ? Surtout après les phénoménales interprétations de Marion (Le Jazz et la Java - Sur l’écran noir de mes nuits blanches), dans les rares réussites de l’hommage à Claude Nougaro (New Garo) à la salle Marcel-Hélie le 10 mai (eh oui, elle enchaînait sur la scène de New Garo le soir-même de sa propre prestation). Chapeau bas!
Chanson aussi, Kareen Guiock Thuram. Sur quasiment toutes ses (nombreuses) affiches de l’été, l’apparition de la Française a éberlué les festivaliers. Née à Champigny-sur-Marne, adolescence en Guyane, déconcertante d’humilité, la présentatrice du JT de M6 m’avoue s’être sentie chez elle dans tous les festivals. Accueil forcément chaleureux à Coutances le 8 mai. Pas de quoi me surprendre. Son interprétation du I Put a Spell on You version Nina Simone puise sans forcer au plus intime des âmes. I Love You Porgy agit comme un baume. Kareen compose les paroles. Sur des intonations suaves et percutantes.

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Le 8 mai, son engagement sincère et généreux pour conquérir la salle paient. Le public reconnaît le cri de Nina qui traverse la peau et touche le cœur. Kareen : « pour moi, le visible vaut l’invisible et les rêves. J’ai ressenti le message de Nina Simone. La vibration de la voix. Le son de la souffrance d’une femme déchirée par sa bipolarité. J’ai eu envie de transmettre sa vérité avec mes propres intonations ». La vie, on ne la remontre pas à la journaliste (trente années d’expérience). La vie que l’on voit. Celle qu’elle a éprouvée. La jeune briscarde a franchi les obstacles. Ainsi est né le disque Nina. Quelques semaines plus tard, nous sirotons un rafraîchissement au bord de la Seine. La personne possède un talent rare de mettre ses vis-à-vis à l’aise. Lumineuse. Comparée à son modèle, la jeune Nina qui se réalisait, Kareen se proclame « vieille chanteuse qui débute ». Chanteuse de soul ? Elle réfléchit. La réponse (« une chanteuse de blues ») me désarçonne. Elle insiste : « Nina m’a révélée ». Et argumente. À son sens, les rythmes et les airs de l’Afrique noire sont restés les mêmes qu’il y a deux siècles, quand l’esclavage prospérait. Les rythmes qui ont transité par la Caraïbe, ceux qui ont prospéré en Louisiane, résonnent encore. Ceux-ci représentent le plus bel héritage. Kareen : « Les sons de la diaspora me rapprochent des racines que j’ai en commun avec les inventeurs de cette musique. Ce que nous avons de plus précieux ». Sur le racisme, un euphémisme lui permet de survoler la mêlée (je me permets une métaphore sportive, son époux Lilian vient de nous rejoindre). Kareen : « quand on est claire de peau, le destin n’est pas le même »... Kareen évoque ces évidences terribles sans pathos. Elle ne cherche aucunement à mettre l’interlocuteur mal à l’aise. Pourtant, l’émotion passe dans les moindres propos. L’ovation debout, à Coutances - un public pour le moins exigeant - l’a émue : « j’ai senti, ici, le souci de rendre de monde meilleur ». A 46 ans, la nouvelle voix de la soul (et du blues), fascinée par la technique vocale de Frank Sinatra, se déclare déterminée à étrenner toutes les scènes. La seule liste des concerts d'octobre 2024 remplirait une brochure. Sur une vague pareille, je prends tous les paris qu'aucune muraille ne résistera à sa détermination dans les deux prochaines années.
