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Billet de blog 13 janvier 2022

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Vaccination : les bons et les méchants.

En matière de vaccination, il y aurait deux camps : le camp de la Raison et de l'intérêt général et le camp de l'irrationnel et de l'égoïsme. Rien n'est moins vrai.

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Illustration 1

Résumons le billet précédent (les non vaccinés, l'ennemi intérieur) avec quelques chiffres.  Certaines données n'étant pas disponibles, ils sont certes contestables mais l'ordre de grandeur est probablement correct : parmi les lits disponibles en réanimation, 20% sont occupés actuellement par des malades du covid, soit 10% de vaccinés et 10% de non vaccinés (1). Les autres lits sont vides ou occupés par des patients pour d'autres pathologies.

La seule menace susceptible de saturer à nouveau -ce phénomène existait déjà avec la grippe- les services de réanimation n'est donc pas la population des non-vaccinés mais les politiques d'austérité menées à l'hôpital . La situation actuelle n'est d'ailleurs pas préoccupante, les réanimations ne sont pas saturées et -chacun le voit aujourd'hui- ne seront pas saturées par le variant Omicron. C'est donc un "sentiment" de saturation qui a été distillé, avec des coupables imaginaires, le tout dans une ambiance anxiogène due à une testomania délirante (2 millions de tests par jour sans compter les autotests).

Il n'y a donc aucune raison "technique" ou sanitaire (tout le monde contamine tout le monde) d' "emmerder les non-vaccinés" (plus exactement ceux qui n'ont pas un schéma vaccinal complet) ie de les culpabiliser et de les punir comme des enfants pas sages. Poursuivons.


Il y aurait deux camps : le camp de la Raison et de l'intérêt général et celui de l'irrationnel et de l'égoïsme.

Pour le gouvernement, les 90% d' adultes vaccinés l'ont fait par adhésion. En macronie, dont la principale caractéristique est la destruction du langage, être contraint avec un pistolet sur la tempe s'appelle "adhérer". Ce "choix" bien compréhensible par ailleurs puisqu'il s'agit ni plus ni moins d'avoir le droit de vivre normalement (travailler, partir en vacances, avoir des loisirs) est donc bien souvent dicté par l'intérêt individuel et non par l'intérêt général. En réalité les deux seuls vecteurs de la vaccination sont la contrainte et la peur, sinon comment expliquer le flop de la vaccination des 5-11 ans? Altruistes, vraiment?

Nombreux sont ceux qui obtiennent un pass valide par hasard, en contractant la maladie. On les gratifie donc du précieux sésame pour ne pas avoir correctement respecté les fameux gestes barrières... D'autres "moins chanceux" doivent arbitrer entre conviction et liberté et même parfois entre santé et liberté. Ainsi, des milliers de français à qui le médecin traitant a déconseillé la vaccination en raison de leurs antécédents médicaux n'ont pu obtenir de dérogation des ARS. Après avoir subi comme tout un chacun les confinements, les couvre-feux, les masques etc.. ils doivent maintenant choisir entre risquer leur vie et être bannis de la société. Egoïstes, vraiment?


En ce qui concerne la Raison, chaque "camp" possède ses extrémistes irrationnels : les antivax rétifs à tout vaccin d'un côté et de l'autre les provax qui font de la vaccination en général une religion. Ces derniers admettrons difficilement que la campagne vaccinale en cours est une hérésie : on vaccine en pleine épidémie (c'est préférable avant bien sûr) contre un variant Omicron peu dangereux et avec un vaccin qui ne fonctionne pas contre ce variant. C'est tellement vrai que Pfizer a annoncé l'arrivée d'un nouveau vaccin contre Omicron pour mars. Même l'OMS affirme que "combattre l'épidémie à coups de doses de rappels n'est pas une stratégie viable" et "qu'il serait préférable de les rediriger vers les pays pauvres" (2).

S'opposer à cette troisième dose est donc parfaitement rationnel. De même qu'il est altruiste-quel que soit son statut vaccinal- de refuser le pass vaccinal, nième version d'une ségrégation en marche. Même le macronlâtre ou autre ayatollah des vaccins doit réaliser qu'il est susceptible d'être banni à son tour. Car chacun possède son seuil de tolérance : certains refuseront la 3ème dose, d'autres la 4ème ou la 5ème, certains ne voudront pas vacciner leurs enfants etc.. (3) autant de refus condamnables par le pouvoir jusqu'à ce que ces refus deviennent majoritaires et provoquent parmi les dirigeants un changement de discours radical et opportuniste.


Dans cette histoire il n'y a ni bons ni méchants, mais des truands qui de facto ont crée 5 millions de sous-citoyens dont aucun n'a enfreint la loi. Une Liberté conditionnée à un laisser-passer sans fondement sanitaire, une Egalité rompue entre les citoyens et une Fraternité fracturée par des tensions entre les deux camps, voilà ce que la macronie a fait de notre devise. 


(1) Calcul de la part des vaccinés en réanimation : Il y a 4000 malades du covid en soins intensifs (et non en réanimation) soit 20% des 20000 lits disponibles. La répartition des vaccinés/non vaccinés étant 50/50 (chiffres de la Dress) on obtient 10% de vaccinés et 10% de non vaccinés en soins intensifs. En extrapolant à la réanimation (données non disponibles) on devrait obtenir les mêmes pourcentages. Autre version du même calcul :  Il y a 7800 lits mobilisables pour la réanimation soit 39% des 20000 lits en soins critiques. Si la répartition des 4000 malades des soins intensifs est identique, on obtient 1560 malades du covid en réanimation. Une moitié étant non vaccinée, on obtient 780 malades du covid non vaccinés soit à nouveau 10% des 7800 places. Remarque : Parmi les malades covid il faudrait aussi distinguer ceux qui sont en réanimation pour le covid et ceux qui y sont pour une autre pathologie mais ont été testés positifs au covid. Cette distinction "pour le covid" et "avec le covid" s'applique aussi aux décès mais il est difficile de savoir si ce phénomène est négligeable ou significatif.

(2) On pourrait aussi se reposer la question de la levée des brevets. Encore que, il est fort probable que les vaccins fabriqués pour la souche originelle soient devenus complètement obsolètes pour Omicron et ses descendants. On peut d'ailleurs se demander si le fondement de cet acharnement vaccinal absurde n'est pas d'éviter un scandale, celui de devoir jeter des milliards de doses...

(3) Sans compter que la même logique pourra s'appliquer demain aux fumeurs, aux buveurs de vin, aux amateurs de sport extrême...

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