Je suis un indépendant. (En d'autres temps, on aurait dit "indépendant paysan". Mais, s'il est vrai que j'ai des attaches du côté de la ruralité, j'aurais tout de même de la peine à me reconnaître dans ce courant politique passéiste et nationaliste.) Je veux dire par là que je n'appartiens à aucun parti et que je ne suis rattaché à aucun groupe de recherche. Alors, comme beaucoup - après de vaines tentatives du côté de l'édition - je me tourne vers le Web pour exister en indépendant et ne pas rester isolé.
J'ai aussi la curieuse particularité de m'être intéressé - depuis près d'un quart de siècle (cela donne une indication sur mon âge ! ) - aux débats de l'Assemblée nationale. Pas à la foire d'empoigne des séances de questions, mais aux séances quotidiennes qui -une fois qu'on a trouvé une méthode pour ne pas se perdre devant cette masse de propos - sont beaucoup moins inintéressantes (!) qu'on ne le pense. Il y a peu de lieu où toutes les questions de société soient autant débattues.
Entre autres périodes, je me suis intéressé de façon systématique aux débats des années 2002-2003. Rappelez-vous : c'était juste après le 21 avril : le KO de la gauche, la révélation-choc de l'influence du Front national ... Cela peut paraître loin à certains, tant nous ne cessons de courir après une actualité qui nous envahit, nous obsède, nous aveugle. Mais je suis convaincu qu'un petit retour arrière peut aider à mieux comprendre les enjeux et les positionnements actuels.
Par exemple, en ces temps de pseudo-débat sur l'identité nationale, il n'est pas inintéressant (décidément !) de revenir à ce qui se disait en ces temps où Sarkozy n'était que ministre de l'Intérieur et où l'on n'avait pas inventé cette machine infermale camouflée sous les apparences d'un ministère et qui prétend gérer nos identités.
Publication (2016/ chez Publibook)
"Le parloir de la nation. Errances au pays des incertitudes démocratiques"
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