Pour ramener Jazz à Junas à l’équilibre, les organisateurs ont misé cette année sur une 31e édition plus posée. Défi gagné. Un jour en moins (17 au 20 juillet). Une baisse des charges. Des cachets raisonnables. Sébastien Cabrié, directeur des projets annonce : « nous avons réussi notre coup ». Pour défendre son « aventure de proximité » et le défi d’« oser une telle affiche dans un village de 1000 habitants », l’association s’est tournée vers une coloration allemande du programme qui reste au niveau. « Avec un soutien maintenu des collectivités territoriales et les trois-quarts des places vendues, nous nous retrouvons à l’équilibre », assure Sébastien Cabrié. Sagesse certes, néanmoins séquences de folie, comme le concert de la Sud-Coréenne Youn Sun Nah en trio avec le Belge Eric Legnini (piano) et le Français Tony Paeleman (claviers), dans la foulée d’une chaleur de 39° l’après-midi. La vocaliste et ses deux impeccables "machines à groove" délivrent une prestation exceptionnelle. On a tout écrit sur Youn : un phénomène, les éruptions dans les aiguës, la complicité avec le public, la variété du répertoire, sa beauté. Le 20 juillet à 21h, Youn déroule un menu de roi/reine. Gospel (Sometimes I Feel) ; Rock (White Rabbit) ; Classique (Albeniz) ; Jazz (Caravan, de Duke Ellington + un titre de Norma Winstone) ; Pop (Killing me Softly with his Song, des Fugees) ; Chanson française (La foule, de Piaf) ; Brésilien (un titre de Maria Joao) ; Indé (tonitruant Hot Knife, de Fiona Apple). Le public manifeste sa joie jusqu’au dernier rappel (le monumental Jockeys Full of Bourbon, de Tom Waits). Là, fusent les hurlements de félicité. Sébastien Cabrié : « Youn est déjà venue, c’est la coqueluche de Junas. Plus une place de libre » ! À l’issue du concert, dans les carrières de Junas (900 places), Youn, ébranlée par l’accueil, après une heure de signatures et de propos échangés avec les fans, me confie (en français) combien venir ici lui tient à cœur : « je ne trouve pas un tel échange dans les très grandes villes. À Junas, quand le concert commence, c’est comme si la porte se fermait sur le public et moi. On se retrouve coupés du monde. Il n’existe que nous dans l’enceinte. La qualité de partage devient considérable ». Ce samedi-là, cadeau. L’artiste me donne une autre raison. Youn : « la dernière fois que je suis venue, un orage a éclaté. Les risques de court-circuit m’ont empêché de chanter. Je devais partir le lendemain. J’ai constaté la tristesse des festivaliers. J’en ai pleuré. Ils sont ma famille. J’ai promis au public que je reviendrais ». La sauce, dans le Gard, c’est Youn qui l'a envoyée. Sur scène. Dans le village de Junas, il y avait sans doute - les jours suivants - du monde dans la rue Youn Sun Nah (chaque grand artiste qui a enflammé les carrières a sa voie à Junas).

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Le 18 juillet, les Carrières du Bon Temps de Junas accueillent Airelle Besson en début de soirée. Une plaque de rue à son nom a été inaugurée - en sa présence - par les édiles. "La première fois que la chose m'arrive", rédige l'artiste, flattée, sur son Facebook le lendemain. Elle fait partie d'un happy few de femmes et d'hommes du jazz honorés par une rue sur le plan géographique du bourg. La trompettiste fait également partie d'un autre happy few : celui des femmes qui jouent de cet instrument astreignant. Avec succès. Car le jeu de trompette de la Parisienne rayonne depuis plusieurs années, surtout en petites formations. Je l’avais vue illuminer La Maison des Océans (Paris/Jazz Festival St Germain des Prés - 2022), en duo avec le célèbre accordéoniste Lionel Suarez. Tonalité Allemagne oblige, voilà le Trio Besson/Sternal/Burgwinkel dans les carrières. Conversation avant le concert. J’observe que la forte personnalité montre encore plus d’assurance et de tonus que d'habitude (cela après deux heures d’entretien avec l'excellent spécialiste musique du Figaro, Olivier Nuc). Mais il faut se reposer avant le concert. Je promets deux questions, pas davantage. Comment fusionnent les musiques respectives des deux Allemands et la sienne ? « Comme quand un musicien de jazz en rencontre d’autres », formule la jeune femme. Airelle et le pianiste (Sebastian Sternal) se partagent les compositions (Par exemple JT, superbe et subtil hommage à John Taylor, par Sternal / Surprises ! Lyrique, tout en ruptures, par Airelle). Chaque titre évolue à trois, grâce au jeu enrichissant, limpide et délicat du batteur (Jonas Burgwinkel). Airelle brosse le tableau : « je ne connais pas le jazz allemand. Je prends la musique comme elle arrive. Que le pianiste s’appelle Benjamin Moussay, Edouard Ferlet ou Sebastian Sternal, je sais qu'il va se passer quelque chose. Les architectures de Sebastian ouvrent des espaces : je m’engouffre. On se suit dans la construction; puis on se cède la place ; enfin l'on évolue ensemble, cette dernière partie fournissant souvent l’occasion d’une improvisation totale. Le choix de l’instrumentation nous permet une liberté inédite. Nous inventons notamment sur un manque : celui de la contrebasse ».
