à la mi-janvier 2011, la journaliste Sylvie Matton, auteure du document publié par Paris-Match du 20janvier, s'est entretenue à plusieurs reprises avec Christian Bonnet, ministre de l'intérieur de 1976 à 1981, donc en fonction lors de la mort de son collégue Robert Boulin. Dans son interview, M. Bonnet confirme* que la découverte du cadavre de Robert Boulin lui a été annoncée dans la nuit du 29 au 30 octobre 1979, alors qu'officiellement, le corps du ministre fut découvert à 8 h 40 le 30 Octobre ....
Extraits :
Christian Bonnet : "J'ai appris la mort de Robert Boulin, alors que j'étais dans mon lit, dans mon sommeil, la nuit du drame. On m'a appelé, mais on avait pas beaucoup de mal, puisque j'étais au ministère de l'Intérieur".
-Vous souvenez-vous de l'heure exacte ?
CB : "Au petit matin, (...) vers 3 h".
-Pouvez-vous préciser qui vous annonce ça ?
CB "le directeur de cabinet"
- Pas le permanencier ?
CB "Vous savez, c'est une chaine, on ne réveille pas le ministre comme ça, on passe par son collaborateur le plus immédiat, qui habitait également le ministère ".
- Est-ce que vous vous souvenez du nom du permanencier ?
CB "Pas du tout"
-On a entendu le nom de Claude Guéant comme permanencier ce soir-là ?
CB "c'est possible"...
-Claude Guéant était membre de votre cabinet ?
CB " Ah oui, tout à fait, c'est lui qui, à mon cabinet était chargé des problémes de sécurité, aux côtés de M. Paolini, le directeur de cabinet, ancien préfet de police (...)
C'est Claude Guéant, qui, au sein du cabinet , où chacun avait son domaine, de manière à éviter les bagarres , qui sont toujours nocives et tellement fréquentes, hélas, dans les cabinets. C'est lui (Claude Guéant) qui avait le secteur en question". (...)
à suivre
* Le journaliste Benoit Collombat avait également recueilli le témoignage de Christian Bonnet, qui figure dans son livre, un homme à abattre, contre-enquête sur la mort de Robert Boulin, Fayard 2007.
Le procureur général de Paris, Le Mesle, dans son refus en septembre 2007 de réouvrir l'instruction pour homicide, n'avait pas daigné s'intéresser au fait nouveau qu'était la nouvelle heure de la découverte du corps. Il s'était borné à constater que Raymond Barre, qui avait fait état, lui aussi, de son réveil en pleine nuit pour la même raison, était décédé... Ni M. Le Mesle, ni son successeur Faletti n'ont envisagé d'interroger Christian Bonnet, qui est, lui, toujours bien vivant !