Dashiell Donello (avatar)

Dashiell Donello

Je suis un homme libre !

Abonné·e de Mediapart

272 Billets

1 Éditions

Billet de blog 15 juin 2018

Dashiell Donello (avatar)

Dashiell Donello

Je suis un homme libre !

Abonné·e de Mediapart

«  Le Bord » d’Edward Bond, au bord de l'inachèvement

« Le Bord » fut créé à Amiens par Jérôme Hankins, en mars 2016, à l’occasion des «  Rencontres européennes Edward Bond », premier colloque universitaire jamais consacré à cet auteur, à la faculté des Arts de l'Université de Picardie Jules Verne. La pièce est reprise aujourd’hui au Théâtre de l’Épée de bois.

Dashiell Donello (avatar)

Dashiell Donello

Je suis un homme libre !

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Au bord de l'inachèvement  

Le début de la pièce fait presque penser à une entrée de clowns. Un premier personnage arrive (Yves Gouvil), nous pensons à Beckett. Un deuxième entre (Hermès Landu), nous pensons à Ionesco. Ni l'un ni l'autre. C'est du Bond, à la sauce absurde. Comme l’est souvent le monde qu'il décrit. Le premier est ivre mort. Le deuxième essaye de le réveiller d'une mauvaise soulerie. Impossible. Il sort. Nous le retrouvons chez sa mère (Françoise Gazio) qui l'attend. Elle a préparé le dîner. Il n'a pas faim, il veut le bout du monde. Son sac à dos est prêt. Le premier, revenu du diable vauvert, force la porte de la maison du deuxième. Il veut récupérer le portefeuille que le premier « lui aurait volé ». La mère mène l'enquête.

Dès sa venue au monde, l'être humain est au bord de lui-même. Un en soi, qui cherche le sens de la vie, au bord d’un récipient qui peut déborder à tout moment, si venait à tomber une goutte de trop. 

Dans cette écriture, les gouttes sont : la vie, la mort, l'injustice. Nous avons bien compris que les pièces d’apprentissage d’Edward Bond, sont l’expression de sa croyance en la capacité morale de la jeunesse : « avec une innocence radicale qui cherchait dès l’origine un sens à la vie ».

Edward Bond donne aux enfants et aux adolescents, la mission de remplir et d'inventer, à l'âge adulte, le récipient de leur existence. Cette adresse à la jeunesse est récurrente dans l’œuvre de cet auteur prolifique. Une fois n'est pas coutume, nous sommes restés loin de Sauvé, Pièces de guerre, La Compagnie des hommes, Le Crime du XXIe siècle, etc.

Mais un grand dramaturge est avant tout humain, et nous avons quitté le Bord, au bord de l'inachèvement. C'est égal, car son œuvre est complète.

À lire sur Les dits du théâtre : https://blogs.mediapart.fr/dashiell-donello/blog/170316/edward-bond-au-repertoire-de-la-comedie-francaise

Le bord d'Edward Bond

Metteur en scène et Traducteur

Jérôme Hankins

Avec

Françoise Gazio, Yves Gourvil et Hermès Landu

Assistante mise en scène

Aurore Kahan

Scénographie et accessoires

Alexandrine Rollin

Costumes

Hélène Falé

Création lumière

Anne Vaglio

Régie générale

Vincent Lengaigne

Production

L’outil Compagnie

Durée : 1h05

Représentations :
Jusqu'au 30 juin 2018
Du lundi au samedi à 20h30
Samedi à 16h00

Théâtre de l'Épée de Bois

https://www.epeedebois.com/un-spectacle/le-bord/

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L’auteur n’a pas autorisé les commentaires sur ce billet