Airelle explore à fond le morceau JT ce 8 juillet, offrant des trésors insoupçonnés de variations sur le thème. Plus loin, Prayer (Sternal) enchantera par son lyrisme. Dans Ma.ion (Airelle Besson), la soliste, portée par le batteur, agrippera l’auditeur à plusieurs reprises par un enchaînement inattendu des décollages. Les images se précipitent. On se serait cru dans Star Trek. Du grand art. L’attention est captée de bout en bout. Superbe prestation. On attend l’album du Trio avec impatience. Une dernière question (Airelle est épuisée). La résidence à Coutances ? Airelle (2015-2017) y a constaté un nouveau départ dans sa créativité, et dans la diffusion de sa musique. Dans un ultime effort, elle ajoute : « Denis Le Bas est pour beaucoup pour l’évolution du discours des résidents. Les musiciens lui doivent énormément ». D’avoir discuté avec le personnage à Jazz Sous les Pommiers, je m’en doutais un peu.
Bruno Pfeiffer
PS
Festivals : les autres événements de la saison :
- Sophie-Véronique Cauchefer-Choplin et Laurent Coulondre
aux grandes orgues de St Sulpice (Paris/Jazz Festival St Germain des Prés - Mai 2024).
Époustouflant
-Jérôme Etcheberry/Tcha Limberger The Viper Club
(Le Grand Village/ Un Piano Sous la Pinède - Août 2024)
Magnifique
- Brad Mehldau Solo (Jazz à La Villette - 8 Septembre 2024)
Sublime
CD’s
Marion Rampal, Oizel (Les Rivières Souterraines/L’Autre Distribution)
Kareen Guiock Thuram : Nina (BlueLine)
Pierre-François Blanchard, avec Thomas Savy : Puzzled (Les Rivières Souterraines/L’Autre Distribution)
Fred Hersch, Silent Listening (ECM)
Duke Ellington At his Very Best (4 CD - Frémeaux&Associés)
Airelle Besson Besson/Sternal/Burgwinkel (JMP, sortie le 4 novembre 2024)
CONCERTS

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Solaxis (photo, de G à D : Céline, Guillaume, Sophie, Timothée, Lisa, Géraldine, Camille - Crédit Anna Korbinska) ce mardi 8 octobre 2024 à l'Ermitage (Paris 20e). La formation unique, brillante et rodée, animée par la saxophoniste alto Lisa Cat-Berro, vaut le détour. La sœur de la vocaliste réputée Sonia Cat-Berro a monté un all-star original, soudé, hyper-tonique. Tous les passages du septet Solaxis, épaulé par des saxophonistes non moins d'exception et non moins féminines (Céline Bonacina - baryton/Géraldine Laurent- alto/Sophie Alour - ténor/Camille Maussion - soprano) et une section masculine solide (Timothée Robert (contrebasse) + Guillaume Quéméré, batterie), ont séduit. Citons Coutances, une référence pour le jazz de qualité. Les membres sus-nommé/es sont des carrures. Aussi, sont-ils/elles engagées chacun/es de leur côté dans de nombreux groupes, pour des dates nombreuses (je ne vous parle pas des tournées...). L'occasion d'écouter les arrangements inspirés de Solaxis devient par conséquent chaque soir plus rare. D'où la suggestion : ne pas louper cette occasion-ci!
HELVETICUS le 12 octobre au Sunset (Paris 1er) dans le cadre du festival Jazz sur Seine. Le trio fondé par le célébrissime batteur/percussionniste Daniel Humair, le tromboniste Samuel Blaser (Prix du Musicien Européen 2018 par l'Académie du Jazz), et le contrebassiste Heiri Känzig répand une identité forte. Helveticus tourne depuis 4 ans. Les protagonistes inventeront autour de standards et de leur second CD Our Way (Blaser Music / L'Autre Distribution), sorti en mai. Forts de leurs personnalités intègres, d'une formule inédite, et de leur succès croissant, les trois Suisses promettent, réalisent et partagent monts et merveilles.
Kareen Guiock Thuram, : profusion de dates tout l'automne et tout l'hiver : notamment le 7 décembre au
SORANO JAZZ/AUDITORIUM COEUR DE VILLE - Vincennes (94).
