Israël (2) Le cauchemar au fond du puits. Les preuves.

^.

«  Le 30 mars 2018, Jour de la Terre qui commémore la grève de 1976 et son bilan tragique, un certain nombre d'activistes de Gaza ont organisé une grande manifestation destinée à réclamer le droit au retour des réfugiés palestiniens. 30 000 personnes se sont spontanément rassemblées, manifestant pacifiquement. Prévues pour se terminer au bout de 15 jours (célébration du jour de la Nakba le 15 mai) ces manifestation se sont prolongées pendant près de 18 mois.

Nous avons tous vus ces images de tireurs d'élite israéliens armés de fusils sophistiqués tirer pour tuer des manifestants désarmés, même des enfants, même des journalistes et du personnel médical, tous clairement identifiés. Ces images ont choqué l'opinion mondiale à un tel point que les israéliens ont décidé alors de blesser les manifestant pour les handicaper (le public est surtout sensible aux nombre de morts). Et pour être sûr du résultat, Tsahal n'a pas hésité à fournir des balles explosives à ses tireurs d'élite (interdites par la Convention de Dublin de 2008, Convention que n'a pas signée Israël !). 
Les Nations Unies ont ainsi dénombré que plus des 3/4 des 8079 blessés sont des jeunes, désormais handicapés à vie ("6,106 injured by snipers leading to life-changing wounds »). » 

Gaza, une génération en béquilles. - YouTube

« 42 genoux en un jour » : des tireurs d’élite israéliens relatent la fusillade des manifestants de Gaza
https://agencemediapalestine.fr/blog/2020/03/09/42-genoux-en-un-jour-des-tireurs-delite-israeliens-relatent-la-fusillade-des-manifestants-de-gaza/

.

«  Le mardi 28 juin 2022, vers 4 heures du matin, une trentaine de policiers israéliens et d'agents de l'Agence de sécurité israélienne (ISA), dont certains masqués, sont arrivés au domicile de la famille Rweidi, dans le quartier de Silwan à Jérusalem-Est. Plusieurs d’entre eux sont entrés dans la chambre de Majd (15 ans), le réveillant effrayé. Le père de Majd a tenté de rassurer son fils et lui a dit qu’ils étaient policiers. Lorsque Majd a répondu à son père : « Que suis-je censé leur faire ? l'un des policiers l'a poussé avec force et Majd l'a repoussé. D'autres policiers se sont jetés sur l'adolescent, l'ont battu puis l'ont arrêté, pieds nus et torse nu.

Les policiers ont menotté Majd et ont continué à le battre pendant qu'il se rendait au centre de détention du complexe russe à Jérusalem-Ouest. Dans l'établissement, les policiers ont battu l'adolescent jusqu'à ce que son avocat arrive et photographie les contusions qu'ils ont laissées sur son visage et son corps. (voir dans le lien ci-dessus) Majd a été interrogé et accusé d'avoir jeté des pierres sur des véhicules de colons et de police. Vers 16 heures, il a été emmené au tribunal de première instance de Jérusalem, environ 12 heures après avoir été tiré du lit, battu et interrogé – et n'a reçu ni nourriture ni boisson pendant tout ce temps. Le juge a prolongé la détention de Majd de deux jours, durant lesquels il n’a pas été interrogé mais simplement détenu en cellule. Il a été libéré dans l'après-midi du 30 juin 2022, après que son père a signé une garantie de libération sous caution de 5 000 NIS (~1 505 USD), et a été assigné à résidence pendant sept jours.

Cet incident n'est pas une exception mais la règle pour de nombreuses familles palestiniennes à Jérusalem-Est. Une longue lignée d’autorités israéliennes sont complices de cette violence et la facilitent. Dans ce cas, ce sont les policiers qui se sont rendus au domicile familial en pleine nuit, ont réveillé toute la maison et ont violemment traîné Majd, 15 ans, hors de son lit ; les agents de l’ISA (Shin Beth) qui les ont escortés ; les policiers qui ont interrogé l'adolescent après qu'il ait été tiré du lit et battu à plusieurs reprises ; les gardes qui l'ont emprisonné ; et enfin, le juge qui a approuvé la prolongation de son arrestation – dont le but n'était pas clair puisque Majd n'a pas été interrogé à nouveau – et l'a assigné à résidence sans procédure judiciaire lui permettant de se défendre. C’est ainsi que les autorités israéliennes gèrent systématiquement la vie des Palestiniens à Jérusalem-Est, jouissant de pouvoirs étendus et n’ayant aucune responsabilité pour leurs actes.
B’Tselem   14 août 2022

