Ils ne s'étaient pas trompés de beaucoup. A un mot près. En effet, il suffirait de reprendre chacun de leurs commentaires idiots depuis deux ans sur le manque de munitions, les pertes militaires énormes, l'effondrement économique etc et de remplacer le mot "russes" par "ukrainiens" pour avoir une bonne vision générale de la situation.
Lorsque l'acteur vedette de cette tragédie, Volodymyr Zelensky, reconnait lui même (voir ICI ) qu'il sera pratiquement impossible de reconquérir le Donbass et la Crimée, non pas en raison de l'échec cuisant de la contre-offensive mais de l'hostilité des populations concernées, il devient difficile de soutenir sérieusement la fable d'une Ukraine unie devant l'envahisseur.
Encore un petit effort et on nous expliquera (sauf à LCI) le pourquoi de cette hostilité : 10 ans de discriminations, de bombardements, des lynchages dans certains villages libérés en 2022 par l'armée ukrainienne et le désir majoritaire de ne pas retomber sous la coupe de Kiev. Tiens notons au passage que les nigauds des plateaux nous assènent aujourd'hui que la guerre a commencé il y a 10 ans, alors même qu'ils se sont évertués à cacher cette information pendant 2 ans.
Malheureusement pour eux nous ne sommes pas des poissons rouges.

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Mais envisageons les dangers qu'aurait représenté une défaite russe.
D'abord, l'effondrement du régime russe, cher aux stratèges américains, aurait probablement accouché d'un régime bien plus belliqueux et d'une instabilité dans la région matrice de futures guerres. Une véritable poudrière, incontrôlable, et dotée du plus grand arsenal nucléaire du monde. De même, comment aurait réagi la Russie si l'armée ukrainienne était entrée sur son territoire, menaçant ses intérêts vitaux?
Ensuite et surtout, qu'aurait fait les Etats-Unis, si leur plan avait entièrement fonctionné? Une Russie durablement affaiblie leur aurait permis d' entrainer leurs vassaux vers un nouveau théâtre de tensions. Un nouvel adversaire, la Chine, de nouvelles sanctions qui se seraient retournées encore une fois contre le continent européen et une nouvelle guerre de proxy à Taïwan.
Pour les Etats-unis, ce n'est d'ailleurs qu'un demi revers. Ils ont en effet réussi à fragiliser l'Europe et en premier lieu le concurrent allemand, coupé pour longtemps de l'énergie bon marché russe. Espérons qu'ils se contenteront, et le lâchage imminent de l'Ukraine le laisse présager, de cette demie victoire pour abandonner, au moins pour un temps, leur ambition de maintenir coûte que coûte par des déstabilisations et des guerres de proxy une hégémonie inexorablement révolue.
La politique du diviser pour mieux régner porte en elle la guerre comme la nuée porte l'orage.
Force est de l'avouer, mais la victoire de la Russie sonnera la fin d'un massacre et la perspective d'un monde plus sûr...