Jazz sur Seine, une 13e édition superbement programmée (voir lien), du 11 au 26 octobre : deux semaines positionnées "découvertes musicales" dans les clubs de jazz de Paris et d’Île-de-France. Une offre éclectique associant les révélations aux grands noms du jazz et autres talents méconnus, à choisir parmi plus de 450 artistes et 200 concerts. Temps fort des retrouvailles avec ce festival d'automne, la Soirée Showcase. L'alléchant événement (unique dans l'année, et sans doute dans les deux hémisphères!) aura lieu le 16 octobre dans les clubs légendaires de la rue des Lombards (Entrées libres aux Baiser Salé - Duc des Lombards - Sunside/set). Si vous ne pouvez pas attendre le 11, une recommandation : laissez-vous embarquer par le formidable trio de Jerôme Sabbagh les 9 et 10 octobre au Sunset. Le guitariste américain Ben Monder (très intéressant), et le phénoménal Daniel Humair à la batterie, mèneront la danse à partir de 21h avec l'original saxo ténor français installé à New-York. Enfin, une suggestion pour l'ouverture de JSS : Adèle Viret au Comptoir (Fontenay sous Bois) le vendredi 11 octobre à 20h45. Avec Adèle VIRET (violoncelle, compositions) - Wajdi RIAHI (piano) - Oscar VIRET (trompette) et Pierre HURTY (batterie). Adèle Viret est lauréate de l’Euroradio Jazz Competition 2024 et du dispositif FoRTE. Elle se produit également au piano. Le père des deux Viret du quartet n'est autre que le célèbre et talentueux Jean-Philippe Viret, l'une des figures de la contrebasse jazz européenne.
Guillaume de Chassy le 16 octobre sur la scène du Bal Blomet (Paris 15e), dans cadre des concerts Jazz Magazine. Le compositeur transmettra l'esprit terrien, aérien et céleste de Charles Trénet, le chanteur, compositeur, poète, sans qui (selon la formule définitive de Jacques Brel), "nous serions tous devenus comptables"! Sur le disque ("Trénet en passant" - Label CAD/L'Autre Distribution), le pianiste convoque André Minvielle (chant) et Géraldine Laurent (sax alto). Pour couronner le tout, Daniel Yvinec signe les arrangements. Dans le genre hommage/re-création/expiration, l'album est solaire. Les rafales de lumière s'enchaînent. Géraldine remplace un orchestre entier. Son jeu allume des incendies. Dédé scatte à merveille. Les ostinatos du leader soulèvent ce beau monde. Quant à la direction musicale, Yvinec sertit un nouveau bijou. La musique nous enlace comme les personnages d'une toile de Chagall. On s'envole. Ecoutez sur ce lien "Il y avait des arbres". On a pas envie de descendre. En tous cas pas moi.
Airelle Besson, le 17 octobre à Nanterre, avec le Trio, et Clémence Colin
Youn Sun Nah, 15 dates en octobre - dont les 19 et 20 octobre à la Philarmonie de Paris
Robinson Khoury le 21 octobre au Café de la Danse (Paris 11e - à 100m de La Bastille). L'album en trio MŸA (Komos/Big Wax/Believe), puissant, lyrique et serein - avec Anisa Nehari : percussions, vocals et Leo Jassef : keyboards, vocals - est sorti le 14 juin 2024.
Hommage au guitariste Christian Escoudé ce dimanche 6 octobre au NEW MORNING (Paris 10e) à 19h. Une vingtaine de figures du jazz européen encore en activité partageront avec la salle la tristesse de voir un ami, collègue guitariste ou compagnon de route nous quitter le 13 mai 2024. Citons Anne Paceo, André Villéger (inspiré comme jamais en concert cet été), Hugo Lippi, Boulou Ferré, Philip Catherine, Olivier Hutman (qui m'avait présenté Escoudé en... 1983), Stéphane Belmondo, Stéphy Haïk, Florin Nicolescu, Simon Goubert, Elios Ferré, Noë Reinhardt, Rocky Gresset, etc. Une distribution à la hauteur du talent dont nous éblouissait à chaque sortie le brillant soliste, né à Angoulême en 1947.
DÉDICACE
Je dédie la revue des festivals à quatre glorieuses attachées de presse, sans lesquelles le jazz n’aurait pas enregistré le même retentissement aujourd’hui en France : Sylvie Durand, Sophie Louvet, Agnès Thomas et Muriel Vandenbossche. Qu’elles en soient remerciées.