Hagai El-Ad est le directeur de B'Tselem.
« Traître » pour certains ministres israéliens, héros pour les défenseurs des droits de l'homme, ce Juif israélien poursuit envers et contre tout, son travail, qu'il juge indispensable pour le bien des Palestiniens, mais aussi pour celui des Israéliens.
B’Tselem, « à l'image de » en hébreu, est une organisation qui documente depuis 1989 les violations du droit international en territoire palestinien.

English version
Israel Police and ISA agents severely beat 15-year-old in East Jerusalem
https://www.btselem.org/jerusalem/20220814_israel_police_and_isa_agents_severely_beat_15_year_old_in_east_jerusalem

Israël reste le seul pays au monde à poursuivre automatiquement et systématiquement des enfants devant des tribunaux militaires.
Et pourtant, les dirigeants internationaux gardent le silence
À leur arrivée dans un centre d’interrogatoire israélien, 80 % des enfants sont fouillés à nu par des soldats israéliens
Et peuvent être condamnés jusqu’à 20 ans de prison pour jets de pierre

Pourquoi Israël peut torturer les enfants palestiniens qu’il arrête en toute impunité
https://www.middleeasteye.net/fr/opinion-fr/guerre-israel-palestine-droits-enfants-torture-detention-droits-impunite

Guerre Israël-Palestine : Israël aurait ordonné la fermeture d’une ONG pour avoir signalé le viol d’un adolescent
https://www.middleeasteye.net/fr/actu-et-enquetes/guerre-israel-palestine-dcip-ong-enfant-viol-detention-repression-societe-civile-etat-unis

Non, ça  ne date pas du 7 octobre

Cris, menaces et passages à tabac : les enfants palestiniens victimes de maltraitances en détention (2016)
https://www.middleeasteye.net/fr/reportages/cris-menaces-et-passages-tabac-les-enfants-palestiniens-victimes-de-maltraitances-en
Le nombre d’enfants arrêtés en Cisjordanie et à Gaza a considérablement augmenté au cours des derniers mois. Selon le rapport du DCIP, 40 enfants ont été tués par les forces israéliennes en Cisjordanie au cours des six derniers mois (2016)

C’est le 7 octobre qui est le fruit de 75 ans d’un apartheid éhonté, d'un colonialisme de plus en plus obscène, d’ultra violence systématique et de la trahison par des Etats vampires, de tous les Israéliens décidés par leur actes à être autre chose que l’héritage démentiel du nazisme.

Environ 500 à 700 enfants palestiniens, dont certains n’avaient que 12 ans, sont détenus et poursuivis chaque année devant les tribunaux militaires israéliens, selon Defence for Children International – Palestine (DCIP).

AMNESTY INTERNATIONAL RAPPORT 2022/23
ISRAËL ET TERRITOIRES PALESTINIENS OCCUPÉS 
TORTURE ET AUTRES MAUVAIS TRAITEMENTS
https://www.amnesty.org/en/location/middle-east-and-north-africa/israel-and-occupied-palestinian-territories/report-israel-and-occupied-palestinian-territories/

« Les forces israéliennes ont continué de se livrer à des actes de torture et d’autres mauvais traitements sur des détenu·e·s palestiniens. Comme les années précédentes, Mahash, l’unité d’enquête interne de la police, n’a pas examiné les plaintes pour torture de manière appropriée.
Le 24 novembre, le tribunal de district de Beersheba a ordonné la prolongation pour quatre mois de la détention à l’isolement d’Ahmad Manasra, emprisonné à l’âge de 13 ans en 2015 et maintenu à l’isolement depuis novembre 2021, ce qui équivaut à de la torture. Ce même tribunal avait rejeté en septembre la demande de remise en liberté anticipée pour raisons médicales présentée par ce détenu, qui souffre de graves problèmes de santé mentale » 

PDF en version française complète du rapport Amnesty 2022/2023.

