Le climat d'une douce France, vallonnée et verdoyante, (est) était globalement tempérée, à l'exception de quelques zones montagneuses ou méditerranéennes. Ceci semble ne sera plus le cas.
Si vous vous égarez, cet été, dans le Morvan, zone verdoyante, s'il en est dans la mémoire collective française -ainsi que dans les manuels de géographie,- vous assisterez à un spectacle surréaliste: des forêts, qui peinent à conserver leur toison verte encadrant des pâturages devenus paillassons, où des bovins agars mangent le foin que leur apporte le femier.
Et, cela, depuis deux étés consécutifs: 2018 et 2019... Une tendance confirmée en 2020!
Certains climatosceptiques qui ne se laissent pas impressionner pas les faits, soutiennent que le poncif du réchauffement est une mode ridicule; et, qu'il y a bien d'autres facteurs en jeu, que nous oublions de prendre en considération...
Si le but est de tenter de dédouaner de leur responsabilité les activités humaines depuis l'ère industrielle, je leur propose de considérer un autre aspect, moins patent pour le commun des mortels (donc plus aisément passé sous silence): la disparition accélérée des espèces vivantes; la fameuse 6e extinction des espèces!
Sur ce sujet, relativement délaissé, la responsabilité de l'espèce humaine est unanimement reconnue. Particulièrement, du fait d'une causalité directe, l'homo sapiens étant un redoutable et impitoyable chasseur; responsable, à part entière, de la disparition de la plupart des grands mammifères, comme le mammouth. Cela ne date donc pas d'hier.
Aujourd'hui s'ajoute, l'usage généralisé de la déforestation, de la mécanisation et de puissants écocides agricoles. Un insecticide tue immanquablement et massivement des êtres vivants, non manière ciblée.
Cet impact très négatif de l'être humain sur la survie des autres habitants de notre planète, est peu discutable Ainsi, si le but des climatosceptique est de tenter de dédouaner de ses responsabilités l'être humain, la démarche est ridiculement puérile.
La corrélation entre la concentration des gaz à effets de serre et l'augmentation moyenne globale de la température à la surface du globe ne peut être une coïncidence. Il reste que les manifestations précises et localisées, dans le temps et dans l'espace, ne peuvent être prédites précisément, ni comment les mécanismes de régulations du climats sont impactés.
Les fluctuations seront, et sont d’or et déjà, considérables; ce qui ne peut en rien nous rassurer.
Il ne s'agit plus de parler de climat tempéré en Bourgogne. Je lui est donné un nom, certes peu précis et scientifique, mais très évocateur des conséquences qu'il engendre: climat "chaotique". C'est un climat de transition extrêmement surprenant et imprévisible par les méthodes habituelles, empiriques ou statistiques. Le montée du climat du Sud vers le nord est, en soit, une catastrophe, par l'extension des zones arides. A cette tendance à termes s'ajoute un régime annuel de turbulences imprévisibles, comme ce printemps 2019, le plus froid depuis 40 ans, en témoigne...
Dans différents secteurs de l'agriculture, tout au moins, les activités, déjà mises à mal par une pression économique insensée, se trouve menacée par un tel régime climatique.(Lire, également, ce billet) La Bourgogne n'est, évidemment, pas la seule région a être autant impactée cette année. (Exemple en Alsace)
Lorsque nous sommes urbains – ce que nous sommes en grande majorité,- nous nous estimons hors de portée de cette menace; préservés -mais pour combien de temps encore? - par la longue chaine commerciale qui alimente nos étalages. Mais notre insolant pouvoir d'achat ne cesse de s'éroder... Nous n'avons plus de prétextes pour ne pas nous soucier du réchauffement climatique, à la hauteur de la menace qu'il représente, à termes.
Si nos étalages en viennent à manquer de denrées consommables à prix abordable; il faudra bien aller cultiver, nous-mêmes, une portion de terre congrue, devenue tellement plus ingrate par notre insoutenable et durable indifférence!
On dirait le Sud, cet été, en Bourgogne... Mais cela n'est pas, du tout, une bonne nouvelle!
Document 1: Surexploitation des terres et climat: le Giec souligne un cercle vicieux Source Mediapart
Extrait: "Dans le résumé rendu public jeudi, les scientifiques du Giec documentent un cercle vicieux : plus les terres sont dégradées, moins elles participent à la lutte contre le dérèglement climatique, et plus la crise climatique s’exacerbe, et plus les terres sont dégradées" Christophe Gueugneau, juriste et journaliste
Document 2: CLIMAT Pourquoi faut-il changer de système agricole et alimentaire? Source CCFD - Terre Solidaire
Document 3: Quelles voies de sortie pour la crise agricole? Source notre-planete.info
Extrait: "Nous assistons dans le plus grand désarroi à l'enlisement dans une crise agricole profonde, qui a des racines dans une crise sociale et économique profonde impliquant une menace écologique sans précédent. L'absence de prise en main collective des propositions concrètes et pertinentes formulées depuis plus d'un siècle va-t-elle durer? A nous tous et nous toutes d'en décider!" Yves Robert, agroécologue et auteur
Document 4: Pourquoi promouvoir l’agroécologie paysanne? Source CCFD - Terre Solidaire