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Billet de blog 4 octobre 2020

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Russie : les tests positifs au covid-19 ne seront plus vérifiés par Rospotrebnadzor

Cette mesure aurait pour but de raccourcir les délais de réalisation de ces tests, qui seraient de 3 à 4 jours, selon la directrice de l’agence fédérale en charge de la prévention épidémiologique, c’est-à-dire « trop élevé ».

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À la date du 3 octobre, la Russie avait réalisé 47 683 832 tests PCR de l’infection par le SARS CoV-2. Avec le début de la deuxième vague épidémique, le nombre de tests fait chaque jour a recommencé à augmenter, et se situe maintenant à un niveau de 350 000, très supérieur à celui de la France (cf. les deux graphiques ci-dessous, l’un en chiffres absolus, l’autre par millier d’habitants), alors que le système russe de santé dispose de moyens plus limités que le nôtre.

On aimerait savoir quels sont les raisons qui expliquent cette situation. J’ai fait l’hypothèse, qu'il faudrait étayer, que l’une d’entre elle est l’existence d’un organisme public compétent pour les questions de prévention épidémiologique, disposant de moyens propres, et notamment de laboratoires, et ayant une compétence normative, lui permettant d’organiser l’ensemble du système de tests. Je l’ai mentionné dans ce billet, j’ai également évoqué une culture et une expérience épidémiologique qu'a la Russie et que nous avons peut-être perdue.

Illustration 1
© Daniel Mathieu / données Our world in data
Illustration 2
© Daniel Mathieu / données Our world in data

La norme est d'avoir les résultats de ces tests dans les 48 heures. On imagine facilement que ce système est sous tension, et que ces délais s'allongent. 

Un signe peut en être trouvé dans la décision qu’a prise Rospotrebnadzor de ne plus faire un contre-test après chaque test positif effectué par un laboratoire de 1er niveau. Un exemplaire du prélèvement positif était en effet systématiquement envoyé à ses laboratoires centraux, à cette fin, et pour constituer une banque de données sur le virus. La mesure a annoncée par un courrier adressé aux laboratoires. Elle est justifiée par « l’expérience acquise » sur la base des 42 millions de tests réalisés à la date du courrier. 

Dans un interview donné à NTV, le 30 septembre, Anna Popova, la directrice générale de Rospotrebnadzor aborde la question des délais de réalisation des tests. Elle appelle à les raccourcir, en indiquant que « quatre jours, trois jours, c’était déjà beaucoup ». Un vice-gouverneur de Saint-Pétersbourg, Oleg Ergachev, a également déclaré que la ville s'était organisée pour les diminuer, et que la ville élargissait le cercle des laboratoires qui les réalisaient. 

« Quatre jours, trois jours, c’est déjà beaucoup ». On peut aussi trouver que c'est peu. J’ai cherché à trouver des statistiques sur les délais de réalisation des tests en Russie, qui objectiveraient ses déclarations. Je n’en ai pas trouvé. Mais la presse russe ne fait non plus mention, comme c’est le cas en France, de délais anormaux ans la production des résultats. 

Se pourrait-il que l’on puisse faire beaucoup de tests et avoir des résultats rapidement ? Est-ce une question de moyens, d’organisation ou de bon sens ? La réponse à ces questions mérite d’être cherchée à l’étranger, si nous ne la trouvons pas chez nous. 

Izvestia (30 septembre 2020) - Boumaga (30 septembre 2020) - Site de l'administration de Saint-Pétersbourg (1er octobre 2020)

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