Sur les 1 300 plaintes pour torture déposées contre les interrogateurs du Shin Bet depuis 2001, seules deux ont abouti à des enquêtes pénales et aucune n’a donné lieu à une mise en examen.

Nouvelles preuves de crimes de guerre contre des détenu·es palestinien·nes : le procureur de la CPI doit enquêter
https://www.fidh.org/fr/regions/maghreb-moyen-orient/israel-palestine/cpi-enquete-israel-crimes-guerre-palestine

Les méthodes de torture révélées dans la dernière enquête ne diffèrent pas de celles utilisées dans des dizaines de témoignages rassemblés chaque année par le Comité public contre la torture en Israël : passages à tabac, immobilisations douloureuses, privation de sommeil, privation de nourriture, exposition au froid et au chaud intense, menaces contre les membres de la famille du détenu, isolement et refus d’accès à un avocat.
Tout cela constitue des pratiques connues du répertoire du Shin Bet.

DES DÉTENUS PALESTINIENS SONT SOUMIS À DES ACTES DE TORTURE ET DES TRAITEMENTS DÉGRADANTS
Amnesty International
https://www.amnesty.be/infos/actualites/article/detenus-palestiniens-soumis-actes-torture-traitements-degradants

« L’un des agents israéliens qui sont arrivés s’est approché de moi et m’a frappé sur le côté gauche, puis il a sauté à pieds joints sur ma tête, enfonçant ma tête encore davantage dans le sol, il a ensuite continué de me donner des coups de pied alors que j’avais la tête au sol, dans la poussière, les mains attachées dans le dos. Puis il a pris un couteau et a déchiré tous mes vêtements sauf mes sous-vêtements et a utilisé un bout de mes vêtements déchirés pour me bander les yeux. Les coups sur mon corps se sont poursuivis, à un moment, il a commencé à me sauter sur le dos, trois ou quatre fois, tout en criant : “Meurs, ordure”… À la fin, avant que cela ne s’arrête enfin, un autre agent m’a uriné sur le visage et le corps tout en nous criant “de mourir”. »

Une nouvelle étude détaille les tortures sexuelles infligées aux prisonniers palestiniens détenus en Israël
New study details sexual torture of Palestinian prisoners in Israeli detention
https://benwhite.org.uk/2016/01/13/new-study-details-sexual-torture-of-palestinian-prisoners-in-israeli-detention/

PDF en version française (courte), en cliquant sur la flèche en dessous
.

University of California, Santa Barbara 
Comprendre la torture israélienne : contenir la menace omniprésente
Understanding Israeli Torture: Containing the Ever-Present Threat
https://globalejournal.org/global-e/march-2021/understanding-israeli-torture-containing-ever-present-threat
Par Basilic Farraj
«  Soudain, j'ai été amené à la prison militaire de Sarfand. Ils ne nous ont pas appelés par nos noms. On m'a donné un numéro : j'étais le prisonnier numéro un. Ils jouaient à certaines machines : bruits étranges d'interrogatoire et de torture. C'était fatiguant. Mon interrogatoire a duré douze mois et demi. C'était brutal. Mon corps porte encore des traces de torture. »  Nader al-Afouri
PDF en version française (courte) en dessous, en cliquant sur la flèche.

*  09/11/2023 19:18 Cité par AVELLINO sur MDP

« Quand ma grand-mère est arrivée ici, après l'Holocauste, l'Agence juive lui a promis une maison. Elle n'avait rien, toute sa famille a été exterminée. Elle a attendu longtemps dans une tente, dans une situation extrêmement précaire. Ils l'ont ensuite emmenée à Ajami, à Jaffa, dans une belle maison sur la plage. Elle a vu que sur la table il y avait encore la vaisselle des arabes qui y vivaient et qui avaient été chassés. Alors elle est retournée à l'agence et a dit : ‟Ramenez-moi à la tente, je ne ferai jamais à quelqu’un d'autre ce qui m'a été fait.”

Ceci est mon héritage, mais tout le monde n'a pas fait ce choix.
Comment pouvons-nous devenir ce à quoi nous nous opposions ? Voilà la grande question. »

Hadar Morag, cinéaste israélienne

RETOUR VERS LE N°1
Israël (1) La torture ? Connais pas !
https://blogs.mediapart.fr/cham-baya/blog/020124/israel-1-la-torture-connais-pas