En complément de mon billet d’hier, quelques informations sur la situation épidémiologique dans la république des Komis. Elle située au nord-ouest de la Russie d’Europe, au nord du Kraï de Perm. Elle abrite la plus grande forêt primaire d'Europe, classée au Patrimoine mondial de l'UNESCO. Elle a 850 000 habitants. La république des Komis est aussi 4ième région russe par le nombre de cas de Covid-19, après Moscou, la région de Moscou et Saint-Pétersbourg. À la date du 6 avril, le coronavirus avait été détecté chez 90 personnes, dont 31 le 5 avril. Trois malades sont décédés, un a guéri.
J’en parle pour illustrer les méthodes avec lesquelles les autorités sanitaires russes semblent lutter contre la pandémie, dans les régions où elle n’est pas encore fortement développée. C'est l'application, sans tergiversation, de ce qui est préconisé par l'OMS.
Agrandissement : Illustration 1
Le premier cas de Covid-19 a été identifié le 19 mars. Il s’agissait d’un résident de Syktyvkar, la capitale de la République, qui revenait d’Iran. Il est maintenant guéri. Une seconde vague, qui a porté le nombre de cas à 54, a touché un hôpital de la ville. La source de l’infection semble avoir été un des médecins de l’hôpital, dont les enfants revenaient d’Europe occidentale. L’hôpital et ses plus de 260 malades ont été mis en quarantaine, les équipes médicales y sont également confinées. Les malades dont l'état était le plus grave ont été transférés dans l'Hôpital clinique républicain de la ville.
C'est dans ce second hôpital qu'au moins 9 personnes, dont 6 médecins, viennent d'être testés positives. Rospotrebnadzor, l’agence fédérale de protection du consommateur et du bien-être humain, cf. mon précédent billet, a exigé que le ministère régional de la santé dépiste immédiatement 400 personnes sorties de l'hôpital clinique républicain du 20 mars au 4 avril. Les 200 personnes qui y actuellement hospitalisées seront également testées.
On verra s’ils arrivent à en rester au stade 1. Le chef de la République ne verra pas le stade 2, il a été démis le 2 avril. Son intérim est exercé par Vladimir Ouïba, qui, avant sa nomination, était vice-ministre de la santé au niveau fédéral. C’est la Russie, cela va parfois vite.
Méduza (1er avril 2020) - Tass (2 avril 2020) - Meduza (6 avril 2020)